Mélenchon : le Grand Soir est arrivé !

Capture d'écran X
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Évidemment, il a été le premier à parler, les résultats à peine tombés, Mélenchon. Lyrique, emphatique, sûr de lui et dominateur, M le Maudit tenait sa revanche. Enfin, le Grand Soir qu’il attendait depuis si longtemps ! Mélenchon, flanqué de Panot, Bompard et Obono, n’a pas peur des mots et n’y va pas par quatre chemins : « La gauche, une fois de plus, a sauvé la République. » Parce que, paraît-il, la République était en danger. Si, si.

En bon révolutionnaire

Ce Nouveau Front populaire qui ne pouvait pas gagner, à en croire les macronistes (soit ils sont sots, soit ils sont criminels), est donc arrivé en tête du scrutin de ces élections législatives. Parler le premier, parler fort, parler haut, parler brutalement. Ce dimanche soir, 7 juillet 2024, 20 heures à peine passées, c’est Mélenchon qui, médiatiquement, donne le la. Certes, il ne devrait y avoir que huit dizaines de députés LFI à entrer au palais Bourbon (guère plus qu’en 2022), mais si on ajoute les écolos tendance LFI comme Sandrine Rousseau, LFI devrait peser pas loin de la moitié de cette nouvelle NUPES « poutouïsée ». Et, en bon révolutionnaire, admirateur des révolutions française et bolchevique, Mélenchon sait très bien qu’il n’est pas nécessaire d’avoir la majorité pour peser sur le débat et, au final, s’imposer. On comprend tout de suite cela, en écoutant son discours. Fini, les finasseries. Ce n’est pas parce qu’on s’est désisté, ici et là, pour certains macronistes afin de « faire barrage » qu’on va leur faire des concessions. « Le Président doit admettre sa défaite […] Le Premier ministre doit s’en aller […] Le Président doit appeler le Nouveau Front populaire à gouverner […] Le Président doit s’incliner… » Mélenchon ne fait pas dans la dentelle sociale-démocrate. Pas son genre. D’ailleurs, poursuit le vieux leader, « nous refusons de rentrer dans des négociations » avec le parti du Président. Ultimatum. Imposer le tempo, imposer le ton. À Macron, bien entendu, mais aussi à la gauche sociale-démocrate (Hollande en tête) qui s’est embarquée dans cette aventure du Nouveau Front populaire, cap à l’extrême gauche. Du haut de la majorité relative du Nouveau Front populaire et du poids tout aussi relatif des Insoumis, Mélenchon met la pression. Le programme du NFP ? Ce n’était pas de la rigolade, pour faire joli : le NFP n’appliquera « que son programme » mais « tout son programme ». À bon entendeur, salut ! Ce soir, on pense très fort à la phrase de Lénine (« Les capitalistes nous vendront la corde avec laquelle nous les pendrons ») et aux gentils bourgeois, tendance Édouard Philippe ou Xavier Bertrand, qui ont préféré voter NFP que RN. N’avaient-ils pas lu ce programme NFP et son cataclysme fiscal en perspective ? « Tout le programme », qu’il a dit, Mélenchon. On ne parle même pas de l’immigration... Ils l'avaient sans doute lu, mais ils ne voulaient, ne pouvaient y croire.

Cela dit, on donnera pour une fois raison à Darmanin, qui voit dans cette déclaration de Mélenchon « beaucoup de prétention ». Car, répétons-le, cette majorité du NFP n’est que relative. Car, aussi, il ne faut pas balayer l’hypothèse que Macron réussisse à s’entendre avec les sociaux-démocrates du NFP pour tenter de dégager une majorité relative alternative. Le diktat de Mélenchon (« Nous refusons de rentrer dans des négociations… ») suffira-t-il pour transformer la coalition électorale en coalition gouvernementale ? François Hollande, réélu député, dont on ne peut sous-estimer les qualités tacticiennes, va sans doute peser beaucoup dans les prochains jours. Il fallait lire entre les lignes sa déclaration de ce dimanche soir : « Chercher des majorités pour faire voter des textes… » Ce n’est pas tout à fait le Grand Soir… En revanche, il est un facteur qu’il ne faut surtout pas sous-estimer non plus, c’est la rue, les banlieues. Mélenchon le sait. L’entrée d’un Raphaël Arnault à l’Assemblée sous les couleurs LFI, désormais député de Vaucluse dans la ville où Édouard Herriot fut député, est plus qu’un symbole : l’expression d’une réalité qui nous rapproche peut-être des pires heures de la Révolution française.

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

56 commentaires

  1. Je suis parfaitement en accord avec un putsch de l’armée et d’éradiquer cette racaille politique et autre en même temps. La seule solution pour notre pays c’est un grand nettoyage .

  2. Tout ceci me rappelle les prémices de la guerre d’Espagne. Il n’y manque même pas le slogan NO PASSARAN. Qui sera FRANCO?

  3. Il n’y a plus rien à attendre de ce gouvernement Macron, allié à Mélenchon.
    Les Français de droite, du centre et même certains socialistes, doivent se réveiller, sinon nous allons droit dans le mur. L’avenir de la France est dans vos mains, après il sera trop tard.

  4. « les macronistes (soit ils sont sots, soit ils sont criminels) » soit les deux, plus probablement.

  5. Une question me taraude : Mélenchon-la-République-c’est-moi! et son confortable train de vie (avec un patrimoine non négligeable) va-t-il s’appliquer son propre barème d’impôt sur le revenu? Lui qui veut mettre en place « tout le programme NFP rien que le programme NFP » devra donner l’exemple! Charité bien ordonnée…
    De toute façon, il y a toujours une constante avec la gauche: elle fait les poches des travailleurs pour financer leurs propositions délirantes. N’oublions pas que « l’excellente économiste » Sandrine Rousseau veut faire main basse sur l’épargne française pour éponger la dette. Ceux qui épargnent ne sont pas des actionnaires de grands groupes du CAC40 mais bien souvent ils appartiennent à la classe moyenne et mettent de côté pour les coups durs et pour préparer leur retraite. La gauche va faire de l’égalitarisme social en faisant fuir ceux qui auront les moyens et en paupérisant le reste de la population par la mise en place de mesures délirantes. Un mix entre Cuba et le Vénézuéla en somme…

  6. Qu’importe la France et le devenir des Français pour ces gens là. Le plus important pour eux était de battre le RN.

  7. Au secours ! Les bolcheviks et Pol Pot sont de retour ! Citoyens, planquez vos économies, trouvez-vous un abri en attendant que les heures les plus sombres passent… Armez-vous de patience, de courage et…

  8. Vous avez, mon colonel, amplement raison. Tous ces grands bourgeois et autres chapeaux-a-plumes, en réalité petits d’esprit et avares de leurs prébendes et avantages, n’ont même pas lu le programme NFP et de toutes façons même s’ils l’avaient feuilleté ils n’y croyaient pas, persuadés qu’ils sont de leur incontestable supériorité sur tout le monde et sur tout.

  9. Moi une chose me fait peur, Mélenchon a dit qu’il voulait régulariser tous les demandeurs d’asile, les sans papiers, alors je me pose la question; combien de vote par les doubles nationalités dans les urnes d’ici trois ans pour les prochaines présidentiels ?

  10. Peut-être que maintenant les députés LFI consentiront – ils à s’exprimer correctement, réfléchir avant de brailler et s’habiller décemment dans l’enceinte de la chambre des députés, mais j’ai des doutes.

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