Meloni vent debout contre Bruxelles pour sauver la gastronomie italienne

Capture d'écran
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Ce vendredi 2 août, le président de la République Emmanuel Macron et le chef du gouvernement italien, Giorgia Meloni, se sont entretenus en marge de l’épreuve d’équitation des Jeux olympiques 2024, au château de Versailles. Selon Rome et Paris, les sujets abordés se sont cantonnés à des questions de diplomatie, entre autres la situation politique au Venezuela et au Proche-Orient. Si les affaires étrangères parviennent à mettre d’accord les deux chefs d’État, les dossiers européens les éloignent toujours un peu plus. Récemment, l’Italie s’est dressée, une fois de plus, face à l’Union européenne dans un projet « gastronationaliste ». En effet, alors que la cuisine italienne a été reconnue comme meilleure cuisine mondiale dans le dernier classement Taste Atlas, le gouvernement de droite de Giorgia Meloni dénonce le projet que représente la mise au pas de tous les pays de l’Union européenne derrière une invention française : le Nutri-Score. Ce visuel, qui serait en cas de ratification du projet par le Parlement européen apposé sur tous les produits alimentaires mis en vente, classe de la lettre A à la lettre E les aliments en fonction des nutriments qu'ils présentent. Cette étiquette, imaginée et mise en place par la France, a pour but d’aider le consommateur à mieux se nourrir et de lutter contre la « malbouffe ».

Attaquer la gastronomie italienne, c’est s’en prendre à l’identité de l’Italie.

Pourtant, Francesco Lollobrigida, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, mène un combat acharné contre la généralisation de cette norme. Lui qui a officialisé, en septembre 2023, la candidature de la cuisine italienne pour l’inscription au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO voit dans l'imposition du Nutri-Score un danger immense pour la gastronomie italienne. Selon le ministre italien, c’est toute la gastronomie italienne qui serait sanctionnée : fromage, pâtes, vin, huile d’olive, charcuterie… Sur son compte X, il s’indigne qu’un paquet de spaghettis soit moins bien noté qu’une bouteille de soda.

Cette lutte pour la gastronomie s’inscrit dans la politique jugée identitaire de Fratelli d’Italia. La défense de l’identité nationale est une bataille qui se mène jusque dans l’assiette. Il s’agit, pour Meloni, d’un véritable combat de civilisation, combat dont elle avait fait un argument électoral lors de sa précédente campagne, tant le sujet trouve de résonance chez tous les Italiens. Le ministre de l'Agriculture en mesure toute l'importance, non sans une pointe d'excès méditerranéen : « Combien de guerres auraient été évitées devant un bon dîner ? », a-t-il déclaré, récemment, selon L'Express.

Petits producteurs et géants de l’exportation font front commun

Dans cette bataille menée à Bruxelles, cette défense du made in Italy, les petits producteurs de denrées typiquement italiennes trouvent leur compte, main dans la main avec les grandes industries agroalimentaires (parmi lesquelles Ferrero, Barilla ou encore Lactalis…), qui génèrent plus de 130 milliards de chiffre d’affaires annuel, représentant 8 % du PIB national. Les exportations transalpines ont augmenté de 17 %, entre 2021 et 2022, ce n’est pas le moment de porter un coup d’arrêt à cet élan plus que rentable en apposant sur des emballages que le monde entier s’arrache un « D » diffamant. Si le Nutri-Score tient lieu d’ennemi numéro 1 pour le gouvernement Meloni, le combat n’en reste pas moins intense face aux viandes de synthèse, à la farine d’insectes ou encore aux avertissements sanitaires sur les bouteilles de vin, avertissements dont la Finlande se constitue fervent défenseur. Contre cette mesure, le ministre Lollobrigida s’est indigné : « Les Irlandais ont un problème avec l’alcool, pas les Italiens. Le vin est un produit d’excellence qui représente notre Histoire et notre Culture. » Le Nutri-Score, qui devait être harmonisé dans les 27 pays européens au cours de l’année 2023, n’est toujours appliqué que dans les six pays l’ayant adopté dès l’origine.

Raphaelle Claisse
Raphaelle Claisse
Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.

Vos commentaires

46 commentaires

  1. Elle a bien raison Giorgia Meloni, elle au moins travaille pour son pays, l’Italie, et entre autre, sa gastronomie !
    Tandis que chez nous, en France, oh pardon, en Macronie, c’est tout le contraire, hein Manu ?
    La France « LE » pays de la gastronomie, & Lyon « SA » Capitale de la gastronomie !
    Et pendant ce temps là ?
    Et bien pendant ce temps là, la Macronie est incapable au restaurant du village olympique, d’offrir aux athlètes du monde entier une gastronomie digne de ce nom !
    Même la Grande-Bretagne y envoie ses chefs (souvent français expatriés à Londres), etc.
    Quand au confort il est plus important dans les prisons macroniennes, que dans les studios du village olympique.
    Si la France (du XXIème siècle) est tombée par terre, c’est (pas) la faute à Voltaire…

  2. Manger est un plaisir et la gastronomie le plus beau des arts (beaucoup plus important que l’architecture, la sculpture ou le cinéma). Si on appliquait le classement Score à ces arts, je ne suis pas sûr que la Tour Eiffel, la Vénus de Milo ou Quai des Brumes soient classés en A.

    • Le plus beau des arts : N’éxagérons pas, tout de même ! C’était une nécessité, raffinée au fil des siècles par les bonnes ménagères dévouées et inventives (puis par les tenanciers de gargotes en ville et certains domestiques de hauts personnages) pour en faire un moment de plaisir/réconfort. Rien à voir avec les arts véridiques…

  3. Tout devient insensé. L’U.E. se mêle de tout tandis que les peuples européens commencent à se réveiller. La colère gronde contre tous ces politicards jouissifs de la gamelle. Dans cet exemple souhaitons que la Botte italienne lui fiche son pied où je pense.

  4. VDL est mondialiste de nulle part et nous français d’Europe. Voilà la différence !!!!!
    En même temps Mr Macron est aussi un mondialiste car il ne voit pas de culture française .

  5. Pourquoi ne pas interdire la truffe du Périgord, le champagne de Reims et l’huître d’oléron !!!!! Plutôt que de nous imposer ses vaccins et ses choix en matière d’avion militaire avec les USA.

  6. Ce nutriscore que j’ignore superbement comme d’ailleurs nombre de français qui regardent plus le prix des denrées tout en privilégiant la qualité.

  7. Les choix de Bruxelles sont de nous envoyer dans les choux !! VDL veut massifier les pays européens.Exit les identités nationales. C.est du démontage voire du sabotage. L’Europe oui dans la richesse de ses différences !!!!!!!!!

  8. Elle a raison bien qu’Européen convaincu il est temps de mettre fin à cette mascarade immonde des Macrons, Leyens et Scholz compatibles avant une catastrophe humanitaire que nous allons payer au prix fort

  9. Un ami me disait : ne pas savoir goûter le vin est un manque de culture. Je crois qu’on pourrait le dire pour toute notre nourriture. Nos citoyens, élevés à la purée en boîte, se plaignent désormais du goût d’une vraie purée !

  10. Avec des produits industriels ultra-transformés (frites surgelées, céréales sucrées) qui pavoisent avec un nutri-score A ou B, on peut se poser des questions … Une fois de plus, on tape sur le traditionnel, jugé ringard, et on fait la part belle à la mal-bouffe. Les industriels ont tout compris. On finira par nous dire que le steak-frites, le vin ou les spaghettis à la bolognaise sont d’extrême droite, mais que le hallal et le Macdo respectent les valeur républicaines. Vous verrez, on y arrivera.

  11. Notre « Belle Europe » !
    Ces technocrates affamés ne normes restrictives et destructives continuent leur cheminement nécrophage de tout ce qui représente la valeur d’un pays.
    Nous devrions faire une pétition pour soutenir Meloni qui elle s’occupe de son peuple qu’elle écoute…

  12. Qu’ils s’attaquent au resto de malbouffe qui viennent des USA , qu’ils arrêtent d’importer ces fruits et légumes bourrés de pesticides et qu’ils nous foutent la paix . Nombreux sont les pays européens qui peuvent être fiers de leur cuisine traditionnelle , de leurs bons plats et spécialités , n’y touchez pas .

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