Menstrues et démagogie : après les protections périodiques, la contraception gratuite jusqu’à 25 ans
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Les élections présidentielles approchant à grands pas, il est urgent pour le gouvernement actuel d’apparaître comme réformateur. Et réformateur dans le sens du vent, lequel souffle une brise bienfaisante sur les femmes et assimilé(e)s.
Dans cette grande opération d’assistance à l’humanité souffrante, les « personnes menstruées » sont particulièrement à l’honneur. Il convient, en effet, d’oublier le mot « femme », nom trop commun et restrictif pour être honnête.
Avant que la science et la technique ne nous sortent enfin des contraintes imposées par une physiologie archaïque, il nous faut encore céder à la nature une part de la reproduction humaine. Certes de moins en moins, mais hélas, les personnes menstruées sont encore dans leur grande majorité affectées par les vicissitudes de leur genre, au premier rang desquelles, justement, les menstrues.
Oubliant, pour un temps, le drame humain que constitue le désir d’en avoir ou pas, renvoyant les LGBTQI+ aux affres de l’incertitude genrée, le gouvernement a décidé d’assister en tout point et en tout lieu celles qui en ont. Pour cela, l’État notre mère travaille sur deux axes :
1) Empêcher les créatures physiologiquement femelles de se reproduire à tout va ;
2) Faire que les créatures physiologiquement femelles privées de mâle reproducteur se reproduisent quand même.
Ce second point est d’ores et déjà réglé, puisque la loi de bioéthique promulguée le 2 août 2021 « élargit la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes seules ». Donc, même si l’on ne peut tout à fait faire un enfant toute seule (il faut bien, encore, introduire la petite graine dans maman), on n’est plus obligé de se taper le marchand de graines.
Pour le premier point, les choses évoluent aussi très positivement. Les prédécesseurs d’Emmanuel Macron ont été contraints de le constater au fil des décennies : depuis le vote de la loi sur l’avortement, en 1974, les chiffres de l’IVG demeurent extrêmement élevés. Là encore, la réalité apparaît complexe. En effet, on déplore tout à la fois les chiffres qui ne baissent pas ou trop peu et les difficultés des personnes menstruées pour y accéder. Donc, tout en regrettant qu’on ait si souvent recours à l’IVG, on fait tout pour la faciliter.
Tout cela, bien sûr, est totalement pris en charge par notre Sécurité sociale. De même qu’est totalement prise en charge la contraception des mineures : à partir de 2013 pour les 15-18 ans puis, depuis un an pour les moins de 15 ans. Une nécessité pour éviter ce que, par ailleurs, on promeut (voir ci-dessus). Lorsque la mesure est entrée en vigueur, fin 2019, le gouvernement expliquait que « chaque année, près de 1.000 jeunes filles de 12 à 14 ans sont enceintes en France » et que, « parmi ces grossesses, 770 se concluent par une IVG ».
C’est donc pour parfaire ce système que notre bien-aimé ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé, jeudi, que la contraception deviendrait gratuite pour toutes les femmes jusqu’à l’âge de 25 ans, ce, dès le début de l’année prochaine. Il l’a dit sur France 2 : « Il y aura une prise en charge de la contraception hormonale, du bilan biologique qui peut aller avec, de la consultation de prescription et de tous les soins qui sont liés à cette contraception jusqu’à 25 ans. » Pourquoi ? Parce que « d’abord, il y a un recul de la contraception chez un certain nombre de jeunes femmes et le premier motif, c’est le renoncement pour raison financière (sic) », et cela, c’est « insupportable », a-t-il insisté.
En tout, la mesure devrait coûter 21 millions d’euros, a dit le ministre. Une goutte d’eau dans le quoi qu’il en coûte, à ajouter aux distributeurs gratuits de protections périodiques dans tous les lycées et universités pour « lutter contre la précarité menstruelle ».
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