Mépris de classe : inculte et médiocre, l’électeur RN n’a rien pour lui

Capture d'écran © Youtube Osons Le Luron
Capture d'écran © Youtube Osons Le Luron

Les électeurs RN sont méchants, puisqu’ils sont racistes, mais ça n’est pas la seule tare que leurs opposants leur prêtent. Ils sont aussi incultes, pauvres et laids. Devant de pareilles bêtes de foire, la gauche ne se sent aucun attendrissement. Au contraire. D’autant qu’il y a des études ! Quoi de plus confortable qu’adosser un mépris de classe à la science ? Citant la « Sociologie des électorats - Législatives 2024 » (Ipsos, BFM TV), le journaliste animateur Karim Abderrahman commente : « Plus t’es con, plus tu votes RN. »

 

 

C’est du mépris Kiss Cool, double effet. Première couche : confusion entre intelligence et diplôme, entre absence de diplôme et stupidité. Il importe de distinguer des concepts aussi différents. Deuxième couche : appliquer cette confusion sur les électeurs RN comme si, de soi, il y avait un lien de causalité. D'autant que si on reprend son raisonnement, le front anti-RN (NFP + Ensemble + LR), c’est 44 % de « cons »… Mais c’est un jeu dans lequel nous n'entrerons pas.

À l’étude, Libé joint la pratique, qui raillait ce dimanche des électeurs du RN « déboussolés » : « Ils voulaient absolument un bulletin de vote avec le nom de Bardella inscrit dessus. » Non contents d’être stupides, donc, ils sont têtus ; et « complotistes », nous précise Libé. Antivax et platistes sur les bords, sûrement.

Coupable de sa vie pavillonnaire

L’étude IPSOS-BFM TV montre qu’on vote plus RN dans les agglomérations de moins de 2.000 habitants ; et plus NFP dans les agglomérations de 200.000 habitants et plus. Or, qu’est-ce qui résiste au populisme croissant ? Les grandes villes, répondait Anne Hidalgo, il y a quelques semaines. Elles sont « des endroits de résistance au populisme » de par une sociologie « hétérogène » ou « cosmopolite ». Des citadins ouverts face aux bouseux qu’il faut imaginer congénitaux et goitreux - et qui se trouvent voter RN !

Sur X, un sociologiste (pas tout à fait neutre de par son « afro-marxisme » revendiqué) se moque de l’électeur RN type, qui veut (selon lui) sauver son mode de vie. Ce dernier est illustré par des pavillons et des zones commerciales. Certes, c’est la double peine de la France périphérique et de la France moche. Et la triple peine, si on y ajoute ce mépris de gauche. Or, cet électorat ne saurait être rendu responsable d’acheter le pavillon qu’il peut, dans le coin qu’il peut, en fonction du boulot qu’il peut. On peut juger médiocre ce mode de vie, mais sans cette morgue gauchiste.

Lui, moche et méchant

De là à glisser à la laideur physique, il n’y a qu’un pas. En 2015, pour les départementales, le site Le kiosque au canard s’était amusé à recenser les candidats FN dont le physique, sur les affiches, était jugé par lui ridicule ou moche. Bien dignes de représenter les « sans-dent ». À l’heure du body shaming, le procédé est moins usité. On humilie les candidats autrement, par exemple en les mettant en difficulté face à la caméra. Un journaliste expérimenté face à une femme qui ne l’est pas, et le tour est joué. La mésaventure vient d’arriver à une candidate de la Sarthe. Est-ce sexiste ? Non, car c’est contre « l’extrême droite ».

Dans le schéma mental de la gauche, les électeurs RN étudient mal, s’habillent mal et, donc… votent mal. C’est cohérent. Ils cumulent les défauts des deux classes inférieures, à la fois parias et sudhras (agriculteurs et artisans analphabètes). Catégories méprisées par la classe instruite et supérieure - la « gauche brahmane », selon Thomas Piketty. Faudrait-il instaurer un suffrage censitaire (fondé sur le niveau de vie) ou capacitaire (fondé sur les diplômes) ? Ça aurait un côté vintage, monarchie de Juillet, mais... cela résoudrait le problème de la montée du RN que le barrage républicain a échoué à contenir.

Samuel Martin
Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

81 commentaires

  1. Rappelons aussi qu’en 14-18 et 39-45, ce sont majoritairement les enfants des campagnes (l’actuelle Seine-Saint-Denis était aussi campagnarde à cette époque) qui étaient au front, et que les enfants des grandes villes étaient bien souvent non mobilisés, où avaient des rôles moins à risque, comme d’assurer la logistique ou d’être des relais entre le front et les généraux. Car oui les petits garçons des champs ont bien davantage péri que les petits africains qu’on essaie de nous faire croire que c’était grâce à eux qu’on a gagné la guerre… Peut-être que les villes résistent au populisme parce qu’elles ne font plus partie du peuple ? Mais asséner d’incultes les gens ne votant pas Nouveau Front Populaire rappelle non seulement les bolcheviques de 1917 qui n’étaient pas des paysans, mais en plus, on leur dit que ce n’est pas parce qu’on ne va pas au cinéma, au théâtre ou aux expositions toutes les semaines qu’on n’est pas cultivé. Est-ce que ces donneurs de leçons connaissent les variétés de champignons ? Est-ce qu’ils connaissent les périodes de plantations de chaque légumes du potager ? Est-ce qu’ils savent conserver de la viande sans frigo et sans congélateur ? Alors peut-être que les électeurs RN ne connaissent pas le dernier essai de Jean Viard, mais les électeurs du NFP auraient aussi des choses à apprendre des électeurs du RN. En 1945 les parisiens avaient remercié les provinciaux de les avoir libérés…

    • Je vais me répéter, mais mon grand-oncle et ma grand-tante restés aux champs et aux vaches années 60, à 70 ans donc ( leurs trois frères aînés enterrés dans la bouillie des tranchées du Nord), possédaient – voire vénéraient- une magnifique encyclopédie et, lorsqu’ils passaient en une fraction de seconde du patois au français appris en cinq ans – caté inclus- au tournant du siècle, s’exprimaient dans une langue plus châtiée et plus savante que le galimatia dans lequel tous ces diplômés de fac gauchos croient être intelligibles…

  2. On comprend mieux ce qui peut faire le ciment d’une alliance entre le NFP et le parti présidentiel (désolé, je ne le nomme pas car je ne me souviens plus du nom qu’il s’est donné cette semaine), le mépris, bien sûr. Mais, ce mépris n’est-il pas la meilleure source d’énergie animant ceux, toujours plus nombreux, qui se rient d’un « rempart républicain » tenu par ceux dont les valeurs démocratiques s’évanouissent dés que les urnes ne leur sont plus favorables ?

  3. La lutte des classes continue. Les riches privilégiés de gauche, contre le populo d’extrême droite.
    La lutte finale n’est jamais finie.

  4. Il semble qu’en nombre et en qualité la gauche, dans son ensemble, soit bien équipée en cons et mouchetées diverses et variées. Et ne parlons que de ce qui est visible. Côté intellectuel, c’est bien pire.

  5. Il me semble que au vu des comportements, et au moins depuis l’arrivée de Jupiter, les abrutis sont plutôt situés vers la gauche !
    D’autres se réveillent enfin de leur apathie, mais sera-ce suffisant, et n’est-ce pas trop tard ?

  6. Oui, peut-être que les électeurs RN sont pauvres. Il suffit de voir les secteurs où l’extrême gauche « populaire » a triomphé : les grandes métropoles, paris, Strasbourg, etc. Les secteurs où résident les riches. Ceux qui votaient communiste il y a 30 ans, votent RN aujourd’hui. Quant à l’inculture, elle me semble tout à fait dans le giron de cette extrême gauche populiste. Il suffit de voir le dernier clip haineux, non de once par Darmanin ou Dupont Morvetti, même pas par Macron, pour l’instant. Comme elle est de gauche, cette inculture haineuse de caniveau ne semble pas déranger nos « élites » autoproclamées

  7. Intellectuel de gauche est un pléonasme puisqu’il n’y a pas d’intellectuel de droite, oxymore.
    Géographie : La Guyane est une ile, la Palestine se situe là où elle a été mise par les résolutions de l’ONU.
    Histoire : Léon Blum n’avait pas l’expérience parlementaire de Mathilde, réélue au premier tour.
    Français : « C’est pas moi qui décidera » ou « Il faut revenir aux principes fondamentals ».
    Minuscule échantillon. Pas de deux poids deux mesures, il faut vérifier tous les partis.
    Pour le suffrage capacitaire, 98 % des français ont le bac. Qui va juger si on a le niveau pour voter ?

  8. Moi, je préférerais être dirigé par des « cons », moches ou pas, dans un pays où règne l’ordre et le fruit du travail, plutôt que par des « intelligents », beaux ou non, dans le chaos et les fruits sociaux de la fainéantise.

  9. C’est quoi l’intelligence ? D’après Charles Gave les 3 meilleurs ministres de l’économie et des finances de la 5ème république sont Antoine Pinay , René Monory et Pierre Beregovoy . Leur point commun ? Le certificat d’étude et pas plus, point barre !
    On se souviendra par ailleurs de cette blague au sujet de Giscard à ses neveux , prétendant que les hommes très intelligents sont chauves … et la réponse des neveux : dis tonton , t’es pas un peu bête sur les bords ?

  10. la défense des faibles c ‘est l insulte car ne savent pas quoi répondre pour cacher leur médiocrité

  11. On vous demande d’aller voter ,mais en fonction des résultats , on t’explique que ce n’est pas bien et on va pour ton bien faire l’inverse que ce que tu souhaitais car tu n’es pas assez intelligent pour comprendre !!Heureusement que les élites sont là pour penser à ta place !! Vive la démocratie à géométrie variable !!

  12. On peut aussi choisir un autre critère d’intelligence de l’électorat : son comportement à l’annonce des résultats. Nous en avons eu une idée au soir du premier tour, attendons nous au pire à l’issue du second. Quel QI attribuer à ces électeurs déçus qui rendent responsables des mauvais résultats de leur camp les malheureux commerçants, brisant leurs vitrines et pillant leur stock ?

  13. partant du principe que le diplôme c’est la certification du perroquet et que çà ne définit pas  » l’intelligence », ma foi, ces gochos bobo braillards et vociférants qui ne savent qu’éructer leur venin, BOF !!!

    • En effet, un diplôme n’est en rien un gage d’intelligence ! Et du reste, nous en avons la preuve tous les jours…

  14. Le mépris de classe affecte certainement certaines personnes. Ce mépris me permet d’apprécier à leur juste valeur ces « politiques » de bas étages. Je les taquine afin qu’ils extirpent de leurs tripes ce qu’ils ont de plus infâme dans leurs comportements, ce qu’ils affichent avec empressement. Des gamins. Ce qui nous permet d’ajuster nos thermomètres. Pour en venir à cet écart entre citadins et ruraux. Soyons réalistes. L’Education Nationale n’a-telle pas affaissé le niveau général de l’enseignement pour s’adapter au niveau d’une nouvelle population ? Il nous est possible d’en déduire que cette population a très certainement des lacunes dans la compréhension des subtiles arrangements et manipulations de certains politiques. Arrangements que comprennent très bien les gens près de la terre. Dans quelles cités trouvent-on en majorité cette nouvelle population ? D’où cet écart sur les résultats électoraux, les gens de la terre proches du RN.

  15. J’allais oublier : Pour les super diplômés qui votent extrême gauche, instruit n’a jamais, mais alors jamais voulu dire intelligent.

    • Tellement vrai que cela deviendrait une tare d’être super diplômé. J’aime mieux un « self made man » (en Anglais pour faire chic) mais qui s’est battu pour arriver à son niveau qu’un diplômé qui n’écoute personne tant il est persuadé qu’il est supérieur…

    • Bof , instruits , pas tant que ça , sinon ils n ‘auraient pas des idées idiotes comme ils ont…vous croyez que les khmers rouges étaient instruits ???

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