Merkel et Macron « plombiers » de l’immigration ?

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Les sommets diplomatiques nous ont habitués à confondre l'agitation avec l'action. Ainsi en est-il et en sera-t-il du mini-sommet du 28 août à Paris consacré à l'immigration africaine en Europe par la Libye. Emmanuel Macron y a invité Angela Merkel pour souligner, une fois de plus, sa volonté de restaurer le couple franco-allemand dans son rôle de moteur de l'Europe.

À cette réunion ont été associés les pays du Sud qui servent de transit aux migrants, l'Italie qui a déjà reçu 100.000 Africains sur ses côtes cette année, et 600.000 depuis 2014 à partir de la Libye, et l'Espagne qui connaît un nouvel afflux par le Maroc. Paolo Gentiloni et Mariano Rajoy étaient donc présents. L'inutile Federica Mogherini représentait l'Union européenne dont on mesure constamment l'inefficacité. Les pays qui, de l'autre côté de la Méditerranée, servent de passage au flux migratoire, et voient prospérer sur leur sol ce nouveau trafic humain, étaient également conviés avec les présidents Idriss Déby du Tchad et Mahamadou Issoufou pour le Niger. Enfin, Fayez el-Sarraj représentait la Libye. Son titre est trompeur : il est le chef du gouvernement d'union nationale de Tripoli, reconnu par la "communauté internationale", mais ne contrôle qu'une faible portion du territoire, et encore, avec les Frères musulmans de Misrata. L'homme fort du pays est le maréchal Khalifa Haftar. Le Président français avait récemment réuni les deux rivaux. Mais le chaos libyen a rendu le projet de "hotspots" en Libye lancé par Macron irréalisable. C'est pourquoi il tente aujourd'hui de le reculer au Tchad et au Niger.

Il s'agit d'organiser sur place l'accueil et le contrôle des migrants afin de séparer les réfugiés qui y recevront le statut de demandeurs d'asile des migrants économiques. Les ONG qui soutiennent l'immigration n'y sont pas favorables, puisque cela crée une sélection et, donc, une discrimination à leurs yeux inacceptable. Les responsables politiques africains préféreraient qu'on leur donne les moyens du développement et du contrôle de leurs frontières. Ils dénoncent la mauvaise solution qui va transformer le tri en appel d'air.

Cette critique est justifiée. Elle pointe du doigt l'ambiguïté, pour ne pas dire l'hypocrisie, qui enveloppe la manière dont l'occupant actuel de l'Élysée traite le sujet. Chaque solution consiste à cacher ou à déplacer le problème tout en donnant un signal pour l'accentuer. C'est pourquoi, s'il faut remonter à la source du problème, c'est d'une tout autre manière, non pour faciliter le flux mais pour le tarir. La restauration d'un État contrôlant l'ensemble du territoire libyen est, dans ce but, décisive. Celle-ci ne peut se faire, semble-t-il, que par le biais de Haftar, de même que la fin de la guerre en Syrie passe par la reconquête de la totalité du pays par l'armée syrienne.

Le règlement de Dublin, qui laisse au premier pays membre de l'Union européenne où arrivent les migrants le soin de déclencher la procédure d'asile, est inepte. L'Italie les accueille mais ne les garde pas. Ils se précipitent donc en France, puisque les autres frontières - autrichienne, slovène et suisse - sont plus fermées. La solution des quotas proposée par Mme Merkel se heurte au refus des pays du groupe de Visegrád. On semble ne pas voir que la procédure d'asile, conforme aux droits de l'homme, ne peut concerner que des personnes effectivement menacées dans certains pays en raison de leurs croyances ou de leurs positions politiques.

Il est nécessaire de revoir totalement les fondements juridiques de l'immigration et de l'asile, qui répondent à des exigences morales dépassées par les évolutions de notre temps, tant sur le plan démographique que sur celui de la communication.

Christian Vanneste
Christian Vanneste
Homme politique - Ancien député UMP, Président du Rassemblement pour la France, Président de La Droite Libre

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