Meurtrier présumé d’Enzo bientôt relâché ? Le laxisme de la justice des mineurs

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« Le tueur de mon fils est actuellement en prison, mais il y a de grandes chances qu’il ressorte avant son jugement. » Dans un entretien poignant au Figaro, la mère d’Enzo, poignardé à mort pour « un mauvais regard » dans la plus grande indifférence, se désole de l’état de la justice des mineurs en France. « Imaginer qu’il puisse ressortir avant son jugement est pour moi insupportable. C’est inconcevable qu’il puisse continuer à voir sa famille, ses amis, à faire la fête et à vivre alors qu’il a retiré la vie [de mon fils] », regrette-t-elle. Car si le jeune suspect, âgé de 15 ans, a été interpellé et placé en détention provisoire, il peut d’ores et déjà formuler une demande de libération.

Le Code pénal des mineurs est très clair. La détention provisoire, le temps de l’enquête et d’un éventuel procès, doit rester l’exception. Lorsque le mineur poursuivi est âgé de 13 à 16 ans - ce qui est le cas du meurtrier présumé d’Enzo -, il ne peut être placé de façon provisoire en prison que dans un nombre de cas très limité. À savoir : s’il ne respecte pas son contrôle judiciaire ou s’il est soupçonné d’un crime. Mais là encore, « si le mineur est soupçonné d’un crime, il peut, en cours d’instruction, être emprisonné temporairement pour une durée de 6 mois qui peut être prolongée jusqu’à un an maximum », précise la loi. Quand on sait que le délai moyen d'une affaire ayant fait l'objet d'une instruction est de trois ans et demi, il y a donc de fortes chances pour que le meurtrier présumé d’Enzo soit remis en liberté avant un éventuel procès. Dès maintenant, le jeune suspect peut demander au juge des libertés et de la détention une remise en liberté. Une profonde injustice pour la famille d’Enzo. « J’appelle à l’aide pour que l’État revoie sa vision » de la justice, clame la mère du jeune adolescent sur ses réseaux sociaux. « Par respect pour les familles de victimes, faites bouger la justice. Ne laissez pas sortir un tueur avant son jugement », demande-t-elle.

Un sentiment d’impunité

Derrière ce sentiment d’une justice clémente - voire laxiste - envers les mineurs délinquants se cache une doctrine éducative plutôt que répressive. Ainsi, le site du service public nous apprend qu’« un mineur délinquant risque principalement d'être sanctionné par une mesure à vocation éducative plutôt que par une peine (amende, travail d'intérêt général, prison) ». Résultat : bien souvent, la condamnation semble bien peu proportionnée au mal infligé... « Ma fille de douze ans a été violée par un adolescent de 15 ans. Il a juste eu une lettre d’excuse à faire », s’indigne ainsi un père de famille au micro de RMC. De même, à Cannes, les adolescents, âgés de 14 et 15 ans, qui avaient violemment lynché Angèle, une octogénaire, ont écopé de seulement un an de prison avec sursis probatoire. « Une non-sanction au vu de la gravité des faits avérée », selon David Lisnard. Pour le maire LR de Cannes, cette sanction « ne respecte pas la victime et ne protège pas la société ». Et que dire de ces adolescentes qui avaient jeté de l’acide sur un policier, en 2018. Si l’une d’elles a été mise en examen, les deux autres ont été remises en liberté avec un simple rappel à la loi. La mineure poursuivie, âgée de 13 ans au moment des faits, « ne pourra faire l’objet d’une condamnation pénale […] étant donné son jeune âge », précisent les journalistes du Journal du dimanche. Plus récemment, après les émeutes qui ont embrasé la France au début de l’été, si quelques peines de prison ont été prononcées, la plupart des jeunes délinquants s’en sortent avec un stage de citoyenneté, quelques heures de travaux d’intérêt général, des restrictions de circulation temporaire ou un simple couvre-feu. Des sanctions loin d’être dissuasives… Et ce, malgré la demande de fermeté formulée par le garde des Sceaux.

Conséquence première de ce laxisme, l’ultra-violence ne cesse d’augmenter chez les jeunes. Harcèlement, trafic de drogue, conduite dangereuse, provocations contre les forces de l’ordre, agressions sexuelles, rixes mortelles, voire assassinats… Les adolescents, de plus en plus jeunes, forts de cette impunité, sombrent dans la barbarie. L’une des premières solutions serait sans nul doute d’abaisser la majorité pénale, comme le demandent une majorité de Français. La seconde serait de redonner à la justice son pouvoir répressif.

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

45 commentaires

  1. Le silence des médias sur le meurtre de Enzo en dit long sur l’identité du tueur. Si celui-ci avait été d’origine européenne il y aurait un saccage de plus des biens publics. Mais là, que nenni.

  2. Désolé d’avoir à vous contredire, madame la chroniqueuse de BV, mais « la demande de fermeté formulée par le garde des sceaux », ce n’est que du théâtre, un attrape-gogos. Et; visiblement, ça marche.

  3. Quand des mineurs sont capables de violer, vitrioler, tuer, peut-on encore les considérer comme des enfants ? Je pense qu’il faut les punir à la hauteur de leurs actes.

  4. Vous avez remarqué que les agresseurs sont de plus en plus des mineurs… Hé hé ! C’est bien normal vu la clémence de la justice à leur égard. Vous pensez bien que les « grands frères » ont vite compris que pour accélérer le chaos en toute impunité il leur suffit de lancer les plus jeunes « au front » ; ces jeunes qui ne demandent d’ailleurs que ça pour avoir l’honneur d’être cité dans la citée… Et, dès qu’ils sont relâchés ils rentrent à la maison avec cette nouvelle « médaille » fièrement gagnée « au combat »… Ainsi va la vie dans nos citées « sensibles »… Justice absente ou complice ? On peut légitimement se poser la question, non ?

  5. C’est tout à fait possible, plus rien ne m’étonne des décisions de cette institution, elle devrait être le dernier rempart contre l’arbitraire. Il est grand temps de réformer les règles opératoires des « juges » et de virer sans faiblesse ceux du syndicat de la magistrature et de les rendre responsables, condamnables et révocables, pour cela il faut qu’ils soient élus, sans quoi on n’en sortira pas.

  6. Et comme pour remercier « les jeunes » de mal se comporter, notre gouvernement de branques vient de permettre de passer le permis de conduire, permis de tuer serait plus juste, à 17 ans. Gare aux chauffards ! Pendant ce temps et parce qu’une personne âgée a commis deux accidents de la route, ces mêmes gouvernants affolés veulent nous faire repasser un permis ! Le mien, passé à 18 ans, a 65 ans d’âge sans un seul accident depuis plus de quarante ans !

  7. Il ne s’agit pas des adolescents mais de certains adolescents parfaitement identifiés.
    Mais les médias préfèrent le taire, les désigner par leur lieux de vie : les cités.
    La réalité fait peur.alors on l’euphémise.
    Mais personne n’est dupe.
    On voit bien qui sont les victimes et qui sont les auteurs.

  8. Il faut faire justice soi-même. Arrêter les bavardages inutiles et passer à l’action.
    Les gauchards ne connaissent que ça, c’est celui qui sera le moins intimidé qui sortira vainqueur de cette lutte pour
    la survie. BV commençons svp ! merci de publier ma remarque , n’ayons pas peur des lendemains.

  9. Cette injustice légalisée concernant les mineurs est un scandale éhonté. Ce  » jeune, » a tué peut-être recommencera t’il une fois dehors. Le sentiment de la maman d’Enzo doit être effroyable. La société actuelle ne défend plus ses victimes et s’occupe plus du droit des auteurs en l’occurrence un tueur. Certes l’application de la loi par les magistrats est un devoir. Mais quelles lois ? Tout est à revoir en matière des mineurs pour des lois votées par exemple en 1960. Ainsi entre le laxisme de la justice conféré par des idéologies politiques pour certains magistrats et l’application de lois obsolètes par rapport à l’évolution de la société d’aujourd’hui, des tueurs peuvent tranquillement circuler dans les rues de France.

    • Evidemment que nos lois sont obsolètes par rapport à la façon dont la société a « évolué » ( dégénéré )

  10. C’est inconcevable s’il est relâché. Oh çà pour en trouver une bonne raison la justice est une vrais virtuose facile elle possède tout un panel de phrases préconçues à destination des assassins malfaisants et criminels mais quant il s’agit des victimes alors silence absolue. Imaginons qu’Enzo soit un petit ange, parti trop tôt, originaire des banlieues alors nous avons l’exemple que celui qui l’a poignardé serait pour longtemps encore en prison. La France vas mal, très mal et rapidement.

  11. Nous pouvons aussi nous demander quel genre de citoyens cette justice-là nous fabrique pour le futur ?

  12. « Une non-sanction au vu de la gravité des faits avérée » … ! ! ! Sans blagues ? ? ? … « ça » fait combien de temps que « ça » dure ? … Seule l’auto défense va s’imposer tellement les idéologies des juges fracassent la société ! …

    Il n’y a strictement plus rien à attendre de cette caste qui, tout comme celle des coucous politicards qui se cachent derrière une immunité … donc « en même temps » les coupables estiment avoir aussi « une immunité » ! … L’exemple de l’affaire qui « illustre » cet article n’est qu’un énième fait ! … Cela s’est juste multiplié de façon exponentielle depuis que ce « Président-des-cercueils » s’est installé à l’Elysée ! …

  13. J’ai du mal à comprendre ce à quoi le pouvoir se prépare à nous amener. Il n’esT pas loin le temps où pour quelques milliers d’euRos le problème se réglait définitivement. Les fous sont-ils lâchés ?

  14. Le gouvernement et la justice sont terrifiés par ces chances pour la France , ils se rabaissent devant eux par peur des conséquences et les victimes sont punies doublement . Il faudra effectivement que le peuple assure sa propre défense . Nous ne pouvons pas continuer à laisser mourrir nos enfants et nos anciens sous les coups de ces racailles , nous ne pouvons pas laisser nos forces de l’ordre , nos pompiers et soignants se faire agresser régulièrement . Quand le gouvernement n’assure plus la sécurité du peuple il doit être démi de ses fonctions . Ce gouvernement , par son laxisme est responsable de ces crimes .

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