Michel Barnier tenu en laisse par Marine Le Pen ? La gauche s’indigne !

La gauche ne pense pas qu’à Marine Le Pen, mais quand elle pense, c’est toujours à… Marine Le Pen. C’est d’autant plus vrai depuis la gaffe de débutant du jeune successeur de Bruno Le Maire à Bercy, Antoine Armand, qui estime un jour que le RN ne fait pas partie de l’arc républicain et, le lendemain, si. Il est vrai qu’entre-temps, il a été sévèrement recadré par Michel Barnier, psychodrame relaté hier par Gabrielle Cluzel.

L’un des premiers à sonner le tocsin n’est autre que le journaliste Paul Larrouturou, l’un des piliers de l’émission Quotidien animée par Yann Barthès, autre perpétuel indigné, avec cette réaction de Marine Le Pen, message posté sur X : « Quand j’entends Antoine Armand dire que sa porte est fermée au RN alors que le budget arrive, je pense que le Premier ministre doit aller expliquer à ses ministres la philosophie de son gouvernement, car il semblerait que certains n’aient pas encore totalement compris Le Pen. » Notons qu’au passage, le même Paul Larrouturou repostait le message d’un certain « j’dis ça j’dis rien », dont la page d’accueil annonce « moins de fachos plus de clitos » ; ça, c’est de l’info, Toto… Néanmoins, notre homme résumait assez bien la situation : « Regardez comme elle jubile... Elle tient Barnier et Macron en laisse. Elle vient de la tendre d’un seul coup. »

Regardez comme elle jubile...
Elle tient Barnier et Macron en laisse.
Elle vient de la tendre d'un seul coup.

[@PaulLarrouturou] pic.twitter.com/8hLsdCcSAU

— j'dis ça j'dis rien ⏚ (@jdicajdisrien) September 24, 2024

Ce à quoi l’incontournable Sandrine Rousseau réplique, illico : « Il ne peut y avoir meilleure démonstration du soutien sans participation du #RN au gouvernement Barnier. »

Pour le mélenchoniste Louis Boyard, l’éternel énervé qu’on sait, il y a effectivement péril en la demeure : « Macron est le petit caniche de Marine Le Pen. Il avait pourtant été élu en 2017 et réélu en 2022, faute de mieux, pour faire au barrage au RN. 7 ans après, ses ministres cèdent sous les coups de pression de Le Pen. Un Président sans légitimité. Un gouvernement au pied du RN. Qu’ils s’en aillent tous. » Sa consœur Manon Aubry, elle, est un brin moins lyrique, se contentant d’un sobre « Un gouvernement aux ordres du RN. Point barre. » Mais cette fête de l’esprit aurait comme un petit goût d’inachevé si Manuel Bompard, l’un des pontes de La France insoumise, ne venait pas s’en mêler en affirmant : « Non, le RN n’est pas dans l’arc républicain. Voilà la réponse qu’aurait faite Mme Pannier-Runacher si elle avait dit ce qu’elle pensait plutôt que de se soumettre aux exigences ridicules du Rassemblement National. Il faut un peu de courage, en politique. »

Là, force d’avouer que Manuel Bompard n’a pas tout à fait tort, tant il est vrai que le ministre de la Transition écologique, énergétique et du Climat, était un peu plus vaillant, ce matin 25 septembre, sur TF1, lorsque déclarant : « Le RN, un arbitre ? Nous sommes sous le contrôle des Français avant tout et de onze groupes politiques à l’Assemblée nationale [...] Le RN porte des idées qui sont dangereuses pour le pacte républicain. Je n’adhère pas à ces idées. » Nonobstant, précise-t-elle, « un ministre ça répond à tous les députés. Vous avez des questions écrites, on y répond […] Ça n’a rien à voir avec le fait d’adhérer aux idées ou de négocier sur des textes avec le Rassemblement national. »

Pour le moment, Michel Barnier ne semble pas l’avoir, elle aussi, « recadrée ».

Dans ce registre, le Premier ministre risque de ne pas chômer, du côté des députés macronistes, Denis Massaglia, par exemple, élu du Maine-et-Loire, qui affirme : « Le recadrage public d’@antoine_armand est un très mauvais signal envoyé par le Premier ministre. Un gouvernement soucieux d’appeler d’emblée @MarineLePen pour la rassurer à la moindre contrariété ne représente pas mes valeurs. Faire barrage au RN pour, au final, lui être soumis ? »

Là est toute la question, en effet.

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