Michel Sardou « hait ce siècle » : vive le Schtroumpf grognon !
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Michel Sardou, le Schtroumpf grognon, a encore frappé. Interrogé sur RTL en ce début de semaine, il affirme ne pas schtroumpfer son siècle. Pour schtroumpfer plus court, il le « hait ». Mais que hait-il ? « Tout, tout… »
Car au temps béni des colonies et même après, « on fumait, on faisait l’amour, on roulait vite, on pouvait boire ». Mais la mortalité routière ? « Il y en aura toujours, même s’ils limitent la vitesse à 25 sur les autoroutes. » Le tout est dit derrière des Ray-BanTM aux verres mercure et d’un ton plus que bougon. Michel Sardou, qu’on l’aime ou pas, on ne le changera pas. D’ailleurs, objectera-t-on et, quitte à sauver des vies, autant revenir sur la loi Veil ; deux cent mille avortements par an, ce n’est pas rien.
Déjà, en ces colonnes, en 2014, ma chère Marie Delarue relayait les propos du ronchon en chef à propos de potentielles interdictions de crèches de Noël : « Je ne suis ni fervent catholique ni pratiquant, mais là, non. Qu’est-ce que c’est que ces conneries ! Ça dérange qui ? On prend des décisions qui n’ont rien à voir avec la vie des gens. On va peut-être interdire les bûches de Noël, aussi. Au nom de la laïcité, détruisons les églises pendant qu’on y est, faisons de la cathédrale de Chartres une grande HLM. Supprimons Kippour, le ramadan. »
Pour ce qui concerne le millésime 2019, le chanteur énervé s’en prend encore à cette télévision qui « nous prend tous pour des cons », ainsi qu’aux téléphones portables, réseaux sociaux et autres gilets remuants, quelle qu’en soit la couleur.
Alors, à en croire ce Schtroumpf râleur pas tout à fait en adéquation avec son siècle, était-ce forcément mieux avant ? Vaste question.
Diable ! Un temps où l’on pouvait boire et fumer en toute tranquillité. Où les ronds-points n’existaient pas et la ceinture de sécurité n’était pas encore obligatoire. On pouvait cloper dans les avions et il y avait même des cendriers dans les ascenseurs. Les gendarmes, tout occupés qu’ils étaient à pourchasser les brigands, laissaient les automobilistes en paix. On ne soufflait pas alors dans le ballon avant de s’y retrouver ; tandis que les admirateurs d’un autre ballon, rond celui-là, pouvaient s’échanger des noms d’oiseaux dans les stades sans se faire attraper par la Brigade de la répression du vice et de la promotion de la vertu, concept typiquement saoudien importé en nos contrées par la délicieuse Marlène Schiappa.
On remarquera encore que la majeure partie des films de cette époque ne passerait plus la rampe en ces temps d’humanisme éclairé. De cette « ordure de père Noël » en « cage aux folles », de « bronzés en vacances » en « sous-doués passant le bac », il y aurait maintenant matière à nourrir à l’année des bataillons d’avocats. Tout comme cette visionnaire chanson, Les Villes de grande solitude, summum d’agacement urbain, incubatrice de gilets jaunes à venir et de rap à vocation sociétale, aurait de quoi pousser les actuelles rosières au bord de l’apoplexie.
Qu’on en juge : « Alors je fonce comme une bête. Sur le premier sens interdit. Aucun feu rouge ne m’arrête. Je me sens bien dans ma folie. » Toujours plus fort : « J’ai envie de violer des femmes. De les forcer à m’admirer. Envie de boire toutes leurs larmes. Et de disparaître en fumée. »
En attendant, seule Catherine Deneuve est venue au secours du sale bonhomme en question, tel que jadis chanté par Claude François : « C’est vrai qu’il y a des choses que l’on ne peut plus faire aujourd’hui. J’ai assisté à des choses extravagantes, fantaisistes, incongrues, folles. Je comprends qu’il regrette cette liberté. On est obligé de faire un peu attention aujourd’hui. »
Du coup, Michel Sardou affirme dorénavant voter pour le Parti animaliste, ce qui n’est pas franchement illogique quand on a un tel caractère de cochon.
Osera-t-on dire qu’il n’a pas schtroumpfement tort ?
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