Michel Thooris : « Des lobbies mettent la pression sur la police pour assurer l’impunité des dealers »
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La police est à nouveau visée par une plainte, ici pour « torture et actes de barbarie », à la suite d'une interpellation de dealers, vendredi dernier à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis).
Réaction de Michel Thooris au micro de Boulevard Voltaire, qui dénonce le recul de l'État de droit dans certains quartiers, mais également le malaise grandissant dans la police.
Des policiers sont accusés d'acte de barbarie dans le cadre d'une interpellation musclée à Saint-Ouen.
Que s’est-il passé ?
Il s’est passé quelque chose de très naturel. Des trafiquants de drogue opèrent en toute impunité sur cette commune. Les fonctionnaires de police tentent de faire leur travail dans des conditions extrêmement difficiles. Lorsqu’ils les interpellent, ces dealers accusent tout naturellement les policiers d’acte de torture et de barbarie.
Voilà où en est aujourd’hui la société française.
Cette histoire rappelle un peu l’histoire Théo…
Elle rappelle en partie l’affaire Théo. D’un point de vue général, cela démontre que des lobbies mettent la pression sur la police pour assurer l’impunité totale des criminels, et notamment des trafiquants de drogue. Derrière cette affaire, on tente de faire reculer la police face aux dealers. Ces derniers contrôlent des pans entiers de l’économie de la nation et des quartiers tombent petit à petit sous leur coupe.
On parle très régulièrement dans l’actualité des zones de non-droits. On a l’impression que les policiers ne peuvent même plus intervenir.
Quelle est la réalité ? N’avez-vous plus les moyens matériels d’intervenir ou avez-vous des ordres pour ne plus intervenir ?
Il y a deux aspects.
Celui de «l’opinion publique» dit que certains lobbys vont instrumentaliser la moindre intervention de police pour la faire passer pour une bavure policière et assurer ainsi l’impunité des criminels dans les quartiers.
Notre hiérarchie et l’institution judiciaire sont totalement débordées. Elles ne sont pas en mesure d’envoyer les dealers en prison. Les prisons sont pleines et saturées.
La hiérarchie policière est parfois extrêmement frileuse. Elle peut parfois être très zélée quand il s’agit d’envoyer nos collègues pour faire de la répression des Gilets jaunes. En revanche, quand il s’agit des dealers dans les quartiers, la prudence est malheureusement de mise.
Cela intervient au cours d’une année de grosses tensions à l’égard des forces de l’ordre.
Le nombre de suicides est en hausse.
Les policiers souffrent-ils de devoir intervenir dans des conditions difficiles ?
Les policiers ne peuvent plus exercer le métier de policier.
Dès qu'ils remplissent une mission de police, ils sont systématiquement mis en cause et jetés à la vindicte populaire par une certaine presse. Ils risquent des ennuis judiciaires. Le pouvoir policier instrumentalise la police à tout va. Le ministre de l’Intérieur prend systématiquement parti quand il s’agit de Gilets jaunes blessés lors des manifestations. En revanche, on n’entend pas un seul politicien soutenir les forces de police lorsqu’il s’agit d’aller enrayer le trafic de drogue et d’aller chercher les dealers dans les quartiers. Encore une fois, les policiers sont victimes d’une instrumentalisation politicienne qui nuit gravement à notre institution et qui pèse lourdement sur le moral des troupes. La vague de suicides le rappelle de manière quotidienne.
Pensez-vous à des lobbies particuliers ?
Dès qu’un dealer est arrêté, une espèce de bien-pensance prend immédiatement parti pour le dealer contre le policier en soupçonnant des violences à caractère raciste. Dès qu’on intervient et interpelle dans les quartiers, des policiers sont rapidement suspectés de racisme. Ces
lobbies ont une influence absolument considérable dans le paysage médiatique. Ils se mettent immédiatement à l’oeuvre et jettent en pâture les fonctionnaires de police.
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