Militants écologistes : de la révolution en carton à la désobéissance civile
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Et de trois ! Après Matignon et Bercy, voilà que le ministère de la Transition écologique (Paris, VIIe) a été à son tour aspergé de peinture orange, ce vendredi 6 janvier. Derrière ces actions coup de poing, le collectif Dernière Rénovation, qui appelle à la résistance civile pour obtenir la rénovation thermique des bâtiments, ne se cache pas. Au contraire, à l’instar de nombreux autres groupuscules écologistes, ces activistes semblent prêts à tout pour faire entendre leur voix, parfois jusqu'à prôner la désobéissance civile.
Une révolution faite de happenings et de slogans
À l’automne, les activistes écologistes nous avaient initiés au jet de soupe sur les œuvres d’art signées van Gogh, Vermeer, Monet… Des toiles de maître – heureusement protégées lors des faits – subissaient le vandalisme d’une poignée de militants en Allemagne, aux Pays-Bas et en Angleterre. En France, le mois de décembre a été marqué par d’inlassables blocages sur les autoroutes et autres grands axes routiers. Des activistes, assis sur le sol, collaient leurs mains contre la chaussée et bloquaient la circulation, attisant inévitablement la colère des automobilistes. Qui dit nouvelle année dit nouvelle méthode. Par groupe de deux ou trois, des militants de Dernière Rénovation s'en prennent désormais directement à l’exécutif. Armés d’une bonbonne de peinture orange, ils courent vers les porches d’entrée des ministères et tentent d'en repeindre la façade avant de se faire attraper par les forces de l’ordre. Une façon étonnante de mener la révolution. Leur objectif ? Accuser publiquement le gouvernement d'« inaction climatique » et, accessoirement, relancer leurs appels aux dons.
Pour mener leur pseudo-révolution, faite de perturbations d’une demi-finale de Roland-Garros ou d’une étape du Tour de France et de vidéos publiées sur les réseaux sociaux, ces militants peuvent compter sur le soutien de personnalités publiques. Le photographe Yann Arthus-Bertrand a ainsi accompagné un blocage le mois dernier. Des élus, contents de s’associer à une certaine frange de la jeunesse, encouragent ces militants. À l’occasion de ses vœux à la presse, Grégory Doucet, le maire écologiste de Lyon, s’est ainsi réjouit de ces actions « qui vont dans le bon sens ».
Quand les pouvoirs publics soutiennent la désobéissance publique
Mais au-delà de ces actions coup de poing, cette nouvelle mouvance d'activistes écologistes prône la résistance, voire la désobéissance civile. En France, en septembre dernier, sans que cela ne fasse grand bruit, la ville de Poitiers, passée sous le joug écologiste en 2020, devait accueillir, du 17 au 18 septembre 2022, le village des Alternatives, une initiative organisée par l’association écologiste Alternatiba. Au programme : tables rondes, conférences, expositions et spectacles. Jusque-là, a priori, rien d’étonnant. Quoi de plus normal qu’une élue EELV accueille un événement écolo dans sa commune ?
Mais comme le relevait le préfet de la Vienne, apparaît plus problématique le soutien financier de la ville à ce festival : une subvention de 15.000 euros. Car derrière la façade joyeuse et bon enfant, ce village des Alternatives proposait... un atelier de formation à la désobéissance civile, mené par les antennes locales de Greenpeace et d'Extinction Rebellion. Selon le préfet, interrogé par RMC, on y prodiguait des conseils pour « bloquer et casser ». Et le préfet ajoute : « Il a été appelé [lors de ces conférences, NDLR] à détruire des engins de chantier ». Pour la préfecture, Poitiers ne devrait pas subventionner un événement qui contrevient au contrat d’engagement républicain. Après avoir demandé un retrait de la subvention – ce que le conseil municipal a refusé –, le préfet a donc décidé de saisir le tribunal administratif afin que l’argent du contribuable ne serve pas à financer des actions contraires à l’ordre public. Accessoirement, la ville de Poitiers n’est pas le seul acteur public à soutenir cet événement : sur l’affiche du village des Alternatives 2022 apparaît le logo de la région Nouvelle-Aquitaine, présidée par le socialiste Alain Rousset. À croire que certains élus de gauche ne voient pas la moindre difficulté à soutenir de telles initiatives…
21 commentaires
Quand les écolos seront physiciens, biologistes, agriculteurs…au lieu d’être politicards en quete de postes bien payés, notre pays sera sauve. Et quand les journaleux leur poseront les bonnes questions au lieu d’être des caisses de resonnance..faute de raisonnance!