Mineurs isolés : la France préfère les garder plutôt que de les expulser

Sous la pression des ONG, la France a renoncé à expulser ces soi-disant « mineurs non accompagnés ».
mna

Une criminalité précoce. Taha O., le meurtrier présumé de Philippine, n’était âgé que de 17 ans quand il commit son premier viol. C’était le 31 août 2019, quelques semaines à peine après son arrivée en France. « Arrête de bouger ou je te tue », lança-t-il alors à Juliette, étudiante de 22 ans, avant d’abuser d’elle pendant près de 90 minutes sur un sentier de la forêt de Taverny, dans le Val-d’Oise. Peu après les faits, la jeune Française se rendit au commissariat, accompagnée de sa mère, pour porter plainte. La police partit à la recherche du violeur et, grâce à la téléphonie, le localisa non loin des lieux du crime, dans un foyer de la Croix-Rouge.

Débarqué en France via l’Espagne, muni d’un simple visa touristique, Taha O. vivait aux crochets de notre société. Il était ce qu’on nomme un « mineur non accompagné », ou encore « mineur isolé étranger ».

L’épineux sujet des « mineurs non accompagnés »

Voilà quelques années que la France subit un afflux ininterrompu et croissant de ces petits clandestins venus, pour la plupart, du Maghreb : ils étaient 4.000, en 2014, 40.000 en 2019, 60.000 en 2020. Actuellement, une centaine de nouveaux « mineurs étrangers » arriveraient chaque jour sur le territoire.

L’âge réel de ces « mineurs » fait d’ailleurs régulièrement débat. Selon l’Assemblée des départements de France (ADF), qui est responsable de la prise en charge des mineurs isolés étrangers, plus de la moitié d’entre eux s’avèrent en réalité majeurs et ne devraient donc pas relever de l’aide sociale à l’enfance. Dans certaines régions, le taux de fraude atteint des sommets. « En Seine-et-Marne, il avoisine les 80 %, expliquait, en 2020, Jean-Louis Thiériot*, ancien président du conseil départemental. Nous avons ainsi vu des quadragénaires se revendiquer mineurs… » Avec, parfois, la complaisance de certains juges qui s’opposent au test osseux permettant d'évaluer l'âge d'une personne et la connivence d’associations prêtes à toutes les fourberies pour qu’un maximum de clandestins puisse rester en France. « Il n'est pas rare qu'un gamin de 15 ans en paraisse 40 », raconte, sans rire, SOS Méditerranée.

https://twitter.com/SOSMedFrance/status/1430779543472668674

Si les mensonges et tentatives de falsification sont légion, c’est parce que le statut de MNA est extraordinairement protecteur. D’innombrables structures et associations sont vouées à parer à chacun de leurs besoins. Leur prise en charge par les départements, comprenant notamment l’hébergement, la scolarisation et, dans certains cas, un « appui à la régularisation », coûte la bagatelle de 50.000 euros par an et par tête de pipe

L’influence néfaste des ONG

La France a pourtant tenté de mettre fin à cette invraisemblable gabegie. Depuis 2020, le retour des « mineurs non accompagnés » dans leur pays d’origine fait l’objet d’un accord entre la France et le Maroc signé par l’ex-ministre de la Justice français, Éric Dupond-Moretti, et son homologue, Mohamed Ben Abdelkader… Sauf que cet accord n’est pas appliqué. « La France estime, après avoir envoyé des agents en mission dans le pays, que les structures d’accueil ne sont pas adéquates pour leur retour », expliqua, cette semaine, à l'Opinion, une avocate en charge de ces questions. Les « garanties » de leur bien-être au Maroc ne seraient pas réunies. Sur CNews, mercredi, l’essayiste Naïma M'Faddel rapporta une discussion qu’elle avait eue avec Didier Leschi, directeur général de l'Office français de l'immigration et de l'intégration, et confirma que ce sont les autorités françaises qui s’opposent au retour des jeunes clandestins marocains chez eux. « Un juge saisi par une ONG a refusé son application, mettant en avant comme prétexte qu'il n'y avait pas de structures adaptées pour s'occuper des enfants, ajouta-t-elle, deux jours plus tard, sur la même antenne. Et nous, en France, nous les avons, ces structures, pour s'occuper de ces mineurs ? »

Finalement, notre pays applique peu ou prou la doctrine prônée par Sandrine Rousseau pour les criminels et délinquants étrangers : les garder chez nous afin de pouvoir mieux les prendre en charge et empêcher qu’ils commettent des crimes chez eux… Une générosité qui a un coût financier, mais aussi sécuritaire. Le phénomène s’observe à Lyon, à Marseille, à Lille, à Nantes ou encore à Montpellier, mais surtout à Paris où plus de 75 % des défèrements de mineurs concernent des MNA maghrébins. En 2020, ils étaient à l’origine de 30 % des cambriolages, de 44 % des vols à la tire et de 32 % des vols avec violence. « Nous sommes face à des mineurs qui sont des multirécidivistes, note le procureur de Paris, Rémy Heitz, déplorant l’impuissance de l’autorité judiciaire. Ils jouissent d'un sentiment d'impunité extrêmement fort. »

Combien de Philippine et de Juliette faudra-t-il, encore, avant qu’on ne se décide enfin à y mettre un terme ?

 

*NDLR : Jean-Louis Thiérot est, depuis le 27 septembre 2024, ministre délégué aux Armées et aux Anciens Combattants

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 02/10/2024 à 20:36.
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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

29 commentaires

  1. Personnes qui sont peut-être non accompagnées mais pour la plupart ne sont pas mineurs. On a connu cela dans le milieu du football où des jeunes joueurs venus de pays africains jouaient dans des catégories inférieurs alors qu’ils avaient des gabarit qui ne faisaient pas de doutes sur leur âge réel.

  2. Cette gauche décérébrée prouve, une fois de plus et s’il le fallait encore, la débilité et la monstruosité de ses idées idéologiques et sectaires, complètement déconnectées de la réalité et de la vraie vie. En effet, l’humanisme, le vrai, n’exigerait-il pas que l’on rende ces petits,, ces mineurs abandonnés et perdus, à leurs familles qui doivent être dans un chagrin infini suite à la perte, à la disparition de leurs enfants ? La place d’un enfant chéri n’est-il dans le foyer de sa famille aimante ?

    • je pense que ces « enfants chéris » rapportent beaucoup à leurs parents auxquels ils envoient de la ‘monnaie »… les parents sont complices…

  3. Ce que je vais noter ci-dessous paraîtra à n’en pas douter, une horreur pour beaucoup : il est tant de rendre la compétence de l’expulsion à l’autorité administrative et en conséquence de la retirer au juge. Et en corollaire, limiter les voies de recours judiciaires â ce que le bon sens autorise.
    Me direz-vous que l’Europe ne serait pas d’accord ?….

  4. Si ces « jeunes » sont sans parents, en pays étranger, il faut les protéger en les accueillant dans des camps pour réfugiées où ils ne seront pas obligés de dealer, ou de voler pour survivre. Ils ne dormiront pas sous les ponts. Tout cela avant de les renvoyer au sein de leur famille.

    • comme la plupart vont se dire « sans famille », n’ont même pas de papiers, pas plus que d’identité… ils sont de nul part…

  5. Il faut donc accueillir chez nous tous les enfants de certains pays, quand on voit les documentaires sur certaines régions du monde. Mais passé 18 ans, ils retournent chez eux.

      • Tout à fait d’accord avec vous. D’autant que quand on leur accorde le statut de réfugié politique, en raison d’un risque important pour leur vie, il y en a beaucoup qui vont passer les vacances dans leurs pays d’origine à nos frais et ensuite reviennent.

  6. Il est temps de sortir de la convention de l’enfance qui nous impose de les garder .
    Alors que leur parents et famille élargie peuvent s’en occuper

    • Non ce n’est pas  » la France  » qui préfère les garder c’est juste quelques politiques gauchistes qui parlent au nom de tous, alors qu’ils ne représentent qu’eux même, y compris à la cedh

  7. Faut croire qu’on les aime…. on tient à récupérer l’assassin de Philippinne , soi disant pour le juger, mais à l’issue il restera vivre à nos crochets….

  8. Le RN avait proposé une loi , aux MNA d’apporter la preuve qu’ils sont mineurs en produisant une pièce d’identité. Reste a voir l’administration corrompue de ces pays ..

  9. Communiqué de l’UNICEF..
    Y a 4 ans.
    A cause de ses “normes culturelles et sociales”, UNICEF France remet en cause les capacités du Maroc à prendre en charge ses mineurs isolés en France et demande à ce qu’ils restent ici.
    Directrice de l’UNICEF depuis 3 ans Adeline hazan ancienne magistrate responsable du contrôle des prisons.

  10. Les mots ont leur efficace. C’est « fait pour ». Isolé, c’est émouvant ( ça fait : perdu, miséreux, exclu etc ). Le travail est en amont. Et quel travail !

  11. Mineurs, certainement pas tous mais notre sacro-saint État de droit ne nous permet pas de le vérifier d’office.
    Jeunes venus clandestinement, en quittant leur pays pour un eldorado fictif avec la promesse faite à leurs familles de leur envoyer de l’argent dont l’argent qu’ils leur avaient confié et qui a enrichi les passeurs. Mais cet argent n’existe pas si ce n’est celui qu’ils coûtent aux français. Pour quel résultat? Certains s’intègrent et sont les bienvenus mais nombre d’entre eux, plus du tout isolés, restés dans leurs coutumes constituent un péril devenu insupportable.

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