Ministère de la Ville : Juliette Méadel, nouveau visage pour ancien monde

Capture écran BFMTV
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Parmi les noms vaguement connus qui refont surface à la faveur de la nomination du gouvernement Bayrou, il y a celui de Juliette Méadel. C’est un de ces noms qu’on a vaguement le souvenir d’avoir entendus. Cette dame va être ministre de la Ville. Elle en est ravie, car cela va lui permettre de « retisser » des liens avec les « quartiers de la politique de la ville », comme elle le dit sur X, c’est-à-dire (soyons clairs) de rebalancer des milliards pour construire des médiathèques qui flamberont dans les six mois et installer des panneaux de basket supplémentaires dans la cour d’un quelconque collège Angela-Davis ou Rosa-Parks. Super, on est content.

Une perdante de toujours

Mais au juste, qui êtes-vous, Mme Méadel ? Cette question rhétorique, qu’on croirait sortie d’un talk-show des années 70, mérite qu’on s’y attarde, car le parcours de notre nouveau ministre est plutôt représentatif. Fille d'un trésorier-payeur général, directeur de cabinet d’Édith Cresson, avocat et énarque, elle a milité à l’aile gauche du Parti socialiste, a conseillé Ségolène Royal en 2007, a fait partie de la direction générale du sinistre think tank Terra Nova, a été secrétaire d’État à l’Aide aux victimes sous François Hollande, puis a soutenu Emmanuel Macron dès 2017. Côté élections, Juliette Méadel a toujours perdu : aux régionales en 2004, aux législatives en 2017, aux municipales en 2019… et - bouquet final - aux européennes de 2024, où sa liste, celle du Parti radical de gauche, a fait... 0,42 %. Les électeurs n’ont pas voulu d’elle, les socialistes non plus : sa motion de 2012 au congrès du PS a recueilli 5,2 % des suffrages de militants, tandis qu’elle a soutenu Manuel Valls à la primaire socialiste de 2017 - avec le succès que l’on sait.

Rien de tout cela n’a refroidi François Bayrou : ne partage-t-il pas certaines valeurs fondamentales avec son nouveau ministre ? C’est en tout cas l’avis de ce dernier, qui avait signé une pétition dans Le Monde contre la loi Immigration de Darmanin et a déclaré, peu après sa nomination : « Je suis viscéralement hostile à la préférence nationale dans le droit français. François Bayrou aussi, je lui fais confiance. » C’est tout de même beaucoup plus important que tous ces échecs cuisants. Et puis, Juliette Méadel a de la repartie : n’a-t-elle pas, voici quelques années, comparé le Grand Remplacement à un concept utilisé par les nazis pour exterminer les Juifs ? C’était sur le plateau de Thierry Ardisson, et l’animateur lui-même, tout comme l’avocat Gilles-William Goldnadel, peu suspect d’antisémitisme, s’étaient révoltés devant tant de bêtise. « Stupide », avait tranché le célèbre avocat, avec un sens lapidaire de la vérité.

Elle coche toutes les cases de la Macronie

Bref, notre ministre de la Ville coche toutes les cases. Héritière, énarque, socialiste (aile gauche) puis macroniste (aile encore plus gauche), aimant l’immigration et les quartiers prioritaires, battue à toutes les élections mais certaine d’avoir raison, elle incarne la Macronie et ses principaux traits de personnalité d’une manière quasiment caricaturale.

Dans un esprit de fair-play républicain, on lui souhaite tout de même bonne chance et on espère qu’elle sera touchée par la grâce, car en politique plus qu’ailleurs, et selon la célébrissime phrase de Péguy, « il faut toujours dire ce que l'on voit : surtout, il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l'on voit ». Souhaitons-lui donc de voir tout le mal que la politique de la ville, ces quarante dernières années, a fait à la France et aux Français. Il y a peu de chances, mais après tout, c’est Noël.

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Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

49 commentaires

  1. Cette équipe me fait penser à l’Ultime coup d’œil jeté sur une fond de tiroir qui après moult et moult vérifications, révèle toujours un vieux bouton , un cure dent , une épingle ou un bout de papier déchiré et qu’on s’était promis de mettre à la poubelle, et puis tout compte fait …

  2. Les politiques de la ville passées n’ont su que créer des territoires perdus de la République, peuplés de délinquants. Puisqu’il n’y a pas de place dans les prisons, il y a une solution toute simple : on enveloppe d’un grillage les façades des immeubles de ces délinquants, et on les transforme ainsi en prisons, sans même avoir besoin de les déménager.

  3. Ministère de la ville, pourquoi la ville mériterait un ministre, pour caser, recycler, récompenser, équilibrer un gouvernement. Vivement la proportionnelle avec ses lites de béni-oui-oui pour que parait-il renaisse la démocratie? Ils n’attendent que ça nos apparatchiks, ne les faisons plus attendre.

  4. « Souhaitons-lui donc de voir tout le mal que la politique de la ville, ces quarante dernières années, a fait à la France et aux Français. Il y a peu de chances, mais après tout, c’est Noël. »
    Eh oui, et c’est Noël toute l’année pour certains avec la politique de la ville…

  5. Macron et son prédécesseur Hollande ont distribué des milliards d’€uros pour financer les quartiers difficiles (médiathèques, bibliothèques, centres sportifs, etc…) pour un résultat bien décevant et ce n’est pas cette triste inconnue qui risque de mettre de l’ordre, si le gouvernement Bayrou comporte des « poids lourds » de la politique , il est à regretter qu’il a compensé par des personnages totalement inadaptés à la fonction , un désastre en perspective . On en a soupé de ces gouvernements fantoches depuis le quinquennat Hollande puis les sept années de Macron.

  6. La première « sortie officielle » ce vendredi 27 décembre 2024 de cette « juliette » est édifiant de ce que sont ces coucous poly-tocards ! …
    Le ramassis des véreux est lancé ! … Ils doivent être neutralisés de toute urgence ! …AVANT, il n’y avait pas les fameux « réseaux sociaux » donc les gueux n’étaient mis au courant du passif de cette caste …
    Mais là, c’est ahurissant de voir revenir des Borne, Valls et autre pannier runacher et surtout entendre dire que ce sont des « personnes de valeur » ! …

  7. Un Ministère de la ville , c’est bon pour redresser notre pauvre pays ? Je ne sais pas où habite cette dame , mais ce serait bien qu’elle déménage dans les quartiers dits défavorisés pour se frotter à la vraie vie des gens qui y habitent car vu son cursus et le milieu du quel elle vient je pense qu’elle n’a qu’une notion livresque de la « problématique » ( comme ils disent ) de ce qui se passe in vivo. Et puis, encore un ministre de plus à entretenir alors qu nous nous noyons dans la dette abyssale et que nos services publics sont en pleine décomposition……

  8. J ‘ ai vécu , professionnellement , le désastre de cette politique de la ville dans l ‘ancien ministère de l ‘ équipement , cela ne date donc pas d’hier …sans parler des milliards dépensés pour rien au profit de l ‘immigration encouragée !!

  9. Mais à quoi donc servent tous ces ministères inutiles, et combien coutent t-ils à la Nation? Le seul ministère manquant, à mon avis, est celui du « Bon Sens » et qui devrait s’accompagner d’une épreuve de compétence à l’égard des autres ministres…

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