Miracle de la Toussaint : une ancienne Femen fait des excuses aux catholiques
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Le 31 octobre, l’ancienne Femen Marguerite Stern, qui, il y a dix ans, s’était attaquée notamment aux manifestants contre le mariage pour tous et avait fait une irruption dénudée et vociférante dans Notre-Dame, présente ses excuses aux catholiques.
Sur Instagram, face caméra et dans une tribune pour le magazine Famille chrétienne, elle avoue se demander si « en attaquant la religion catholique, [elle n’était pas elle] aussi dans une logique de destruction et de haine de soi » : « J’ai grandi dans un pays où l’Histoire, l'architecture et les mœurs ont été façonnées par l’Église […] rejeter cela, entrer dans Notre-Dame de Paris en hurlant était une façon d’abîmer une partie de la France et une partie de moi-même. » Même si elle n’a pas la foi, elle considère que « la France est un pays catholique », qu’« elle doit le rester » et que « pour cela, nous devons faire vivre ses rites »…
Son non possumus à elle, ce fut l’offensive transgenriste. Elle n’a pas pu passer le cap de l’ultime limite, celle qui sépare les hommes des femmes.
Baume au cœur
Pour les catholiques, ces excuses sont du « baume au cœur », comme l’écrit une internaute, un petit miracle de la Toussaint. Des excuses d’autant plus gratuites qu’à l’instar des autres Femen, elle a toujours été systématiquement relaxée par la Justice, et encore récemment le 24 octobre dernier.
D’abord parce que si tout le monde les exhorte à se repentir tout le temps de tout, personne n’a jamais eu l’idée de leur demander pardon pour avoir offensé, humilié, caricaturé, conspué leur foi ou laissé brûler et vandaliser leurs églises - par négligence ou par intention.
Ensuite, si même une Femen est capable d’un tel regret, il ne faut pas désespérer. La France n’est peut-être pas perdue.
Simone de Cyrène
Pour eux, in petto, ils ont une hypothèse, puisqu’on fête ces jours-ci les saints et les morts, même si on n’est pas forcé d’y adhérer. Il y a bien des contes de Noël, pourquoi pas des contes de la Toussaint ? Il n’est peut-être pas anodin d’avoir pour sainte patronne celle qui, à Domrémy, murmura à l’oreille d’une petite fille courageuse pour qu’elle parte sauver la France. Et dans les confidences que livre Marguerites Stern à l’occasion de ses excuses, on voit l’économie circulaire de l’Église, inventée bien avant les écolos, la rencontre de Lavoisier et de Tertullien ; rien ne se perd tout se transforme, le sang des martyrs recyclé en semence de chrétiens : Marguerite Stern raconte avoir pleuré dans une église au moment de l’incendie de Notre-Dame. Comme le sacrifice de Beltrame avait édifié celle dont il avait sauvé la vie jusqu’à la conduire, quelques années plus tard, au baptême, les obsèques de Philippine, auxquelles elle a assisté, ont bouleversé Marguerite. Pas au point, cependant, de convertir celle qui fut pourtant baptisée et a fait jadis sa première communion. Mais si, comme le rappelait le père Lallemand dans ces colonnes, pour suivre le Christ, il faut porter sa croix, les persécutions et les menaces de mort par les LGBTQX+ qui la considèrent depuis son livre Transmania comme une renégate et un traîtresse à abattre l’emmènent vers ce qui ressemble à un petit calvaire. On pourrait appeler notre Femen repentie Simone de Cyrène, sorte d’anti-Simone de Beauvoir : la deuxième a renié la foi de ses ancêtres pour devenir l’icône de la gauche, quand la première a cessé d’être icône de la gauche en se réconciliant avec la foi de ses ancêtres.