Mise au monde dans une boîte, Jade a « maintenant une belle vie » !

La boîte à bébé, présente dans plusieurs pays, est considérée comme une menace plutôt qu’une alternative à l’avortement.
@Abraham-Wikimedia Commons
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L’histoire de Jade tiendrait presque du conte : un bébé découvert dans une boîte à chaussures, un mois de novembre 2004 à Argenteuil (Val-d'Oise). Une petite miraculée dont la vie n’a tenu qu’à un fil, retrouvée en hypothermie, âgée de seulement quelques heures. Jade raconte au Parisien, vingt ans après, que « maintenant [elle a] une belle vie ». Avec cette boîte à chaussures, sa mère biologique lui a laissé sa chance.

La jeune fille n’ignore rien de son « histoire atypique », elle a été adoptée par « une famille aimante et bienveillante ». Sa mère « a été jugée coupable en mai 2006 de "délaissement d’enfant" par le tribunal correctionnel de Pontoise. Mais elle a aussi été dispensée de peine au regard de sa détresse et de "sa vie de solitude et d’abandon" », explique Le Parisien. La mère biologique de Jade raconte : « Je me suis dit qu’en déposant le bébé là, il serait vite pris en charge », et celle qui ne se sentait pas prête à être mère a quand même laissé une chance de vivre à son bébé.

« Une fenêtre de la vie »

Cette boîte à chaussures, c’est une « fenêtre de la vie », comme l’appelle l’association croate « Bethléem Zagreb », qui vient d’ouvrir la première boîte à bébé où les femmes ne pouvant ou ne voulant pas garder leur bébé peuvent le déposer anonymement dans une niche chauffée et garnie d'un petit lit dans le mur d’un couvent. Comme le raconte Brut, aussitôt que quelqu’un ouvre la boîte, l’alarme retentit sur le téléphone de la responsable, Alberta Vrdoljak, et des religieuses : « Le but, c'est de sauver des vies et d'éviter des infanticides. » La responsable explique que « l'association a eu l'idée de cette installation il y a déjà longtemps […] mais le déclic est venu d'un fait divers l'an dernier, lorsque deux adolescents ont sauvé un nouveau-né abandonné dans une poubelle d'un parc près de Zagreb. » On pourrait croire que cette idée, qui vise aussi bien le bien de la mère que celui du bébé, ne pourrait être que louée, mais non, certaines ONG et groupes féministes considèrent cette initiative comme « illégale, dangereuse et allant contre l'intérêt supérieur de l'enfant ». La vérité, c’est qu’elles semblent bien plus préoccupées par l’intérêt supérieur du droit à l’avortement que par celui de l’enfant… puisqu’elles considèrent que « cette initiative est un cheval de Troie des groupes anti-avortement - très puissants en Croatie, où 80 % de la population se déclare catholique ». Si l’on en croit Brut, pour Helenca Pirnat Dragicevic, nommée Défenseur des enfants en 2017, « le droit de l'enfant à connaître son identité et la nécessité de s'attaquer aux causes profondes de l'abandon d'enfants » semblent bien plus importants que son droit à vivre… Peut-être pourrait-elle poser la question à la jeune Jade ?

Une menace pour l'avortement ?

En Croatie, l’accouchement sous X n’est pas autorisé, contrairement à la France, mais les boîtes à bébé existent aussi par centaines au Japon, en Autriche, en Suisse, en Allemagne, en Pologne, en Hongrie. Le site suisse « Fenêtre à Bébé » montre comment ce dispositif a réellement fait chuter le nombre de bébés retrouvés morts, depuis sa mise en place en 2001, un dispositif qui se veut « une main tendue dans les situations extrêmes ». D’ailleurs, l’aide suisse pour la mère et l’enfant (ASME) propose aussi d’apporter « une assistance matérielle et financière concrète et gratuite à la mère de l’enfant ». Pourtant, si l’on en croit Ida, qui témoignait pour Elle Québec en 2012 et qui a accouché d’une petite fille à 15 ans, le « plus grand défi n’a pas été d’élever seule une enfant alors que j’en étais encore une moi-même. C’est plutôt le jugement, le mépris, le fait qu’on me condamne d’avance à une existence de misère qui ont été durs à avaler. » La jeune mère explique ainsi que, « pour plusieurs filles qui se retrouvent dans la même situation que moi, c’est un obstacle de plus à franchir ». Un discours ambiant qui, au prétexte de préserver un droit loin d’être menacé, semble empêcher les femmes d’exercer pleinement leur liberté. Sur France 3 Alsace, on lit que « l’Allemagne, l’un des premiers pays européens à avoir réintroduit les boîtes à bébé dans les années 2000 après une vague d’infanticides, dénombre plus de 300 enfants abandonnés via ce dispositif depuis plus de 20 ans ». Pourtant, peu importe les résultats, la boîte à bébé ne fait pas l’unanimité, le dispositif étant considéré comme une menace plutôt qu’une alternative à l’avortement.

L’accouchement sous le secret, dit « sous X », permet en France à la mère d’accoucher dans les meilleures conditions possibles et de donner à son enfant la vie et donc une chance de mener une vie heureuse dans une « famille aimante et bienveillante ». Arrivés à plus de 200.000 par an, le nombre d’avortements, en France, ne cesse d’augmenter. Seulement 600 à 700 femmes auraient recours, chaque année, à un accouchement sous X. Discours ambiant puérophobe et maternophobe, activisme prétendument féministe ? Pourtant, si Jade « maintenant [a] une belle vie », c’est aussi grâce à celle qui l’a mise au monde, dans une boîte.

Vos commentaires

48 commentaires

    • Sauf que le chiffre énorme de plus de 200000 laisse penser que ce n’est pas trop terrible et que les femmes préfèrent ça plutôt que s’embarrasser d’un moyen de contraception quand elles ont envie de coucher!

  1. A quand les « Boîtes à bébé » en France? Laisser l’enfant en vie sans culpabilité (où du moins limitée) pour la mère. Une belle alternative à l’IVG… Et une belle opportunité pour les couples prêts à l’adoption.

  2. C’est une invention qui existe depuis très longtemps pour que les mères ne tuent pas leur bébé ou l’abandonnent pas.. La tour d’abandon ou tourniquet à bébé permet aux mères de déposer de manière anonyme leur bébé, généralement nouveau-né, pour qu’il soit trouvé et pris en charge. Ce genre de dispositif était courant en Europe dès le Moyen Âge et au cours des XVIIIe et XIXe siècles. Ils disparaissent vers la fin du XIXe siècle mais réapparaissent sous une forme plus moderne depuis 1996, particulièrement en Allemagne, où l’on en compte environ 80. Les tours d’abandon sont généralement situées devant les Hôpitaux, Hospices en France jusqu’en 1940 ou dans des centres sociaux, et consistent en une boîte tournante dans le mur de l’hospice (d’où le nom de tour) dans laquelle la mère dépose le bébé ; elle fait tourner la boîte et sonne une cloche pour avertir le personnel de l’établissement ». L’avortement ne devrait plus exister puisqu’il y a ce qu’il faut pour éviter la grossesse sauf quelques exceptions : grossesse suite à un viol, ou un problème chez l’enfant qui met en danger la mère ou encore d’une malformation chez le foetus.

  3. L’avortement est un infanticide ! Point final. Bravo à cette initiative, beaucoup de couples stériles ayant un mal fou à adopter et, étant obligés, le plus souvent, d’aller « acheter » des enfants en Afrique ou en Asie, cette solution permet de faire des heureux.

  4. Si on légalise la « boite à bébés » que deviendront les planning familiaux là pour développer l’IVG ???
    Mais au fait : qui a le droit de tuer ???? Je ne pense pas qu’il existe un seul humain qui ait ce droit, même Macron (cf Ukraine etc) même les pseudos-féministes car elles « tuent » la féminité et la femme.

  5. Des « boîtes à bébés »… Après la boîte à lettres, la boîte de chaussures : c’est une drôle de manière de renoncer à son bébé
    Pourquoi pas une panière posée sur le parvis de l’église ?
    C’est choquant, très choquant. Il doit bien y avoir une manière plus humaine pour une mère de confier son petit enfant à autrui, en sécurité

    • Ces boîtes sont chauffées et organisées de façon à ce que le bébé soit tout de suite pris en charge. Cela rassure les mamans qui ne peuvent garder leur bébé: sur le parvis d’une église, en plein hiver c’est risqué!
      Des congrégations religieuses se sont toujours occupé de ces bébés et Saint Vincent de Paul lui-même pendant longtemps avec ses équipes de mères de famille.

  6. Moi je trouve cette idée excellente. il y a bcp de couples qui ne parviennent pas à avoir d’enfants – arrêtons cette hypocrisie – je trouve au contraire courageux qu’une femme sans ressources, sans avenir, mette son enfant à disposition au lieu de le tuer comme le font certaines.

  7. Boîte à bébés, c’est toujours mieux que rien, mais… cela suppose, pour la mère, d’avoir été VISIBLEMENT enceinte. Et parmi celles qui ont recours à l’avortement, si certaines « féministes » le clament sur les toits au nom de leur liberté, combien veulent avant tout cacher leur grossesse (d’où le faible % de recours à l’accouchement sous X) ?

  8. Certes, en france, accoucher sous le secret, dit « sous X » existe et semble bien.
    Mais vu ce que supporte la future mère pendant 9 mois puis ensuite à la maternité, la boite à bébé me semble bien.
    de plus, cela permettrait aux parents stériles de pouvoir adopter un enfant plus facilement qu’aujourd’hui où, sil est facile de payer une mère porteuse étrangère, c’est un chemin de croix pour adopter.
    Eh oui, il y aurait moins d’avortements, mais aussi moins de femmes n’arrivant pas à se remettre de leur avortement (la plupart du temps, quasi imposé par l’entourage)

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