Miss France 2025 : concours de beauté ou concours de société ?

Capture d'écran TF1
Capture d'écran TF1

Samedi soir avait lieu, au Futuroscope de Poitiers, l’élection de Miss France 2025. Miss Martinique, Angélique Angarni-Filopon, représentera donc la femme française cette année. Ce concours, maintes et maintes fois décrié par certaines féministes, semble, comme son présentateur Jean-Pierre Foucault, indéboulonnable, inébranlable. Sauf que… ne serions-nous pas passés d’un concours de beauté à un concours de société ? En regardant l’émission retransmise en direct sur TF1, samedi soir, la question s’est posée bien plus d’une fois.

Trente jeunes femmes, toutes plus jolies les unes que les autres, sont venues représenter leur région. Mais pas seulement. Comme un argument marketing, leur différence, leurs caractéristiques sont devenues un programme pour convaincre. Leur silhouette, leur visage, leur charme ne semblent plus qu’annexes et accessoires. Jolies femmes ou beaux programmes ? Jeunes beautés régionales ou figures de proue de causes sociétales ? Cela fait bien longtemps que le concours tente de moderniser son image, de ne plus être qu’un concours de beauté. Il semble que le résultat ait dépassé ses ambitions.

L’événement aurait pu être fédérateur. Que de joie populaire, que de tableaux envoûtants, de tenues resplendissantes, de danses charmantes tout au long de la soirée ! On notera notamment la revue particulièrement réussie des Miss en costumes régionaux derrière lesquelles 24 athlètes des sapeurs-pompiers enchaînaient les prouesses gymnastiques devant la tour Eiffel parée de fumées tricolores. Les costumiers s’étaient surpassés. Taxé de réactionnaire ou de conservateur, ce concours l’est peut-être si ces mots signifient patriote : la France y est mise à l’honneur et c’est avec l’écharpe, la bannière de leurs régions que ces jeunes filles concourent.

Pourtant… si l’on en croit les réactions sur X (ex-Twitter), ce sont d’autres couleurs que les internautes soutiennent : celles de la peau des candidates. Ainsi, on peut lire « Allez les Noires ! », « Martinique et Guadeloupe sont en finale. On a 2 chances sur 5 pour qu’une Noire gagne. On y va », « 1 Noire et une Arabe dans le Top 2, c’est les émotions » (sic). Nous qui croyions naïvement que serait élue la plus belle, celle qui saurait le mieux convaincre et charmer le jury et le public… les miss sont françaises, et c'est tout ce qui devrait compter !

 

Non, Miss France n’est pas que la représentation de la femme française, son élection est à l’image de la société en général, fracturée par une discrimination qui ne vient pas forcément de là où l’on voudrait nous le faire croire. Ainsi en finale se sont retrouvées, face à face, Angélique Angarni-Filopon (Miss Martinique), la doyenne des candidates, âgée de 34 ans, fière de montrer que son âge n’empêche rien, face à Sabah Aïb, Miss Nord-Pas-de-Calais, revendiquant fièrement ses origines maghrébines. Chacune son projet, comme dirait un autre de nos représentants. Dès le début de la soirée, certaines se voyaient déjà jetées de la roche Tarpéienne. Comme Manon Le Maou, Miss Franche-Comté, fière d’être gendarme comme son père, ce qui n’a pas manqué de faire réagir, sur X : « Une miss gendarme ? Et puis quoi, encore. » Pourtant, la jeune femme a failli perdre la vie, il y a deux ans, à cause d’un refus d’obtempérer, peut-on lire dans Le Parisien. « Mon métier me demande d’incarner le pays, et être Miss, c’est exactement la même chose », explique-t-elle. En effet, comment être mieux placée pour représenter la femme française forte et courageuse ?

Elle n’est pas la seule, cependant, à s’être vue ainsi vilipendée sur les réseaux. Miss Champagne-Ardenne (Louison Thevenin) a osé affirmer, pendant sa courte présentation, qu’elle « espère devenir le visage de la femme française ». Un espoir partagé par chacune des concurrentes, on s’en doute. Eh bien, non : sur X, la voilà déjà taxée de raciste ! Pourquoi tant de haine ? Mais parce qu’elle est blanche et que ses mots excluraient les autres. Pourtant, les mêmes mots dans la bouche de la première dauphine n’auraient sans doute pas provoqué la même réaction.

Ainsi, même l’élection de Miss France, fête populaire et joyeuse, n’aura pas su rassembler une société fracturée, cristallisée dans ses luttes de pouvoir culturel ou ethnique. On en viendrait presque à se demander si élire une Miss ne sera pas, bientôt, aussi difficile que de nommer un ministre. « La beauté sauvera le monde », dit-on pourtant…

Vos commentaires

67 commentaires

  1. Concours de société ou concours de wokisme? L’an dernier on ne parlait que d’une miss transgenre, en vain, cette année elle aurait pu être d’origine maghrébine mais a été doublée par une miss ”mature”, et l’année prochaine….. Le tout issu d’un jury qui exclut les hommes pour respecter la dictature de me-too.

  2. J’ai dû zapper et voir 2 fois 3 minutes de cette élection. J’ai été écoeuré par l’idéologie et les commentaires qui n’avaient rien à voir avec la raison d’être de ce concours. J’ai comme l’impression que l’on se dirige vers des candidates trans pour les prochaines éditions de ce qui fut un événement populaire.

  3. Qu’on ne me dise pas que cette élection a été impartiale ! J’ai vu toutes les miss et celle-ci est vraiment, et de loi, la moins jolie (je suis poli) et la plus fade car il fallait entrer dans le moule.
    Par contre elle n’est pas blanche et a eu un discours qui plait, quelle pantalonnade à laquelle se sont prêtées de bonne grâce toutes les personnes impliquées !
    Cependant au vu de tous les commentaires que je lis ça et là je ne comprends pas comment elle a pu être élue

  4. j’ai noté que dans le jury il y avait une seule blonde… ( fausse blonde d’ailleurs, mais bon) Sylvie Vartan… mais comme elle vit dans la plus woke des régions Américaine….on ne s’étonnera pas non plus de son vote…
    mais comme le dit si bien l’article, les commentaires haineux semblent venir souvent des mêmes qui n ‘existeraient qu’à travers la couleur de peau ? c’est absolument LAMENTABLE;

  5. Ce concours prouve une fois de plus, si tant est que ce soit besoin, de la « dislocation » de la société française. Pour ma par bien que le déplorant, je crois qu’il y a des sujets d’inquiétude plus prégnants que l’élection de mis ceci ou cela.

  6. Oui , je suis d’accord .Nous sommes passé d’un concours de beauté à un concours de société . Cette société « Française » est devenue du grand n’importe quoi . Une minorité guide la majorité voilà la société d’aujourd’hui . Cette société voulant se donner « bonne » conscience est prête a tout accepter sans en mesurer toutes les conséquences ,par pure idéologie .

  7. Ce concoure est maintenant devenue une nouvelle façon de faire du politiquement correct pour ne pas froissé certaines « minorité » ; on comprend mieux pourquoi Madame De Fontenay a claqué la porte de ce qui est devenue une fumisterie commerciale.

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