Mohamed, prénom le plus donné en Seine-Saint-Denis. Et ailleurs ?

bébé en pleurs

Pour la presse, l’été est la saison des marronniers et, en bon sylviculteur, Le Parisien vient de livrer l’information que nous attendions tous impatiemment : quels furent les prénoms les plus donnés en France, en 2020 ?

Je ne vous ferai pas languir, Emma et Gabriel descendent du podium pour laisser la place à Jade et Léo. « Ah ! la belle chose que de savoir quelque chose ! », aurait dit Monsieur Jourdain ; mais je vous connais, ce qui vous intéresse, c’est le palmarès de la Seine-Saint-Denis !

Alors là, pas de nouveauté, pas d’effet de mode : ce sont Mohamed et Lina qui conservent leur titre, classiquement suivis d’une kyrielle des prénoms marqués par l’enracinement dans une culture figée, intemporelle et de plus en plus désireuse de se différencier de la majorité nationale.

Mais en relevant la particularité de ce seul département, on s’imagine inconsciemment que c’est un isolat, une exception géographique concentratrice de communautarisme, alors qu’en réalité, des micro-Saint-Denis, il y en aujourd’hui jusqu’aux plus modestes chefs-lieux de canton de notre territoire.

Il est loin, le temps où Aldo Platini baptisait son fils Michel, Mohamed Adjani sa fille Isabelle et son frère Éric, le même prénom qu’ont choisi les parents d’un certain Zemmour, que l’on n’appelle Moïse qu’à la synagogue.

Bien sûr, en ces temps-là, nos plus hautes autorités ne sautaient pas sur toutes les occasions pour peindre l’Histoire de France sous les couleurs les plus sombres…

Il est vrai qu’en assenant à une Hapsatou que son prénom était « une insulte à la France », le journaliste-vedette de CNews y était allé sans ménagement, quoique dans les limites de la liberté d’opinion.

Car si on ne demande à personne de renier ses racines, beaucoup aimeraient simplement que nos hôtes étrangers et leur descendance voient dans une carte d’identité autre chose qu’un droit de tirage sur les infrastructures et les avantages sociaux d’une nation dans laquelle - même à la deuxième ou troisième génération - d'aucuns refusent de se fondre. C’est trop demander ?

Richard Hanlet
Richard Hanlet
Médecin en retraite, expert honoraire près la Cour d'appel de Versailles

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