Le mondialisme, mysticisme ultime
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Une amie m’a fait part, récemment, d’une expérience assez pénible dont elle a été victime sur les réseaux sociaux. Elle qui aime la moto exprimait son point de vue sur la politique, et a halluciné quand une de ses contradictrices lui a carrément souhaité qu’elle meure dans un accident de moto. Il faut dire que mon amie est une affreuse facho. Jugez-en un peu : elle votait pour Fillon !
Quelle sorte d’état d’esprit peut permettre à quelqu’un de souhaiter ouvertement, en public, la mort de l’autre sans même se remettre en question en raison de son propre comportement totalement intolérant ? C’est une pensée magique, mystique, puérile, du style : « Je suis dans le camp des gentils, et toi, tu es dans le camp des méchants. » De la part d’adultes, c’est ahurissant. Quelle peut être donc cette valeur mystique que nul ne doit remettre en question sous peine de mort, au moins sociale ?
Ceci n’est pas sans rappeler les discours de campagne du genre télévangéliste d’Emmanuel Macron.
Quel est donc ce mysticisme qu’on ne peut remettre en question ? Emmanuel Macron semble être la quintessence du mouvement mondialiste, dans lequel les nations ne sont plus qu’une notion désuète, qui doit être remplacée par un monde nouveau, un monde où cultures, ethnies, nationalités se valent. Le « village mondial ».
Peut-être, au fond, ce village mondial est-il l’espérance ultime pour notre société. Chacun est en droit de le croire. Et chacun est également en droit de se poser la question et de remettre cette idée en cause sans la tenir pour acquise.
Sans doute nos élites se sont-elles dit que, pour parvenir à ce village mondial, il faut accepter un peu de « casse » parmi le peuple, voire un peu de terrorisme.
Que trouvons-nous plus important : la vie de nos enfants ou l’espoir hypothétique d’un village mondial où chacun sera, paraît-il, heureux dans l’entente et le respect mutuels ? Si nous sommes prêts, en vue de ce village mondial idéal, à accepter que certains de nos enfants meurent, ne sommes-nous pas prêts à les sacrifier sur l’autel du multiculturalisme, qui devient de fait LA religion ultime ? Cette attitude est-elle alors différente de celle que, jadis, le prophète Jérémie reprocha à des Israélites (Jérémie 19:5) : "Ils ont bâti des hauts lieux à Baal, pour brûler leurs enfants au feu en holocaustes à Baal : ce que je n'avais ni ordonné ni prescrit, ce qui ne m'était point venu à la pensée" ?
Le même mysticisme semble prendre forme dans les adorateurs du multiculturalisme : il ne saurait être remis en question. Quiconque l’accepte (l’adore) fait alors partie du camp du Bien. Quiconque l’accepte devient moralement pur, supérieur moralement à quiconque le remet en question. Et ces adorateurs du multiculturalisme peuvent alors se permettre de juger l’autre du haut de leur supériorité morale mystique : même leurs actes incorrects deviennent sanctifiés par leur appartenance à… la Secte. Il n’y pas d’autre mot.
Cette secte leur promet le village mondial, où chacun formera un peuple unique parlant le même langage. Ce pourrait être un magnifique espoir.
Il est curieux que cette pensée mystique d’un monde où les hommes ne sont qu’un seul peuple et parlent un même langage corresponde à l’allégorie de la tour de Babel : "Yahvé dit : “Voilà qu’à eux tous ils sont un seul peuple et ont un seul langage ; s’ils ont fait cela pour leur début, rien désormais pour eux ne sera irréalisable”" (Genèse 11:6). L’allégorie devient prophétique et est manifestement une mise en garde contre le rêve des élites mondiales, pour qui rien ne deviendrait irréalisable – à nos dépens, nous, le bas peuple.
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