Mort d’Élias : des parents conseillent désormais à leurs enfants de céder
« Baissez la tête, fuyez, courez… C’est ça, la France, aujourd’hui ? » Depuis la mort du jeune Élias, qui a osé tenir tête à ses agresseurs et a refusé de leur remettre son téléphone portable, de nombreux parents s’interrogent, sur les réseaux sociaux, sur la conduite à tenir face à des voleurs armés. Céder, obéir aux injonctions de ces délinquants, potentiels criminels, et accepter de se faire dépouiller ou, au contraire, tenter de résister ? Abandonnés par les pouvoirs publics et apeurés, ces parents finissent malheureusement - mais légitimement - par conseiller à leurs enfants de baisser la tête pour espérer que ceux-ci rentrent sains et saufs à la maison.
« Ne tentez pas de lutter et donnez sans résister ! »
Une petite phrase glissée au détour d’un témoignage qui en dit long sur l’état d’esprit de nombreux parents. Ce 29 janvier, BFM TV donnait la parole à deux adolescents violemment agressés, au mois de juin dernier, à la sortie d’un RER en région parisienne. Ce jour-là, les deux frères se sont retrouvés encerclés et ont été frappés. L’un de leurs agresseurs a fini par sortir un couteau. Les deux garçons ont donc décidé de céder et de leur « donner toutes leurs affaires : leur portable ou encore leur montre ». Six mois après, alors que les agresseurs seraient toujours en liberté, leur mère se dit « chanceuse » car ses fils sont rentrés vivants à la maison - l’un d’eux a tout de même eu un nez cassé. « Mais à quel prix ? », s’interrogent certains. Au prix de la « lâcheté » ?
À l’instar de cette mère de famille, nombreux sont les parents à déclarer préférer que leurs enfants ne tentent pas de résister en cas d’agression, et notamment d’agression à l’arme blanche. « Si quelqu’un sort un couteau dans une embrouille de rue, la meilleure façon pour se défendre, c’est de courir. On ne se bat pas contre un couteau », écrit l’un d’eux. « Je dis à mes enfants : ne jamais se défendre face à un couteau. Céder ou fuir », abonde un autre. « Ce sont les consignes que j’ai données à mes enfants, surenchérit un autre parent. Ça peut choquer, mais bon, c’est juste qu’un téléphone… » Et à une mère qui raconte que son fils a cédé et donné son portable à son agresseur, un internaute lui répond : « Il a bien fait pour ne pas risquer un coup de couteau. » Un dernier, qui a lui-même subi une agression et fait le choix de ne pas résister, conclut : « C’était soit ça, soit mon nom dans les faits divers du matin. »
Femmed1flic, un compte suivi par près de 20.000 abonnés sur X, prodigue les mêmes conseils : « Si quelqu'un veut voler votre téléphone portable ou votre argent, ne tentez pas de lutter et donnez sans résister !! Même si c'est rageant, un téléphone ça se rachète, mais pas votre vie ! » Et l’influenceur Tibo InShape d’ajouter : « En cas d’agressions, prenez vos proches et courez. Il n’existe pas de lâcheté quand on veut sauver sa peau et celle des gens qu’on aime. » Et comment en vouloir à tous ces parents dont la réaction semble plus que légitime pour protéger leurs enfants ?
Faites attention à vous dans la rue. En cas d’agression prenez vos proches avec vous et courez. Il n’existe pas de lâcheté quand on veut sauver sa peau et celle des gens qu’on aime. Les seuls lâches sont ceux qui sortent une arme blanche à 5 contre 1.
Une grosse pensée pour…— Tibo InShape (@TiboInShape) January 28, 2025
Où sont les pouvoirs publics ?
Pourtant, certains internautes s’interrogent : « N’est-ce pas complètement dingue de devoir penser comme ça ? » Sarah Knafo, députée Reconquête au Parlement européen, le regrette également, au micro d'Europe 1. « Élias a été un garçon courageux. […] Il se fait planter d’un coup de couteau parce qu’il a refusé de donner son portable. On voit les conséquences qui vont arriver : on va avoir des parents en France qui vont éduquer leurs enfants […] dans la lâcheté. » Elle explique : « Ils vont dire à leurs enfants - et je les comprends et je ne les juge pas - "si quelqu’un vient pour te racketter, tu donnes tout ce que tu as, parce qu’il peut avoir un couteau". »
Derrière ces renoncements et ces peurs, se cachent une impuissance des pouvoirs publics et un laxisme judiciaire. C’est parce que la Justice ne se montre pas sévère avec les primo-délinquants que ceux-ci recommencent - parfois avec plus d’agressivité -, en toute impunité. C’est parce que les députés n’adoptent pas des lois exigeant davantage d’immédiateté et d’effectivité des peines que l’impunité grandit. Et c'est parce que l'État a failli à sa mission de protéger ses citoyens que certains appellent à se défendre par leurs propres moyens, et d'autres à fuir devant l'agresseur.
Clémence de Longraye
Journaliste à BV
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89 commentaires
Si le renoncement, l’abandon, la trahison étaient les solutions afin de pouvoir vivre en paix, c’est un fait, nous aurions un État fort. Nos agresseurs ne s’en suffiront pas, car c’est de la mort dont il est question.
Il est évident qu’on ne peut se défendre que quand on a les moyens …
Il faut aller jusqu’au bout de ce raisonnement, on ne peut nous conseiller (aux agressés) de résister, de se défendre au risque de perde la vie, que si on a quelques chances de s’en sortir …
Donc, il nous faut être armé en permanence! Ou spécialiste des sports de combat (à supposer que nous ne n’ayons pas affaire à des armes à feu) …
En attendant, être toujours à plusieurs, …, quasiment tout le temps.
Idéalement, il faudrait qu’un pouvoir politique impose des punitions extrêmement sévère pour les assassins et autres agresseurs (c’est ‘ailleurs la volonté de la majorité des français, donc démocratique), car le laxisme judiciaire encourage inconsciemment les agresseurs potentiels à agir …
Et rétablissement de la peine de mort, « clé de voute » du système judiciaire, pour les crimes les plus graves.
Entièrement d’accord avec vous. Rester en groupe le plus souvent possible, ça reste une bonne méthode, c’est légal et non violent. Une femme qui va faire son jogging seule, le même jour de la semaine, au même endroit, c’est possible dans une société qui fonctionne normalement. Ce n’est malheureusement plus le cas en France. Nous sommes passés d’une société apaisée à une société ultra-violente en quelques années, beaucoup de Français n’en ont pas encore conscience et n’ont pas changé leurs comportements. Il faut bien comprendre que nous sommes désormais entourées de prédateurs qui nous désignent comme des proies faciles. Quant à la sévérité de la justice, je ne ferai pas de commentaires, cela relève plus de l’utopie que de la réalité, c’est d’ailleurs, je pense, un des piliers du problème.
Je voterai plutôt pour une mise à l’écart, sur une ile par exemple, avec mise à disposition d’un minimum d’outils permettant de survivre construire son abri, cultiver sa nourriture, un système semblable à ce qui se passe en Russie ou les prisonniers sont libres dans un espace surveillé et ou leur existence dépend uniquement de leur travail.
A l’exemple des gouvernements, il est recommandé de se coucher devant l’agresseur …. où en est on arrivé, quelle honte ! la vie de nos enfants pour un plat de lentilles. Qui aura le courage et la volonté de faire pour qu’il en soit autrement ?
Céder. Le leitmotiv de la France.
Quand le territoire est occupé, c’est comme ça que ça se passe. Malheur aux vaincus.
Eh oui, et dans le peuple, certains en sont encore à croire et attendre que les « élites », qu’ils ont élues, vont remettre la France sur pieds.
Et si on envisageait plutôt de se débarrasser de la « racaille » et non pas de se « coucher » !!
Se débarrasser de la racaille, on n’y est pas, en Angleterre, le premier ministre Starmer libère les délinquants pour avoir des places de prison disponibles et y enfermer les patriotes sans que ça gène grand-monde…Le macron est encore allé il y a peu se balader avec son copain anglais dans les monuments et sites londoniens .
Mouais, y a pas que du faux. Lutter contre un couteau est extrêmement dangereux, les pros du self défense sont les premiers à le dire et à recommander la fuite. Néanmoins, quand les victimes auront décidées d’abandonner sacs, téléphones et autres objets, cela suffira t-il aux agresseurs ? Il est quand même à craindre que le produit du vol ne soit pas le mobile unique de l’agression, la haine et le plaisir de la violence pourraient aisément faire perdurer ces agressions.
Evidemment, tout à fait d’accord avec vous. Je contemple le désastre dans mon pays, à 9 000km de distance. Chaque jour je vois de plus en plus nettement le fond de l’abîme. Comme il n’y a ni Trump ni Milei à l’horizon, que les Français ne bougent pas d’un iota, je vous laisse imaginer la suite.
Nous sommes revenus à l’époque de « la bourse ou la vie » ! En pire, puisque désormais ce sont des mineurs qui se font attaquer par d’autres mineurs ! Et on leur conseille de ne plus se défendre ! Au cas où ils le feraient, ils sont assassinés ou trainés en justice ! Kafkaien !
Ou une autre solution pas de telephone pour aller à l’école les mais dans les poches simplement le telephone à la maison quand les bandits s’apercevront qu’ils n’y à plus de telephones à voler comme de l’argent plus d’argent voila ou va le France.
Quand les téléphones resteront à la maison, les bandits viendront se servir à domicile. N’en doutez pas.
L’esprit de solidarité serait-il désuet, au placard ? Nous avons connu les blousons noirs armés de leurs chaines, de leurs poings américains, de leurs couteaux. Les élèves internes que nous étions, d’un uniforme vêtus aisément repérable, savaient se déplacer en groupes de deux à trois et se défendre. D’ailleurs, aucun de ces groupes de blousons noirs a osé s’attaquer à nos petits groupes d’élèves. Ils savaient que nous étions formés dans notre école au combat rapproché. Par contre ils s’en prenaient à ceux qui descendaient du train le dimanche soir, esseulés, chargés de leur petite valise. Des courageux ces blousons noirs, comme les voyous de cette ère macronienne.
On comprend les parents qui disent à leurs enfants de céder… en revanche, c’est accorder un permis de récolte et aussi d’impunité aux agresseurs !
c’est exactement ce que recommande nos ambassades en Afrique, si vous êtes agressés par des barbares coupeurs de routes, donnez tout ce que vous avez sans discuter pour éviter d’être assassiné, la France est devenue une terre de barbarie
Je crois que notre lointaine époque de la paix romaine a été possible car il y avait certainement des délinquants et des bandits sur les routes, mais il ne faisait pas bon de se faire attraper par les autorités qui avaient des arguments inquiétants pour régler les affaires de délinquance.
C est sûr qu’il vaut mieux donner le téléphone. Mais le jour viendra ou le gamin se fera planter même en l ayant donné.
Les mineurs jouissant d une totale impunité.
La culture de la soumission est depuis longtemps apprise dans les écoles. Le système éducatif culpabilise sans cesse aux élèves l’idée du droit de se défendre à coups de « maîtrisez vous », « ne pas céder à la violence », etc. L’enseignement a donc fait de tous les Elias de France des proies livrées à n’importe quel malfrat.
SOUMMISSION encore et toujours au lieu de se REbeller face à ces lâches qui agissent toujours en bande
voilà ce qui tue la France
…et nos enfants!…
Difficile de « résister » quand les agresseurs/racketteurs/violeurs/voleurs sont « armés » et ont le sentiment de toute puissance que leur confère une immunité de fait. Le « parcours » judiciaire antérieur des 2 assassins d’Elias est particulièrement représentatif cet l’imbroglio judiciaire et législatif où l’on s’embourbe.
Le gamin n est pas lâche en donnant son portable surtout face à une arme. C est la police, la justice et l état qui le sont .
C est une lâcheté d état.