Mort d’un gendarme du GIGN : la Guyane, notre Far-West français
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Le maréchal des logis-chef Arnaud Blanc appartenait à l'antenne GIGN de Guyane. Plusieurs endroits de France, métropolitaine comme ultramarine, comptent des antennes comme celle-ci, qui offrent la possibilité d'intervenir rapidement sans attendre l'arrivée du GIGN « historique », basé en région parisienne, sur les lieux. Arnaud Blanc a été abattu par balle, par un chercheur d'or clandestin, ce samedi 25 mars.
le MDL/chef Arnaud Blanc était âgé de 35 ans et père de deux enfants. Il est décédé dans l'accomplissement de sa mission qui était de défendre l'environnement. https://t.co/eK6leo9tRK pic.twitter.com/aNIjnfwlue
— La Voix du Gendarme (@lvdGendarme) March 25, 2023
En Guyane, la situation, volatile comme dans de trop nombreuses zones métropolitaines du pays (ou pas : voyez Mayotte, par exemple), se complique d'une problématique strictement territoriale : l'orpaillage. Les garimpeiros, les orpailleurs clandestins, surinamais ou brésiliens, utilisent du mercure pour extraire des pépites d'or des cours d'eau et layons guyanais, polluant irrémédiablement ce milieu naturel extraordinairement riche et menaçant évidemment la sécurité des habitants.
Pour lutter contre ce phénomène, l'opération Harpie, une mission conjointe de la gendarmerie et de l'armée de terre, est en place depuis 2008. Elle a pour but, en harcelant les chercheurs d'or à travers la forêt primaire, de stabiliser la situation. C'est une goutte d'eau dans l'océan, certes, mais c'est une mission on ne peut plus régalienne, et donc aussi indispensable que noble. Les gendarmes peuvent compter, pour la mener à bien, sur les unités militaires basées sur place (9e régiment d'infanterie de Marine et 3e régiment étranger d'infanterie), et notamment sur les spécialistes du combat en jungle qui y servent. À cela s'ajoutent des compagnies venues des régiments d'infanterie de métropole, qui se relaient tous les quatre mois pour leur prêter main-forte.
Dans ce territoire immense, pauvre, exotique, fascinant et aventureux, c'est un Far-West à la française qui se dévoile - et que la mort d'Arnaud Blanc, huitième militaire français mort en France dans le cadre de l'opération Harpie, vient de mettre tragiquement en lumière. En Guyane, les problèmes de pauvreté, de drogue, d'analphabétisme et de délinquance se joignent donc à l'exploitation illégale d'or, avec des moyens souvent artisanaux, à un jeu de cache-cache permanent sans aucune solution judiciaire.
Honneur au maréchal des logis-chef Blanc et à ses frères d'armes qui lui survivent. La Guyane ne se stabilisera probablement pas du jour au lendemain, mais la présence des forces de l'ordre et des militaires, dût-elle sembler dérisoire face à l'impunité des trafiquants, demeure nécessaire.
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV
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10 commentaires
Honneur à ce sous-officier, mort pour la France. Macron ira-t-il en (île de ?) Guyane pour soutenir la veuve et orphelin ? En renfort, je propose d’envoyer un bataillon « Sainte-Soline » composé de « gentils manifestants » bobo-gaucho-écolo, pour combattre ces orpailleurs, dévastateurs du territoire français. Comme chef de corps, Jadot ou Tomelier ? Lequel des deux fait le plu peur ?
La tactique qui consiste à juste faire de la présence – comme en leur temps les Anglais dans les rues de Belfast – n’amène que des morts dans nos rangs. Un « carton » par-ci par-là n’amène que du malheur dans nos familles. Ces orpailleurs sont lourdement armés, ce sont des gangsters dédaigneux de la vie, des lois, de l’environnement qu’ils saccagent pour des années. Il faut changer de tactique; la « guerre c’est attaquer » disait Mangin. Et puisque nous sommes en sous-effectifs permanents, il faut y aller pour tuer car c’est la guerre, et toute autre considération amoindrissante ne pourra être que déni de réalité.
C’est ce que je dis aussi. C’est de la guérilla. Il faut surprendre l’ennemi et le détruire. C’est la seule solution.
Nos forces de l ordre sont condamnées à se faire tirer comme des lapins. Si toutefois l un d entre eux avait la mauvaise idée d abattre un de ces délinquants, j entend déjà la musique nauséabonde LFI/NUPES, accusant les FO d être des assassins tuant de pauvres hères qui ne cherchaient que leur survie. Sauf que, ces gens sont des criminels, appartenant à des gangs bien rodés dans l orpaillage. Alors que faire? Et bien faire respecter la loi française en France, quitte à avoir des « dommage collatéraux » du côté de ces délinquants, tout en protégeant nos FO.
A ce point de guérilla pourquoi compteraient les voix de la Nupes ou de la Gauche guyanaise?
Mais au fait à quoi leur servent leur magnifique fusil d’assaut qu’il promène avec eux en toutes circonstances comme d’autres qui ne sortent jamais sans leur parapluie ?
Au moins,au Far west,les shérifs n’hésitaient pas à tirer par peur de la justice.
Je pleure la mort de de jeune militaire qui a l’âge de mon gendarme de fils mais les gouvernements successifs en portent l’entière responsabilité. En Guyane nous sommes réellement en face de gens armés qui envahissent illégalement le territoire national pour le piller. Qu’est-ce sinon un état de guerre et ce depuis plusieurs années sinon décennies ? Et dans une guerre on combat l’ennemi avec l’armée et tous ses moyens en ayant averti les pays riverains d’où viennent ces envahisseurs que la France ne fera pas de quartier. On soutient légitimement l’Ukraine de se défendre des envahisseurs Russes et on n’ose le faire pour nous ? Les larmes du PR et de la PM ne sont que de crocodile, qu’attendent-ils pour agir en vrais gouvernants d’un pays attaqué ? Les Français et leurs forces armées en ont assez de cette indigne pusillanimité.
Respect et chapeau à tous ceux qui défendent notre pays et qui parfois y laissent la vie . Condoléances à sa famille et ses proches .
J’ai connu un gendarme ayant été appelé à assurer des missions de ce genre en Guyane, il y a déjà bien des années. Il m’était apparu à l’époque que ces « garimpéros » étaientt sans foi ni loi. Peu importe que ce comportement soit lié à la pauvreté, l’analphabétisation ou tout autre raison. Il faut, puisqu’effectivement il n’y a pas de « solution judiciaire » encore de nos jours, dans ce far-west à la française, que comme dans les années 1880 chez les américains employer le seul moyen possible : toujours tirer en premier et discuter ensuite. Que la peur, la vraie, change de camp.