Municipales : à Marseille, la réforme du scrutin pourrait rebattre les cartes

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Le mardi 16 janvier à 20h15, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous aux Français pour définir les objectifs des trois années à venir. Dans une longue, très longue, trop longue conférence de presse (d’une certaine presse, en tout cas), le chef de l’État a joué les factotums, il s’est occupé de tout et s’est attaché à égrainer quelques-unes des réformes qu’il voulait mener à bien d’ici la fin de son mandat.

Changement de donne

Parmi elles, la révision de la loi Paris-Lyon-Marseille qui fixe les règles des élections municipales des trois plus grandes villes de France. Le président de la République a dit souhaiter que les élections des maires de ces communes se fassent au suffrage universel direct et non au suffrage universel indirect, comme c’est le cas actuellement et depuis 1983. Dans ces villes composées d’arrondissements, les électeurs votent pour un maire de secteur et ses conseillers qui élisent, ensuite, le maire.

Alors que les résultats auraient été les mêmes à Marseille, en 2020, si la réforme voulue par le chef de l’État était actée, quels changements attendre pour 2026 ? Stéphane Ravier, sénateur des Bouches-du-Rhône et personnalité politique de droite préférée des Marseillais, répond à BV : « Il y a beaucoup de Marseillais qui ne comprennent pas pourquoi il y a ce vote à trois tours. Cela va clarifier les choses et peut-être convaincre les abstentionnistes de revenir dans l'isoloir. Ça aura une image de démocratie restaurée, ce qui peut faire évoluer le fond. »

Le président de Marseille d’abord pense également que cette réforme pourrait bouleverser la campagne marseillaise : « Cela va sans doute personnifier davantage la campagne, l’incarner et nous permettre de ne plus être des candidats de parti, des porte-parole de mouvement politique. » Celui qui a rompu avec le Rassemblement national en février 2022 considère que « l’ancrage est plus important qu'une étiquette de parti » et pense que le nouveau mode de scrutin pourrait accentuer cela.

Les Marseillais auront les cartes en main

Enfin, il revient sur l’application de la réforme : « Le vote en lui-même avec deux urnes s'annonce être une usine à gaz, on ne sait pas comment les maires de secteur vont être élus… » Beaucoup de points sont encore à éclaircir, mais du côté de l'élu comme des électeurs locaux, ce changement est plutôt bien accueilli. En 2026, Louis votera pour la troisième fois aux municipales marseillaises, il confie à BV : « C’est une très bonne chose. Nous allons enfin pouvoir voter pour le maire et non pas pour des personnes susceptibles de voter pour notre poulain. » Annie, Marseillaise de toujours, voit également cette réforme d’un bon œil : « Je suis certaine que les Marseillais se sentiront plus concernés par l’élection. Cela peut tout changer. »

Cette réforme pourrait permettre à Reconquête ou au Rassemblement national, souvent victimes des alliances des autres partis au nom du « barrage républicain », de conquérir une grande ville. À Marseille, ville où les figures situées à la droite de la droite de l’échiquier politique sont populaires, ce changement de mode de scrutin pourrait rebattre les cartes.

Vos commentaires

12 commentaires

  1. Ne crions pas victoire trop tôt, cela pourrait donner des idées de retour en arrière, ce qui est une habituel à notre Président de la République. Il lance un hameçon. Si le poisson ne correspond pas à ce qu’il veut, il change de ligne sans état d’âme. Je pense que nous sommes habitués à cette duplicité. Donc « qui vivra, verra ».
    Victorine31

  2. Un cadeau de bienvenue pour sa nouvelle copine de la culture ? Rachida a toujours dénoncé le scrutin parisien qui permet selon elle « un attelage » qui maintient en place son ennemie. À suivre donc.

    • Gaston Defferre PS Ministre d’Etat et de l’Intérieur! Toujours élu avec moins de voix que les concurrents. Il inventait des attentats bidons comme son maître Mitterrand avec celui du jardin de l’Observatoire.

  3. Macron propose ce qui ne l’engage en rien. Juste pour détourner l’esprit des français et les éloigner des vrais sujets. Il faudrait être vraiment naïf pour croire une seule seconde que les partis qui lui sont fidèles vont accepter une chose comme celle-là ?
    Mais la preuve que cette diversion fonctionne, nous en parlons !

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