Municipales : la gauche se divise à grand fracas ; à droite, des signes d’union

Capture d’écran © BFMTV
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La scène de la préparation des municipales est bruyamment occupée par l'activisme de Louis Boyard à Villeneuve-Saint-Georges, que Mélenchon a propulsé à la tête d'une liste LFI, opposée au reste de la gauche conduite par un communiste. Tel est le choix dans cette « nouvelle France » des banlieues de l'immigration : extrême gauche ou gauche extrême. Le résultat du premier tour qui a lieu ce dimanche aura valeur de test pour les rapports entre ces deux gauches redevenues irréconciliables. Mais c'est tout, car le Val-de-Marne n'est pas la France. Et il est intéressant de scruter les premiers signes des dynamiques qui conditionneront les municipales de 2026, ailleurs et notamment dans les terres de conquête du RN et de ses alliés.

Cette semaine, loin de la banlieue parisienne et des meetings de Mélenchon, c'est dans une autre Villeneuve, que l'union des droites a discrètement posé ses premiers jalons, à Villeneuve-sur-Lot. Cette sous-préfecture du Lot-et-Garonne, naguère gaulliste puis fief de Jérôme Cahuzac et de ses épigones pendant vingt ans, est repassée dans le giron de la droite LR, son nouveau maire se faisant ensuite élire député contre la sortante RN Annick Cousin, à la faveur de la dissolution. La ville ne semblait pas un objectif prioritaire du RN, mais le départ du nouveau maire pour l'Assemblée, la progression du score du RN et les mutations de la droite au nouveau national et local « ont changé la donne », comme l'écrit Sud-Ouest.

Il vaut la peine de s'attarder sur les profils des protagonistes de ce projet d'union, tel que la dessine la photo. Deux leaders RN : Sébastien Delbosq, candidat RN sur la circonscription d'Agen et responsable départemental, décrit par la presse locale comme un ex-sarkozyste devenu mariniste, et Annick Cousin, ex-députée RN de la circonscription de Villeneuve-sur-Lot. Deux leaders qui ont rassemblé sur leurs noms des milliers de voix de Lot-et-Garonnais et en capacité d'être élus ou réélus aux prochaines législatives. Dans cette séquence politique un peu incertaine qui s'ouvre où l'on ne sait pas trop quelles élections auront lieu en premier (municipales, législatives ou présidentielles...), leur fonction de locomotive est un précieux atout, quelle que soit la configuration.

À côté d'eux, deux figures politiques bien connues des Villeneuvois, dont le parcours politique témoigne de la tectonique des plaques déclenchée par la dissolution. Geoffroy Gary était le responsable départemental de Reconquête et, par son charisme, il a hissé le score de Zemmour à 8,5 % dans une terre qui ne correspondait pas franchement à la sociologie de Versailles ou de Saint-Tropez. Soucieux d'union, il a, comme beaucoup de cadres Reconquête, suivi Marion Maréchal après les européennes et la dissolution. Enfant du pays, investi dans le milieu agricole et le rugby, cet enseignant apportera à cette liste en construction une solide expérience. L'autre pilier de cette union autour du RN est Freddy Gueudin, qui était jusqu'à il y a un mois le délégué LR pour la 3e circonscription. Élu conseiller municipal de Villeneuve en 2020, il est aujourd'hui le délégué départemental de l'UDR d'Éric Ciotti. Ce sont donc deux professionnels de valeur, engagés, habitués au militantisme et au combat électoral qui rejoignent cette union des droites version lot-et-garonnaise.

Un cas isolé ou un exemple parmi tant d'autres communes ? Les semaines et mois qui viennent nous le diront. Longtemps, le RN s'est trouvé incapable de présenter des listes pour les municipales, peinant à recruter des candidats de valeur solides et bien identifiés. Cette époque semble révolue et l'union des droites qui se met en place se traduit par un afflux de responsables politiques locaux, dont les compétences, les réseaux (personnel, professionnel et militant) devraient lui permettre de concrétiser ses succès nationaux au niveau local.

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Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

Vos commentaires

20 commentaires

  1. Ils ont encore du chemin à faire quand on sait que les figures de la Droite Nationale invités à l’intronisation de Trump y sont allées, mais ne se sont pas adressé la parole. Tous crient à l’union, mais à condition d’en être le chef… Pendant ce temps, les Français peuvent crever. Et ça dit vouloir « sauver la France ». Non ! C’est « moi d’abord ». Pas un pour racheter l’autre.

  2. On se rappel l’affaire du drapeau sur la mairie de la ville de Villeneuve-Saint-Georges, Louis Boyard du nouveau front populaire, en fin de compte un soumis, y a toutes ses chances pour remettre le drapeau à la façade de la mairie.

  3. La droite pourrais arrêter d’être la « plus bête du monde » et s’unir pour redresser la France. Les français en ont marre des batailles d’égo et du pseudo cordon sanitaire autour du RN. Le pays est au bord du gouffre et certains en sont encore à tripatouiller pour des postes et des voitures à girophares !

  4. La gauche se divise : bonne nouvelle
    quoi qu’il me semble qu’elle l’est déjà, malgré cette opération poudre aux yeux appelée nouveau front populaire dont le seul but était de sauver les sièges à l’assemblée de certains ( M. Faure pour ne pas le citer). Ces députés ne sont plus des politiques, mais de vulgaires pthirus pubis, prêts à toutes les compromissions pour conserver leur siège et leur rémunération

  5. Puisse cette élection être un exemple d’union durable pour la droite nationale,qui j’espère,en aura fini avec ses querelles d’ego qui nous auront ruinés s’ils ne s’entendent pas et qu’ils ne s’assoient pas sur leur orgueil individuel.

  6. La ville de Villeneuve-Saint-Georges est autrement plus importante dans les résultats qu’il va y avoir ! …
    Mais pour l’Villeneuve, comme il y a le RN alors « ça » fait les choux gras ! …
    « Ca » en devient nauséabond ! … Il serait « judicieux » de se focaliser sur la pertinence du résultat de ce qui se passe dans cette ville de banlieue où « La France Islamique » veut y régner ! …

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