Muriel Pénicaud : la République sociale en marche !
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De François Bayrou à Richard Ferrand, en passant désormais par Muriel Pénicaud, ministre du Travail, le vocable de « moralisation » de la vie publique serait-il en passe de porter la scoumoune ? Voilà qui commence bigrement à y ressembler.
En effet, et ce, en pleines négociations sur l’épineux mistigri de la réforme du Code du travail – anciennement loi Macron, puis loi El Khomry – consistant à demander à tous de faire des efforts, enfin, à certains plus que d’autres, le moins qu’on puisse prétendre est qu’aujourd’hui, Muriel Pénicaud ne négocie plus exactement en position de force.
Il y avait déjà une première affaire dont elle peine à se dépêtrer, celle du voyage à Las Vegas d’Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie. À cette époque, elle est encore directrice générale de Business France, agence nationale au service de l’internationalisation de l’économie française ; tout un programme ! À ce titre, elle confie le marché de ce déplacement ministériel au groupe Havas, sans le moindre appel d’offres. D’où l’information judiciaire diligentée ce mois-ci par le parquet de Paris pour « favoritisme et recel de favoritisme »… Voilà pour mise en bouche avant plat de résistance.
Car là, au-delà de probables petits arrangements financiers relatifs à ce Président qui, « en même temps », prône les valeurs chevaleresques au Puy du Fou tout en vantant celles des start-up au royaume des strip-teaseuses et des casinos, une nouvelle polémique pourrait bien causer des effets autrement plus ravageurs.
Directrice des ressources humaines dans la multinationale Danone de 2012 à 2014, Muriel Pénicaud empoche un million et demi d’euros par an. Pas mal, pour une femme qui, à la tête de Business France, se contentait de 225.000 euros annuels, après l’augmentation de salaire dont elle n’avait néanmoins pas négligé de se gratifier, faisant alors d’elle "la troisième personne la mieux payée parmi la trentaine d’établissements publics à caractère industriel et commercial", à en croire nos confrères de la presse économique.
Mais le privé, ça peut être le pactole pour un haut fonctionnaire venu pantoufler au pays du yaourt enchanté. La preuve, plus d’un autre million d’euros, tombé direct dans la fouille, à l’occasion de la vente de ses stock-options, une jolie culbute effectuée au moment très opportun où Danone mettait neuf cents employés à la porte, nouvelle qui fit évidemment la joie des marchés et s’envoler l’action du groupe.
De nombreux médias nous assurent que tout cela est parfaitement légal, ce que l’on croit volontiers. D’autres prétendent que cela n’est certes pas très moral, mais que la morale n’a pas grand-chose à voir avec l’économie, ce dont nous nous étions rendu compte depuis longtemps. Seulement, est-ce bien décent, surtout venant d’une personne telle que Muriel Pénicaud ?
Ce n’est pas elle qui a fondé Danone. Elle n’a rien à voir avec d’authentiques entrepreneurs tels que Marcel Dassault, Eddie Barclay ou Francis Bouygues, dont les immenses fortunes étaient tout, hormis usurpées. Cette dame s’est, elle, contentée d’allers et retours entre ministères, officines parapubliques et multinationales, ne laissant d’ailleurs jamais derrière elle de flamboyants souvenirs, au même titre que tant de ses consœurs et confrères aux semblables parcours, cumulant souvent l’incompétence de la haute fonction publique et la rapacité de ce néo-capitalisme, plus fondé sur le capital que le travail.
Muriel Pénicaud chargée du dialogue social ? Un peu comme si Serge Gainsbourg avait animé des réunions des Alcooliques anonymes...
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