Nadine Morano : « Entre les bourdes de Nathalie Loiseau et le rejet de Sylvie Goulard, l’image de la France n’est pas bonne »
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La candidature de Sylvie Goulard à la Commission européenne, proposée par Emmanuel Macron, a largement été rejetée par les eurodéputés (82 voix contre, 29 pour et une abstention).
La Française n’a pas convaincu les eurodéputés de son intégrité, malgré une seconde audition. Lourd revers pour le président de la République.
Réaction de Nadine Morano au micro de Boulevard Voltaire.
Sylvie Goulard ne siégera pas à la Commission. Emmanuel Macron était persuadé d’avoir l’accord du PPE et suffisamment de groupes pour la faire passer.
Pouvez-vous nous en dire davantage ?
Il n’y a qu’Emmanuel Macron pour être étonné de ce qui s’est passé aujourd’hui. Sylvie Goulard a été obligée de démissionner du gouvernement pour cause d’affaires judiciaires. Comment aurait-elle pu devenir commissaire européen ? Au parlement européen, il y a un code éthique. Par conséquent, sa désignation ne pouvait pas être validée. Elle a été balayée à 82 voix contre 29 et une abstention. C’est dire que c’était imparable.
Emmanuel Macron a fait une erreur en présentant la candidature de Sylvie Goulard. Maintenant, il essaie de se défausser sur Ursula Von der Leyen, la présidente de la Commission européenne. Il n’aurait pas dû présenter le profil de Sylvie Goulard.
Ceci étant, la désignation de Sylvie Goulard démontre que son vivier de personnalités politiques est très faible. Emmanuel Macron est assez seul. Ce Nouveau Monde n’est qu’une illusion. Il n’y a rien dans ce Nouveau Monde. Lorsqu’il dit « je ne comprends pas », il n’y a pourtant pas besoin d’avoir fait l’ENA pour comprendre que lorsqu’on ne peut plus être ministre, on ne peut pas devenir commissaire européen.
Cette issue était courue d’avance. Je l’ai dit dès le départ et je l’ai redit dimanche dernier sur BFM. Je ne suis donc pas étonnée de ce qu’il s’est passé.
Malheureusement, Emmanuel Macron affaiblit la France sur la scène européenne. C’est profondément dommageable.
Selon vous, comment Ursula Von der Leyen et Emmanuel Macron pouvaient être sûrs d’avoir l’accord du PPE ?
Emmanuel Macron a dit qu’il s’était entretenu avec Ursula Von der Leyen. Cette dernière aurait consulté les trois groupes politiques et il lui aurait dit « oui oui, ça passe, il n’y a pas de problème ». Or, la présidente du parti socialiste vient de publier un communiqué disant que jamais Ursula Von der Leyen ne l’avait contactée sur ce sujet.
Encore une fois, monsieur Macron a essayé de se défausser de ses responsabilités. Entre l’arrogance du groupe Renaissance, les bourdes perpétuelles de madame Nathalie Loiseau et le fait que Sylvie Goulard se fasse balayer, l’image de la France n’est pas bonne.
Pire, quand vous voyez les déclarations multiples et variées de notre président de la République, ce n’est pas quelqu’un qui crée l’unité ou qui rassemble.
Il pense qu’il peut tout maîtriser. Eh bien non ! Il n’est pas face à une majorité de députés godillots de La République En Marche. Sa candidate s’est retrouvée à devoir être ratifiée par des députés européens de 28 nationalités et de différents groupes politiques. Elle s’est fait retoquer, parce qu’il n’y avait pas d’autre solution.
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