Najat Vallaud-Belkacem : rationnement d’Internet, le nouveau green pass ?

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On croyait Najat-Vallaud Belkacem reléguée aux œuvres humanitaires, ou plus exactement à l’activisme pro-migrants : elle est, en effet, directrice de l’ONG One pour la France et présidente de France terre d’asile. Mais l’ancien ministre socialiste et femme du député Boris Vallaud semble s’ennuyer : quoi de mieux qu’un bon buzz pour revenir sur le devant de la scène et, peut-être, amorcer un retour en politique ?

Elle publie, le 18 mars, une tribune dans Le Figaro appelant à rationner, de manière légale et coercitive, l’usage d’Internet pour tous les Français. Mêlant moralisme, pseudo-considérations écologiques – restreindre Internet, c’est bon pour la planète – et sanitaires, Najat Vallaud-Belkacem propose de limiter l’usage d’Internet à 3 gigas par personne et par semaine : « C'est une action politique d'ampleur, dont les conséquences seront bénéfiques à bien des niveaux : en termes de développement cognitif, pour la santé, mais aussi pour lutter contre les discriminations, le harcèlement, le réchauffement climatique et bien d'autres enjeux absolument fondamentaux pour aujourd'hui. »

Parce que le Français, ce grand enfant, n’est pas encore assez pris en main : dans une société qui bride, confine, restreint, contrôle, surveille, où l’on veut faire entrer le mot liberté – de conscience, de parole, de la presse, d’instruction, de mouvement – dans un musée pour mieux le reléguer aux oubliettes, il convient de régimenter également son accès à Internet. Sous prétexte de lutter contre les addictions - réelles, chronophages et énergivores - aux écrans : « Comme nous sommes incapables de nous poser des limites […] il faut que la contrainte vienne d'ailleurs : donc de la loi, donc de l'État. »

Le socialisme a achevé sa mue. Qu’il est loin, le slogan « il est interdit d’interdire », où l’amoralité, l’absence de liens vécus comme autant de contraintes étaient la valeur suprême d’une vie revendiquée sous l’angle du pur progressisme !

Aujourd’hui, c’est Najat qui le dit, le progressisme est dans la mise sous tutelle de l’individu par l’État pour se soumettre au nouveau dogme de l’urgence climatique : « Une telle mesure est profondément progressiste, parce qu'elle permet concrètement de faire face à l'une des grandes sources de pollution – le numérique », explique-t-elle. Au passage, quand l’ancien ministre de l’Éducation, de l’Enseignement et de la Recherche nous explique qu’« on peut même, toute personne s'y connaissant un tant soit peu en programmation vous le dira, coder sans ordinateur, avec un crayon et un papier », on imagine la réaction des ingénieurs d’excellence que notre pays compte encore et on peine à voir où va se nicher le progrès.

Un sophisme comme savent en produire à la pelle les derniers mohicans socialistes : à partir d’un constat réel d’addiction aux écrans quel que soit l’âge ou les circonstances, on conclut de façon imparable que la seule solution est l’interdiction, l’encadrement. Le rationnement assorti de moraline écologiste remplace l’exercice souverain et surtout responsable de la liberté individuelle. Après la sinistre séquence du café autorisé assis-debout-couché, de l’auto-autorisation d’aller chercher son pain à la boulangerie du coin, l’heure du green pass a sonné.

Incohérence et contradictions

Les Français ont la mémoire courte : il convient de leur rappeler qu’en 2016, sous la férule de Najat Vallaud-Belkacem, le ministère de l’Éducation nationale investissait 192 millions d’euros pour le numérique à l’école afin d’équiper tous les petits Français d’ordinateurs et de tablettes.

Et qu’en 2023, Najat lançait une plate-forme de documentaires et de fictions, Inclusiv.tv, « parce que, disait-elle, je crois qu’il faut utiliser tous les canaux à notre disposition. Les séries, les documentaires, les reportages ont, peuvent parfois informer et inspirer de manière plus puissante que les écrits, les discours et les tribunes. Les plates-formes SVOD se sont développées considérablement, ces dernières années : bien sûr, elles ne jouent pas toutes dans la même cour. L’idée n’est pas de prétendre rivaliser avec Netflix. Mais de rejoindre le monde des Web-TV guidées par une envie d’impact », expliquait-elle.
Impact difficile à concrétiser en cas de rationnement d’Internet.

« Souvent femme varie, bien fol qui s’y fie », dit l’adage, dont on ne sait plus, à regarder le parcours de Najat, s’il est progressiste ou… réactionnaire.

Marie d'Armagnac
Marie d'Armagnac
Journaliste à BV, spécialiste de l'international, écrivain

Vos commentaires

25 commentaires

  1. On en entendait plus parler et vraiment ça ne nous manquait pas. Le propre des nuisibles si qu’ils le restent toute leur vie. Vade retro satanas ! Mais elle est trop inculte pour comprendre.

  2. Coucou la revoila !!! Avec son époux ils font la paire dans la grande entreprise de destruction de notre pays.

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