Nantes : attaque d’une librairie, symptôme de la guerre déclarée à la France ?

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L’impressionnant inventaire des enseignes et commerces saccagés montre à quel point le pillage caractérise et distingue, de 2005 notamment, ces émeutes de 2023. Le phénomène est nouveau, dans son aspect systématique, mais il se comprend aisément : l’appât du gain est universel, et il faut être moral, bien éduqué, dans la crainte du reproche (de la société, de la conscience), pour se refuser à profiter si facilement d’une telle abondance de biens.

D’une certaine façon, que des « dizaines de centres commerciaux, 200 enseignes de la grande distribution, 250 débitants de tabac, 250 agences bancaires ainsi que de nombreux commerces de mode, de vêtements de sport et d'enseignes de distribution alimentaire rapide » aient été pillés, c’est « normal »… En revanche, le spectacle d’attaques de mairies, d’écoles, de commissariats nous fait entrer dans une autre dimension. Nous ne sommes plus seulement face à un phénomène de banditisme de masse, mais à des actes de guerre. S’attaquer aux symboles d’un pays que sont les lieux de l’autorité, de la transmission du savoir, d’un héritage, n’est-ce pas, en quelque sorte, une déclaration de guerre ?

Une attaque ciblée

C’est dans ce contexte que doit être placée l’attaque de la librairie Dobrée, à Nantes. Si nécessité fait loi, ce n’est sûrement pas elle qui a poussé les assaillants de la petite boutique à fracasser sa devanture. Le manque de bouquin n’est pas un mobile crédible dans cette histoire. Si ce n’est pas la nécessité, ce n’est pas non plus le hasard qui a décidé du sort de la librairie.

Les circonstances de l’attaque de la librairie Dobrée sont, de fait, extrêmement révélatrices. Vendredi 30 juin, vers 20 heures, une manifestation doit avoir lieu devant la préfecture de Nantes. Voulant s’inscrire dans le mouvement de soutien et de protestation enclenché depuis le 27 juin suite à la mort de Nahel, le rassemblement a été interdit moins d’une heure avant son début. Cela n’a pas empêché quelque 300 à 400 personnes d’investir les abords de la préfecture. Repoussée par les CRS, la foule évacue la place. Chassée de la place Graslin, elle laisse derrière elle quelques poubelles incendiées, rue des Cadeniers.

Une vidéo montre ensuite quelques individus se détacher du mouvement et s’attaquer à la vitrine à coups de pavés et de barrières de chantier. La librairie leur a été désignée comme cible, aux cris de « librairie fasciste ». Après les premiers coups, on entend la foule scander « Assassins ! ». Un rideau métallique empêche finalement les casseurs de pénétrer à l’intérieur. La foule, un peu plus loin dans la rue, se retourne vers quelqu’un qui enregistre la scène sur son téléphone depuis son balcon, lui criant d’arrêter de filmer. On casse, mais on ne veut pas d’ennuis…


La mort de Nahel, éternel prétexte

Contacté par BV, le directeur de la maison d’édition Chiré, dont la librairie Dobrée est une des deux antennes, nous a raconté l’événement. Pour lui, l’explication est simple. L’extrême gauche a profité de l’effervescence du moment pour aller plus loin dans la lutte contre le « fascisme » et le « nazisme ». Quinze jours plus tôt, elle avait déjà agi au moyen d'autocollants. À ceux qui dénoncent « une exposition d’insignes nazies dans son sous-sol », le directeur répond le plus simplement du monde qu’il n’existe pas de sous-sol. Les antifas ne s’embarrassent pas de telles considérations. « Tant que le discours ne leur plaît pas, ils peuvent nous coller n'importe quelle étiquette », a déclaré le gérant de la boutique au Figaro.

Qu’est-ce qui justifie cette attaque, finalement ? Ce n’est pas le besoin ni le hasard, mais plutôt parce que c’est elle, et parce que ce sont eux. Elle : une boutique de livres sur la religion, sur la France, son Histoire, ses richesses, ses défis. Eux : des activistes qui ne veulent plus des racines occidentales, qui veulent voir « à bas l’État, les flics et les fachos », qui ont déclaré la guerre au monde d’hier.

Une cagnotte a été lancée pour que la librairie Dobrée puisse reprendre au plus vite son activité. Les Français, peuple généreux et besogneux, se contentent pour l’instant de reconstruire, espérant que pendant ce temps, l’État fasse son travail.

Jean de Lacoste
Jean de Lacoste
Journaliste stagiaire à BV, étudiant en master d'histoire du droit.

Vos commentaires

16 commentaires

  1. Une librairie est un symbole pour nous les anciens. Pour les plus jeunes c’est une boutique de smartphone ! Mais pour ces ignares c’est quoi ? Une boutique comme les autres qui brule mieux car contenant beaucoup de papier..
    Dans le titre : « symptôme de la guerre déclarée à la France ? » La guerre n’est pour moi pas déclarée à la France, vu que les politiques qui dirigent le pays font tout pour que cela arrive, mais bien aux français qui en ce moment rêvent à autre chose et auront tout oublié d’ici 1 mois.

  2. Je pense que ce sont les prémisses d’une guerre de religions , la France en a déjà connue et elles ont été très meurtrières des deux côtés . Plutôt que de nous rabâcher à longueur de temps le fameux  » vivre ensemble  » qui ne fonctionne pas et ne fonctionnera jamais , nous ferions mieux d’apprendre à  » prier ensemble « car aucune de deux religions ne préconise réellement la guerre, alors prions .

    • « Les prémisses d’une guerre de religions » (ou plutôt les prémices), je n’y crois pas. Ce sera tout simplement la soumission…

    • L’islam préconise clairement les guerres de conquête, soit directement par les armes, soit par la taqya si le rapport de force n’est pas en sa faveur.
      Cette idéologie violente et extrêmement intolérante ne fait preuve parfois d’un peu d’humanisme qu’en ce qui concerne les relations entre Musulmans.

  3. …..Et ceux ( celles) qui crient tant  » au nazisme » devraient faire une introspection sur leurs agissements car …Leurs comportements et exactions sont identiques à l’ avènement de l’ Allemagne nazie.  » , Christal nacht », nuit féroce, sans lucidité et par aveuglement, furent détruits autant de commerces dès lors que leurs propriétaires étaient d’ une Race estimait « bien lotie » La suite, est hélas tristement connue. Et que dire des ces « extrémistes » qui déferlent tranquillement dans le hall d’ un tribunal à Lyon en scandant rageusement  » tout le monde déteste la Police » Mais alors, qui aurait pu mettre un terme à la cavale meurtrière d’ un évadé d’ Argentan. Epoque imbécile !!!!

  4. On ne doit pas détruire une librairie…
    Tout comme on ne doit pas détruire une bibliothèque… Telle celle de l’Alcazar à Marseille.
    Pourquoi ?
    Parce que une bibliothèque, on s’y inscrit, on s’y instruit !

  5. Donc, le livre, cette arme des « lumières », n’est plus, aujourd’hui, que celle des « fascistes »…Bête que je suis, moi qui croyais qu’ils les brulaient…

  6. Cnews n’est pas mieux que BFM . Ce matin un scoop sur Mbappé pour lui redorer le blason après sa sortie « le pauvre petit ange » . Lui aussi vient de là bas et avec son petit sourire en coin, je n’ai aucune confiance et je passe sur le reste ..

  7. L’extrême gauche pourtant enfant chéri des socialistes….et on ose parler d’émeutes de banlieues ??? Gentils enfants de bourgeois ….

  8. Le président Macron n’a-t-il pas que nous sommes en guerre. Quand on est en guerre, les citoyens se rangent du côté de son gouvernement, ce qui est normale. Ceux qui s’opposent sont donc des ennemis, deux solutions s’imposent : ils quittent le territoire Français, où deviennent le cinquième colonnes, qu’on doit combattre sans retenue.

  9. Ce que l’on remarque est qu’aucun Centre des Allocations Familiales (CAF) n’a été mis à sac ou incendié. On se demande bien pourquoi ? Et, heureusement, car cela aurait été bien malheureux de voir disparaître des dossiers de la plus haute importance…
    Comment on dit déjà ? « Idiots, mais pas fous ».

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