Nantes : le projet de Grand Musée Jules-Verne enrage les wokistes

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Auteur le plus traduit au monde après Agatha Christie, Jules Verne a mérité d'être intégré à un vaste projet de musée à Nantes, sa ville natale. Il s'agit d'un espace consacré au célèbre écrivain, au cœur de la future Cité des imaginaires, qui doit être inauguré en 2028 pour le bicentenaire de sa naissance. Hélas, si la notoriété de Jules Verne ne faiblit pas à travers le monde plus de cent ans après sa mort, il semble qu'une partie des habitants de la Cité des ducs ne voie pas d'un bon œil cette mise à l'honneur de l'homme de lettres.

« Sexiste », « racialiste » et « colonialiste »

Le collectif « La Commune de Chantenay » s'est, ainsi, élevé contre ce programme pour des raisons tant écologiques qu'idéologiques, martelant, sur sa page Facebook, « son opposition résolu (sic) à ce projet toxique, coûteux, anti-écologique, résultat de la métropolisation que nous subissons toustes ». Et de dénoncer « l'invention d'une fake-culture basée sur un exotisme de pacotille et sur un (re-sic) culture littéraire colonialiste ». Voilà notre auteur, honoré récemment par le journal Le Monde, par exemple, pour son féminisme avant-gardiste, violemment conspué parce que « sexiste », « racialiste » et « colonialiste ». Auprès du Figaro, deux membres du collectif s'indignent ainsi d'un passage du roman Cinq semaines en ballon dans lequel l'écrivain comparerait des Africains indigènes à des singes : « La ville de Nantes s’honorerait à mettre en avant d’autres figures de l’histoire locale que cet écrivain blanc et bourgeois aux récits problématiques, et qui était à la fois raciste et antisémite. » De quoi achever le massacre de l'écrivain grossièrement entamé dans le communiqué.

Face à cette offensive réductrice, Laurence Sudret, présidente de la Société Jules Verne, invite à une recontextualisation de l'écrivain et de son œuvre. « Il s’agit de l’un des plus grands romanciers français. En faire un écrivain des machines est très réducteur, dans la mesure où il n’y en a que six dans l’ensemble de son œuvre, non associée au projet du Grand Musée Jules-Verne. Certes, il évoque parfois certains territoires ou peuples dans des termes qui ne sont plus acceptés aujourd’hui, heureusement, mais ses récits ne sont pas à prendre comme un parfait guide de savoir-vivre au XXIe siècle. Jules Verne est un auteur du XIXe siècle qu’il faut replacer dans son époque. »

Jules Verne, comme tant d'autres artistes, se voit ainsi à son tour ciblé par les attaques de la cancel culture. Va-t-il falloir réécrire ses œuvres, comme cela a été le cas pour certains romans d'Agatha Christie ? Artistes, hommes politiques, personnalités historiques... rares sont ceux, désormais, qui échappent à la rage destructrice des wokistes. Le patrimoine français, jugé à l'aune de la vision étriquée de nos contemporains, doit comparaître devant le tribunal de la bien-pensance, et bien peu en réchappent. Il n'y a plus qu'à espérer que la culture tienne bon face à la pression exercée par les wokistes et que Jules Verne obtienne sa place, comme prévu, à la Cité des imaginaires en 2028.

Marie-Camille Le Conte
Marie-Camille Le Conte
Journaliste à BV

Vos commentaires

46 commentaires

  1. J’aurais toujours une très grande admiration, pour Jules Vergne ! Pourquoi ? Parce que c’était un grand scientifiques et surtout un très grand romancier d’anticipation ! Et il mérite parfaitement, qu’on lui consacre un musé n’en déplaisent au Wokistes ! Hervé de Néoules !

  2. Dans le genre humain, les incultes ont toujours été les plus dangereux. Si au lieu de lire des bandes dessinées ou des contes de fée dans leur jeunesse, les « wokistes » avaient lu par exemple le livre de Valérien Groffier de 1906 « Héros trop oubliés de notre épopée coloniale » qui relate des faits autrement plus précis que ceux de Jules Verne, ils n’auraient pas osé s’élever contre la réalité du passé. Et si V. Groffier et J. Verne avaient constaté que ces peuples africains étaient du même niveau de civilisation que les peuples Européens, ils l’auraient relaté avec autant de précisions. Quant à quelques uns de ceux qui sont en France (par millions) que nous subissons en attendant que l’ordre soit rétabli, on est en droit dire qu’ils ont encore des points communs avec les hominidés puisque quotidiennement ils violent les jeunes comme les plus âgés à tous moments du jour ou de la nuit et publiquement car ils sont incapables de contrôler leurs pulsions.

  3. Ras le bol de cette gauche ignare, inculte , nombriliste , incapable de remettre un texte quel qu’il soit dans sont contexte et sont époque ; il est a craindre avec ses moins que rien qu’ils elles ne s’attaquent physiquement aux bibliothèques, librairies, éditeurs afin d’y commettre des autodafés de l’intégralité de la littérature française.
    il est du devoir de chacun d’entre nous d’essayer de conservé soit sous forme papier, soit sous forme numérique ce qu’il peux de notre littérature afin de les transmettre aux générations futur qui ne seront pas contaminé par ces individues.

  4. Le collectif « La Commune de Chantenay », combien de membres? Moins ils sont, plus ils font de vacarme, complaisamment amplifié par les médias de grand chemin.

  5. Gardon nos livres originaux sous clef dans nos bibliothèques, ils vaudront de l’or d’ici quelques années.

    • La Présidente de la Société Jules Verne a raison. Lire cet auteur du XIXE siècle avec les préjugés du XXIÈME est une erreur très répandue, qui ne concerne pas uniquement Jules Verne hélas. J’ai lu ‘Les Enfants du Capitaine Grant’, formidable périple qui nous promène du Chili à la Nouvelle-Zélande en passant par l’Afrique du Sud et l’Australie, et j’ai constaté que la peinture des aborigènes et des Maoris, les premiers assimilés à des singes, les seconds décrits comme des sauvages anthropophages, pouvait choquer le lecteur contemporain, tout comme le personnage du raciste Bucchanan de Gatsby le magnifique de Scott Fitzgerald, qui dépeignait les Noirs comme des êtres inférieurs, ne faisait que refléter des théories raciales répandues au début du XXE siècle.
      Les hauts cris des âmes sensibles contemporaines ne font que traduire leur manque de culture littéraire et de culture générale.

  6. Mais en fait la grandeur de l’homme de lettres Jules Verne tient au fait qu’il est à la confluence de plusieurs styles littéraires! La littérature d’exploration et de voyage, existant depuis l’antiquité avec des auteurs comme Vasco de Gama, Marco Polo pour la Chine, Ibn Batoussa pour le monde musulman, Christophe Colomb, Francis Burton, pour les sources du Nil, Roald Amundsen et Friedjof Nansen, pour les explorations polaires etc, la littérature de science fiction et d’anticipation, prévoyant au XIXème siécle des innovations comme l’avion, le sous-marin, l’exploration spatiale etc, le progrès technique et l’industrie, la science etc réalisés uniquement au XXème siècle. Or le point commun de ces genres littéraires étaient qu’ils décrivaient des centres d’intérêt exclusivement MASCULINS, la curiosité géographique, le progrès, la technique! Les femmes du passé limitaient leur curiosité à leur village natal! On ne peut pas condamner la littérature d’exploration à moins de renier le monde actuel, qui en est le résultat dans son ensemble! Et il est clair que des Européens, voyant des cultures étrangères les interprétaient dans le prisme européen, qui est actuellement considéré comme raciste!

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