Nantes : l’occupation illégale d’une association soutenue par la ville

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« On est en train de tout nettoyer pour partir », nous confie Renz, le leader du collectif d’aide aux sans-abri joint par téléphone. Si cet épisode de squat dans une maison à Nantes est sur le point de toucher à sa fin, le maire de Nantes Johanna Rolland est mise en cause par des élus de son conseil municipal.

Depuis samedi dernier, la Maison du peuple, qui se décrit comme un centre social autogéré, occupe illégalement le pavillon d’un couple d’octogénaires résidant en maison de retraite. Renz, son porte-parole, résume : « Ça fait des mois qu’on nous avait signalé cette maison vide avec la porte ouverte à l’arrière, on ne voulait pas l’occuper malgré les demandes incessantes des gens de la rue, mais on s’est retrouvé avec des enfants malades à la rue, alors c’est sur un cri du cœur qu’on a décidé d’occuper cette maison et on a décidé de médiatiser nous-mêmes cette affaire pour provoquer et obtenir une prise en charge de ces familles. »

Persuadée que la maison « était gérée par un gestionnaire de biens et à l’abandon », l’association s’approprie les lieux en toute illégalité pour y installer des familles étrangères. Immédiatement, les enfants des propriétaires portent plainte et la police se rend sur place pour constater le squat. Mercredi, la préfecture de Loire-Atlantique ordonne au collectif de quitter la maison avant jeudi soir. Renz nous répond : « On va tenir notre parole et partir car on n’est pas là pour nuire aux propriétaires de cette maison. » Ironie de l’histoire, et preuve d’une charité complètement désordonnée, lorsque le collectif apprend que cette maison était mise en vente pour financer l’EHPAD des propriétaires, il décide de lancer une cagnotte pour rembourser les frais d’eau et d’électricité occasionnés par les clandestins… Le collectif pense ainsi avoir « fait ce qu’on estimait être humain avec les familles et les propriétaires. Quand on a su leur histoire, on a tout fait pour essayer de faire les choses bien. » Thierry Laurent, le fils des propriétaires squattés réagissait pour sa part auprès de Télé Nantes : « On se demande si on est encore dans un État de droit. Si on était dans une société bien constituée, on les aurait pris par la peau des fesses et on les aurait mis dehors ! »

Dans cette affaire d’occupation, Johanna Rolland, le maire de Nantes, est mise en cause pour son soutien à cette association. La Maison du peuple bénéficie en effet d’une salle mise à disposition par la ville pour accueillir de jour des personnes dans le besoin. Foulques Chombart de Lauwe, conseiller municipal (LR) de l’opposition, réagit sur Twitter et demande l’expulsion immédiate des deux lieux, accusant le maire de « subventionner l’illégalité ».


Quant à la sénatrice de Loire-Atlantique (LR) Laurence Garnier, elle a écrit à Gérald Darmanin pour attirer son attention sur les « moyens dont dispose cette association », demandant au ministre une réaction « pour garantir le bon usage de l'argent public ».

Contactée par nos soins, la conseillère régionale et adjointe à la ville Mahaut Bertu, en charge adjointe de la lutte contre les discriminations et la vie associative, ne nous a pas répondu à l’heure de publier ces lignes.

Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

Vos commentaires

20 commentaires

  1. Certains commentaires dans les conversations Twitter insérées dans l’article de Mme Bridier m’ont définitivement convaincu que notre société va disparaître, car bien plus que les migrants eux-même, c’est bien cette « 5e colonne », cette masse d’irresponsables saboteurs qui nous détruira. La messe est dite, il n’y a plus de retour possible en arrière…
    Exemples :
    « t’as pensé a faire un procès a tes parents pour tes noms et prénoms de merde ? » (une des « réponses » au tweet de M. Chombart de Lauwe);
    « Je n’ose imaginer le bonheur sur votre visage, quand des nourrissons pourront être remis à la rue…. et vous, bien au chaud, aux frais des contribuables, c’est à dire moi… Vous êtes ecoeurante » (une « réponse » au Tweet de Mme Garnier);
    « Vous voulez couper les vivres à 1 assoc qui a mis à l’abri des familles ? Ça craint non? » (idem).
    Des nourissons ? Quelle personne sensée fait des enfants quand elle n’a même pas de toit sur la tête ?
    Mettre des familles à l’abri ? On ne leur a pas demandé de venir. Nous avons déjà nos propres pauvres et sans-abris. Je propose à ces associations de s’occuper d’eux d’abord.

  2. Encore un exemple ou même les Elus bravent les lois ,alors qu’ils sont mis a des postes pour gérer au mieux nos intérêts d’un revers de main ils bafouent nos lois sans contre partie de se faire taper sur les doigts par la justice nous de plus en plus dans une République bananière.. Quand allons nous avoir le courage de relever la tète et virer tous ces incapables .

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