Nathalie Loiseau fait péter la bombe E
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« Elle ne s’arrête donc jamais », me disait, hier soir, un ami au sujet de Nathalie Loiseau, et l’on se prête à regretter d’avance que la campagne s’achève aussi vite dans deux semaines : deux semaines, c’est tout de même court pour terminer le collier de perles qu’est en train de nous confectionner l’ancien ministre des Affaires européennes. Jusqu’alors, la tête de liste « Renaissance » se limitait à un festival de maladresses qui ont été largement évoquées dans ces colonnes. Comme l'écrivait, ici jeudi, notre ami Nicolas Gauthier, suivre en campagne Nathalie Loiseau devient un métier à plein temps. Pas un petit boulot que l’on va chercher en traversant la rue.
Mais là, maintenant, on est entré dans le dur, dans le programmatique. Dans la perle rare. Il faut frapper vite et fort : c’est le principe de la blitzkrieg, vous me direz. Et faut avouer que, là, Nathalie Loiseau a bien mis le fil rouge sur le bouton rouge, tout comme il faut, tout comme on lui a dit. Elle vient de sortir sa bombe à elle, celle qui va changer la donne, rebattre les cartes, renverser la table, bref, vitrifier le paysage politique en un rien de temps. La surprise stratégique. On a eu la bombe A, puis la bombe H. Voici celle qui va peut-être permettre de gagner quelques pouièmes de points afin d'arriver en tête à la course en sac du 26 mai : la bombe E. E comme écologique. Du lourd, disions-nous : mille milliards ! Au moins mille milliards d’euros d’investissement dans l’écologie d’ici 2024, qu’elle a dit. Carrément. Plus c’est gros, plus ça passe, c’est bien connu. L’effet de subjugation est total et instantané. Le bobo qui envisageait de voter Yannick Jadot, du coup, revoit son intention de vote. Certes, la tête de liste écolo a bien dit que cette proposition n’était pas sérieuse, mais si elle suffit à lui piquer ne serait-ce que 1 ou 2 %, peu importe. Ça fait cher le pourcent, mais tant pis. Quand y faut, y faut. Mille milliards ? Ça fait combien de trottinettes électriques, tout ça ? Faites le calcul vous-même : beaucoup. Même les migrants, qu’on devra accueillir, de gré ou de force - car, comme l’a dit Mme Belloubet, « il ne faut pas se leurrer », l’immigration, « on ne l’arrêtera pas » -, pourront s’en voir offrir une à leur arrivée sur le sol européen. Avec les compliments de la maison et la bénédiction papale en petit plus commercial.
Mille milliards ? Sur cinq ans, cela fait, en moyenne, 200 milliards par an. Histoire d’avoir un ordre d’idée, savez-vous de combien est le budget annuel de l’Union européenne ? 160 milliards d’euros. On attend donc avec impatience les explications forcément très techno de Mme Loiseau « qui connaît bien ses dossiers », selon l’expression désormais consacrée et qui pose sa femme ou son homme. Où compte-t-elle donc trouver tout cet argent ? Mille milliards, ça ne se trouve pas sous les sabots d’un cheval, même d’un cheval tirant la roulotte de la « romanichelle de l’ENA ». Une augmentation de la contribution des États ? En 2019, celle de la France dépasse déjà les 23 milliards d’euros (soit 1,6 milliard de plus par rapport à 2018 : quand on aime l’Europe, on compte pas !) pour un retour évalué à 9 ou 10 milliards. L’emprunt, donc la dette, c’est-à-dire les impôts de nos enfants ?
Mille milliards de quoi ? De mille sabord(ages) ?
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