Nathalie Loiseau remet le couvert

loiseau

Décidément, quand ça veut pas, ça veut pas. Consciente que ses mots ont peut-être dépassé sa pensée, Nathalie Loiseau a tenu à présenter ses excuses au micro de la Radio Télévision suisse (RTS), après sa saillie sur l’Europe qui ne doit surtout pas être une « Grosse Suisse molle » : « Si les Suisses en ont été heurtés, j’en suis évidemment désolée, parce que ce n’était ni l’intention ni le propos de cette interview. » On n’est pas complètement stupide, on avait évidemment bien compris l’idée et que ce n’était pas le sujet de cette interview.

Mais, bon, entre nous, lorsqu’on a fréquenté le Quai d’Orsay, on doit savoir que chaque mot compte. Tout le monde, ou presque, a vu le film Quai d’Orsay dans lequel une flopée de hauts fonctionnaires et de conseillers s’épuisent à préparer le discours du ministre à l’ONU en pesant chaque mot, chaque virgule, au trébuchet. Essentiel, le « langage ». Un jeune diplômé a même été recruté pour ça. La diplomatie est une affaire de mandarins, pas de bourrins. Même un militaire sait ça ! Or, l’interview de Mme Loiseau n’était pas réalisée au débotté, à un coin de rue ou à la récupération de ses bagages à l’aéroport. C’était un entretien écrit. Vous me direz que depuis le « Jemmerdelesnonvaccinésgate », la Macronie pouvait bien s’offrir un petit « GrosseSuissemollegate » de derrière les fagots, histoire de réjouir les veillées du château. Entre nous, la suppression du corps diplomatique voulue par Emmanuel Macron promet…

Maintenant, soyons francs, Mme Loiseau est honnête : elle reconnaît qu’« il y a une phrase qui est malheureuse, que je regrette parce qu’elle a heurté les sensibilités ». Question : si cette phrase n’avait pas heurté les sensibilités, Mme Loiseau regretterait-elle sa phrase de la même manière ? Je sais, c’est un procès d’intention, mais tant pis, on est là pour ça.

On est en tout cas rassuré, ce n’est pas à la Suisse mais à l’Europe que Mme Loiseau s’en prend. On avait compris, on n’est pas complètement nunuche, non plus.

Bref, on allait clore l’incident, dire à l’armée suisse que les fusils pouvaient retrouver leurs râteliers, à l’ambassadeur de ne surtout pas bouger et puis, tout d’un coup, c’est l’explication de trop : « J’ai une partie de ma famille qui vit à Annemasse, je ne peux pas vous dire autre chose. » Oui, et alors ? Ce n’est plus le Quai d’Orsay mais celui de la Ramée. Tout le monde sait, bien sûr, que cette ville est située en Haute-Savoie et, évidemment, on n’imagine pas un seul instant que Mme Loiseau l’ignore. D'ailleurs, on devine dans la bibliothèque, en arrière-plan de son interview à RTS, La Géopolitique pour les nuls. Mais avouons que cette phrase ressemble terriblement à ces propos de comptoir, quand ça commence à chauffer sérieusement après la troisième tournée et que l’on glisse tout d'un coup sur les questions de société ou politiques : « Moi, je te dis que je n’ai rien contre les étrangers ! La preuve : mon plombier est portugais et ma femme de ménage marocaine. J'peux pas t'dire aut'chose. »

On va en rester là car, comme le fait remarquer un twittos, on ne va pas tirer sur l’ambulance. Les Suisses, qui ont inventé la Croix-Rouge, ne nous le pardonneraient pas…

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

34 commentaires

  1. Vous avez raison Monsieur Georges Michel, en effet, on ne tire pas sur une ambulance !
    Pourtant, il y a des jours où l’on souhaiterait pouvoir s’entraîner sur des “Loiseau” nuisibles qui nous “coûtent un pognon de dingue” !

  2. « Il vaut mieux se taire au risque de passer pour un imbécile que de parler très fort pour prouver qu’on en est un. »
    Chez LaREM ils en restent systématiquement à parler très fort.

  3. Annemasse en Suisse, c’est un peu comme l’île de Guyane. Elle ne peut pas dire autre chose, pas un pour rattraper l’autre. 921

  4. Elle est  » l’icone » de ce parti LREM qui ne vit que dans le mépris ,la morgue et le suffisance ..Avez vous vu la vidéo de J.M Apathie déclarant que les électeurs de Zemmour sont les  » les Français qui puent des pieds »,, Derrière lui la porte parole de LREM ..Prisca Thévenot rire niaisement !!!

  5. Pour parodier un auteur célèbre, « si sa pensée n’était pas aussi courte, ses mots ne la dépasserait pas »

  6. Étant elle même filiforme et ravissante elle sait de quoi elle parle.
    Quand la critique n’est ni humoristique ni franchement drôle il s’agit d’une injure qui ne mérite que le mépris…
    Quant aux Suisses ne les plaignez pas ils en ont autant à notre service…

  7. pour rattraper un peu l’ oiseau, les 3/4 des français ne savent pas où se trouve Annemasse….Loiseau non plus, cela étant dit, il est certain que cette dame gagnerait beaucoup à se taire. Je ne sais qui est son quota masculin mais il a ma sympathie

  8. Bref elle ferait mieux de se taire ,ça lui éviterait de dire des conneries et ça nous ferait beaucoup de bien .

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Un vert manteau de mosquées

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois