Nathalie Loiseau : sa croisade anti-Musk tourne au vinaigre

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Connaissez-vous Nathalie Loiseau ? Non ? Un peu, quand même. Née à Neuilly-sur-Seine il y a tout juste 60 ans, la haute fonctionnaire est surtout connue pour avoir conduit la liste de la majorité macroniste aux élections européennes de 2019. Elle fut alors défaite dans les urnes par le Rassemblement national, mais décrocha néanmoins un siège de députée à Bruxelles. Très investie, depuis, dans la construction communautaire, Mme Loiseau s’est donné pour mission de dénoncer tout ce qui s’écarte de sa doctrine centriste et européiste. La montée du « populisme », notamment, l’inquiète énormément. En France comme aux États-Unis. Au mois d’août dernier, déjà, elle voyait d’un très mauvais œil la bonne entente entre Donald Trump et Elon Musk, qu’elle n’hésitait pas alors à traiter de « pauvres types ».

Depuis la réélection du républicain, la dame a encore redoublé de hargne envers le binôme victorieux, et surtout à l’égard du patron de X, qui diffuserait selon elle « de la désinformation » et utiliserait ses algorithmes « pour manipuler ce que l’on voit et ce que l’on ne voit pas ». Nathalie Loiseau n’a pas de mots assez durs pour qualifier le milliardaire : un « adolescent », un « irresponsable », un homme qui a « complètement perdu les pédales ».

Le tweet de trop

Mais jeudi 23 janvier, la députée européenne (normalement, on doit dire « députée française au Parlement européen ») est peut-être allée un peu trop loin dans sa diatribe anti-Musk. Elle a eu la mauvaise idée de relayer sur Internet un faux tweet qui faisait dire au patron de X que Donald Trump allait « réussir là où l’Allemagne nazie avait échoué ». « Peut-on faire pire ? », ajouta Nathalie Loiseau en commentaire, sans comprendre que le message qu’elle partageait à ses followers était un montage grossier. Rappelée à l’ordre par une community note des utilisateurs du réseau social, la sexagénaire a rapidement retiré son tweet. Pour une grande conscience de la lutte contre les « fake news », c’est fâcheux…

Sur X, les internautes n’ont pas manqué de critiquer ce faux pas malencontreux. « On est dans le complotisme pur et dur, la fake news chimiquement pure », a commenté l’un. « Internet, c’est vraiment pas fait pour tout le monde », a raillé un autre. « Elle n'a jamais été le lampadaire le plus éclairé du trottoir », a noté un troisième. Porte-parole du camp trumpiste en France, Nicolas Conquer n’y est pas allé de main morte, non plus : « Peut-on faire pire que Nathalie Loiseau ? Franchement, quelle bassesse. Vous nous faites honte. »

Le mauvais procès en « ingérences »

Au-delà de la soi-disant « désinformation », ce sont surtout les « ingérences » d’Elon Musk en Europe qui indisposent Nathalie Loiseau. Ainsi, lorsque le patron de X apporta son soutien à Tommy Robinson, militant anglais qui avait dénoncé les viols de milliers de petites Britanniques par des gangs pakistanais, l'ancien ministre de Macron dénonça une « ingérence flagrante ». « Croit-il s’être acheté le droit d’attaquer les systèmes démocratiques de pays étrangers, après avoir acheté son poste dans l’administration Trump ? Le monde va-t-il rester passif face à ce niveau de cynisme ? » Même accusation lorsque Elon Musk donna son paquet au chancelier allemand. « C'est une ingérence flagrante de l'homme le plus riche du monde », s’étrangla-t-elle, au micro de France Info.

Sauf que Nathalie Loiseau vient elle-même d’être épinglée pour ses relations avec des puissances étrangères très influentes. Marion Maréchal et d’autres lanceurs d’alerte ont en effet produit des documents attestant des liens entre la députée et une organisation baptisée ECFR et financée par le milliardaire très progressiste George Soros. La mise en cause s’est alors défendue en affirmant qu’elle n’était pas membre du conseil d’administration de l’ECFR mais simplement membre du « conseil » de l’ECFR, ce qui « n’a rien à voir »

« Il y a les bonnes et les mauvaises ingérences étrangères, a commenté Marion Maréchal, sur CNews. Il y a les bonnes ingérences étrangères que tolère la gauche, voire qu'appelle de ses vœux la gauche. Et il y a les mauvaises ingérences étrangères qui sont celles considérées comme venant de droite. » Il est vrai que l’on n’a pas entendu Nathalie Loiseau s’indigner lorsque Barack Obama apporta son soutien à Emmanuel Macron, en 2017, ni lorsque François, notre pape argentin, tança les pays d’Europe qui n’en feraient pas encore assez dans l’accueil des migrants… Elle avait sans doute d’autres chats à fouetter.

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

39 commentaires

  1. Ceuxetcelles qui ressemblent à Madame Loiseau sont les premiers pourvoyeurs des fake-news. Ils répandent illico tout ce qui leur convient en oubliant d’en vérifier et l’origine et la véracité. Quelle indigence de la réflexion !

  2. Que Nathalie Loiseau soit députée européenne nous affecte peu, noyée au milieu des « bruxellois ». Mais qu’elle soit une « haute fonctionnaire » de l’Etat français est beaucoup plus difficilement tolérable, car elle nous rappelle le nombre et l’incompétence de ses collègues qui lui ressemblent…

  3. Ce qui est remarquable. Nous sommes en présence de personnages qui se veulent progressistes, mondialistes, des Loiseau et autres, mais qui souhaitent avant tout protéger leur pré-carré. Ils veulent une guerre économique mondiale, ils l’ont. Chacun cherche à saper les assises de se concurrents. C’est de bonne guerre dit-on. Ils ont donc de quoi être satisfaits. Mais non, il ne faut surtout pas toucher les progressistes français. Des règles combatives mais pas à l’encontre de la France, de l’Europe. Ils rêvent.

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