Naufrage en Méditerranée : au moins 73 migrants auraient péri. La faute à qui ?

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Le 24 novembre 2021, au moins 27 migrants d’origine iranienne, irakienne et éthiopienne faisaient naufrage dans la Manche alors qu’ils tentaient de rejoindre le Royaume-Uni à bord d’un simple canot. Ce 15 février 2022, on apprend que trois familles de victimes, soutenues par l’association d’aide aux migrants Utopia et la Ligue des droits de l’homme, demandent réparation aux autorités françaises. Le 13 novembre 2022, Le Monde avait publié une enquête particulièrement accablante pour le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage maritimes (CROSS).

Si l’on en croit le journal du soir, le CROSS n’aurait pas pris la mesure du danger encouru par les passagers embarqués sur un frêle esquif, alors qu’un des occupants avait redoublé les appels à l’aide. L’un des avocats des familles pointe aujourd'hui « des fautes des autorités françaises compétentes et notamment un manquement du CROSS à son obligation de porter secours de manière urgente ». Mais de façon plus générale, il est reproché aussi « un manquement de l’État à son obligation de renforcement des moyens humains et matériels de sauvetage, d’autant qu’il était informé d’un manque pour faire face à ces traversées risquées et ces potentiels drames ». Ce qui semble plus difficile à apprécier.

À l’époque, Gérald Darmanin avait tout mis sur le dos des passeurs : « Ces trafiquants, ils jouent de nos frontières, de nos différences de législation et de notre manque de coopération. Il est certain que c’est une réponse internationale, coordonnée, très dure qui doit intervenir. » S’en prendre aux passeurs, c’est en quelque sorte contourner l’essentiel du problème et puis, peut-être un peu, se donner bonne conscience. L’essentiel du problème, on le connaît : des centaines des milliers de personnes, voire des millions dans le monde, et plus particulièrement en Afrique, veulent rejoindre le supposé eldorado que seraient l’Europe et la Grande-Bretagne. Osons une comparaison : de même que lutter contre les trafiquants de drogue ne supprimera pas l’envie de consommer de la drogue, de même poursuivre sans relâche les passeurs ne supprimera pas l’envie de migrer en Europe ou en Grande-Bretagne. Il faut le faire, mais ça ne suffira pas.

Et comme un écho tragique à ce naufrage du 24 novembre 2021, ce 15 février 2023, un terrible naufrage vient de se produire en Méditerranée, au large des côtes libyennes. Pas moins de 73 migrants auraient péri, a annoncé l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Dans un communiqué, l’OIM estime qu’« une action concrète des États est nécessaire pour accroître la capacité de recherche et de sauvetage, établir des mécanismes de débarquement clairs et sûrs ainsi que des voies de migration sûres et régulières afin de réduire les voyages dangereux ». En revanche, l’OIM n’invite pas les États à mener une action concrète pour que ces migrations cessent ou, tout du moins, se réduisent significativement. L’OIM, liée depuis 2016 à l’Organisation des Nations unies et présidée depuis 2018 par le socialiste portugais António Vitorino, ancien commissaire européen, s’inscrit donc dans cette logique, ou plutôt idéologie, immigrationniste qui veut que l’immigration ne soit pas le problème mais la solution. Une solution qu'il faut donc accompagner.

Une logique ou plutôt une idéologie que l’on retrouve à tous les étages, jusqu’au niveau des associations locales soutenant ceux qu’elles qualifient désormais d’« exilés ». Ainsi, au lendemain du drame au large de Calais, en novembre 2021, l'une d'elles estimait que « la vraie responsabilité repose sur les autorités françaises qui bloquent la frontière, obligeant, comme à la frontière de la Pologne, les exilés à risquer leur vie pour passer », rapportait à l’époque France 3. Une argumentation à la limite de l’absurde : on ne passe pas en Angleterre comme ça. Mais ces associations ont peut-être en tête que c’est à la France de payer le passage par des moyens de transports sûrs. Pas certain, d’ailleurs, qu’en face, ils soient d’accord. Ces drames à répétition, que ce soit dans la Manche ou en Méditerranée, ne peuvent donc que se multiplier. D’autant qu’après l’affaire de l’Ocean Viking, en novembre dernier, Emmanuel Macron a envoyé un signal clair aux candidats à l’immigration illégale.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 17/02/2023 à 8:10.
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Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

38 commentaires

  1. Que l’état ferme les frontière et arrête de faire l’autruche . Si les frontières sont hermétiques nous n’aurons plus ce problème (fléau) d’immigration . Je réside sur le littoral « côte d’opale » et je peut vous dire que c’est une véritable invasion de migrants . L’état met toujours ce problème sous le tapis , et ce problème n’est jamais résolu , il ne fait que s’accentuer de plus en plus . Et comme tout est régis par un cycle ,nous savons que ça se terminera , certes ;mais comment ça se terminera ? ….En « eau de boudin » et ça c’est inéluctable .

  2. Ces migrants traversent un certain nombre de pays,de frontières et embarquent depuis les côtes de pays du nord du continent Africain,que font les autorités de chacun de ces pays ?
    Il existe de toute évidence une complicité entre les autorités politiques de ces pays et les organisateurs de filières d’immigration.
    Si nos dirigeants prenaient les dispositions qui s’imposent afin de rendre illégales les associations occidentales qui collaborent avec ces filières ,le nombre de victimes serait fortement réduit ,cela tombe sous le sens !
    La Turquie et d’autres pays touchés par des séismes acceptent l’intervention de secours en provenance d’Europe,en contrepartie nous devrions exiger leur collaboration pour maîtriser l’immigration clandestine.
    Mais pour cela il nous faut changer radicalement de politique !

  3. Edito peu clair car on ne comprends pas très bien ce que le rédacteur a voulu démontrer! Il est clair que la France qui s’appuie un peu trop sur l’Europe, se doit d’arrêter de financer ces associations bien pensantes dont le but est d’augmenter l’immigration au détriment de l’économie français et de la sécurité des gens. Il faut refouler tous les immigrants et n’aider que ceux qui sont à même d’apporter une valeur ajoutée par leur présence en France, ce qui aujourd’hui est loin d’être le cas, il suffit de suivre les « progrès » de l’insécurité en France, du déficit des services de santé à cause de toutes les aides médicales à fonds perdus, tous ces logements indûment attribués à des gens n’ayant la plupart du temps nullement l’intention de travailler! Alors arrêtons les dirigeants de ces associations, soyons ferme avec les partis politiques qui ne pensent que « créolisation » et refusons de donner la nationalité française sans retenue!!

  4. Mais qu’est ce qu’ils foutaient sur cette frêle esquif à « 73 passagers » faut être inconscient pour prendre de tels risques, à moins que les passeurs avaient prévu le sauvetage par nos gentils secours en mer.

  5. A qui la faute ? La leur mon colonel, et dans peu de temps il faudra les envoyer nous-même par le fond pour assurer l’avenir de nos enfants. C’est malheureux, mais c’est la triste réalité.

  6. La faute aux O.N.G. et à celles et ceux qui les soutiennent…..
    Je n’ai toujours pas compris pourquoi ils ne demandent pas un visa touriste et prennent tout simplement un billet d’avion pour Paris ou Berlin par exemple ? ça serait tellement moins dangereux donc plus rationnel ! Vu ce qu’ils paient aux passeurs, qui devraient être poursuivis, arrêtés, par les Forces Spéciales de l’O.T.A.N. ! ! !

  7. comme pour les véhicules terrestres les bateaux sont limités au nombre de personnes à bord et aux moyens de sécurité minimum, il est un fait que ces embarcations ne correspondent pas à l’utilisation qui en faite, ce n’est donc pas la faute aux sauveteurs qui risquent leurs vies, ni de la faute à celui qui a vendu le bateau mais bien aux utilisateurs.

  8. Ces migrants sont là pour mourir avant d’arriver l’erreur des associations est qu’il y a des survivants qui les obligent à financer des aides alors que le fric à l’origine devait remplir les poches des organisateurs de migration… N’oublions pas que le N.O.M. US avait prévu de liquider une partie de la population africaine avec le sida…ça n’a pas marché… Si ces associations voulaient aider les africains c’est en afrique qu’elles leur permettraient de vivre mieux… non pas en injectant du fric, comme la France fait au Maghreb, mais en les formant à bosser et développer des strutures stables.

  9. Les migrants prennent le risque donc la responsabilité de passer. Les passeurs sont des criminels organisés qui profitent de la détresse humaine. Les organisations ONG couvrent cet état de fait en rappelant aux autorités l’obligation de secourir ce que les migrants savent et l’U.E encourage l’immigration en ne faisant rien. . La faute est donc à tout ce joli monde qui est une vraie Mafia.

    • est-ce que les migrants sont conscients et bien informés des risques énormes pour atteindre « l’eldorado » tant vanté ? il faut cesser ces immigrations et mensonges dangereux pour tous.

  10. Oui, c’est vrai encore que s’ils n »avaient pas quittés clandestinement leurs pays, ils ne seraient pas morts. Si cela pouvait servir de leçons à d’autres, ce serait un moindre mal, humanisme de pacotille ou pas.

  11. Qu’ils restent dans leur pays .
    Ils prennent des risques qui cherche trouve la mort .
    Il y en à marre de voir notre pays envahie les Français deviennent un peu raciste on comprend pourquoi .

  12. « Le 13 novembre 2022, Le Monde avait publié une enquête  » Il y aurait donc des journalistes d’investigation au Monde? Première nouvelle.

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