« Ne pas donner les clefs du pouvoir au RN en 2027 ? » Et, donc, le 7 juillet ?
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Cette campagne législative surprise et très blitzkrieg, pour parler comme Nathalie Loiseau, nous projette d’heure en heure en nous faisant un peu perdre de vue un avenir à court et moyen terme.
Non pas que la plupart des acteurs aient oublié les enjeux historiques de ces élections inattendues : défaite attendue du macronisme, risque d’une accession au pouvoir du « front populaire », probable victoire du RN.
La défaite de la majorité macroniste semble inévitable, vu son score aux européennes. Les premiers sondages la confirment nettement. Cela poserait la question de la démission du Président, défait trois fois dans les urnes (9 juin, 30 juin, 7 juillet) dans des campagnes où il s’est surexposé. D’ailleurs, un sondage CSA pour Europe 1, CNews et Le Journal du dimanche, publié mercredi, indique que 57 % des Français veulent qu'Emmanuel Macron démissionne si la majorité présidentielle subit un nouveau revers dans les urnes.
S'il ne le fait pas (mais pourquoi ne se contredirait-il pas à nouveau, lui dont l'entourage ironisait quand le RN demandait la dissolution ?), cela place de facto le pays dans la perspective d’une cohabitation. Dès lors, trois hypothèses raisonnables sont à envisager :
- une majorité absolue pour la gauche, qui imposerait alors son homme au Président pour Matignon. On ne le connaît pas encore, ce qui est à la fois une faiblesse et une force : maintenir l’ambiguïté jusqu’au bout permettra de rouler une seconde fois ces pauvres électeurs qui se pâmaient devant Glucksmann et qui se réveillent avec Olivier Faure ou Mélenchon. On peut, facilement, imaginer que cette cohabitation gauche-Macron, avec les nouveaux ravages qu'elle imposerait au pays, donnerait du carburant à l’alliance RN, désormais seule force d’opposition conséquente, et lui ouvrirait la voie pour 2027 ;
- une majorité relative, qu’elle soit de gauche ou de droite, constituerait un retour à l’instabilité qui, selon le Président lui-même, l’a poussé à la dissolution. Dès lors, que se passerait-il, en particulier si le RN, bien que premier groupe, refusait de former un gouvernement ? Des petits arrangements entre tous les anti-RN, de LFI aux LR Larcher ? Un gouvernement constamment menacé, non seulement à l’Assemblée mais aussi par le Président ? Quel parti, quel leader oserait prendre le risque d’aller à Matignon, dans ces conditions ? Cette situation intenable appellerait un retour aux urnes rapide. Problème : une nouvelle dissolution ne peut être décidée que dans un délai d’un an. Pour avoir un retour aux urnes, il faudrait remonter d’un cran : des présidentielles anticipées, d’autant plus que le Président serait alors tenu pour premier responsable de cette situation de blocage des institutions ;
- une majorité absolue pour le RN et ses alliés, comme les sondages l’esquissent. Dans ce cas, une cohabitation Bardella-Macron, théorisée par le RN depuis plusieurs mois et validée par Macron, qui a affirmé qu’il ne démissionnerait pas. Cette hypothèse – la plus probable - semble aller de soi et les observateurs arguent des trois cohabitations précédentes pour la banaliser dans l’opinion.
Or, cette cohabitation n’aurait rien de banal.
D’abord, on voit mal comment la loi d’airain des trois premières qui a vu un Premier ministre (Chirac, Balladur et Jospin) laminé ne s’appliquerait pas au RN et à Bardella, confrontés à un Président dont le seul but serait leur échec.
En outre, le RN se heurterait à des obstacles que les trois précédents ne connaissaient pas : inexpérience gouvernementale, opposition déclarée d’une partie de la haute administration, du Conseil constitutionnel, de la rue des métropoles livrée aux exactions de l'extrême gauche, et j’en passe. Sans parler de la situation du pays, tant sur le plan financier que sécuritaire, bien plus dégradée qu’en 1986, 1993 ou 1997 !
En fait la situation critique exceptionnelle de la France de 2024, doublée d’une crise institutionnelle, déclenchée par le Président lui-même, et dont la cohabitation ne sera pas la résolution mais une étape, imposerait une réponse institutionnelle elle-même exceptionnelle : sa démission. La France de 2024, déjà si malade (Nouvelle-Calédonie, banlieues, etc.), ne peut plus se payer le luxe d'une dyarchie, par nature affaiblissante.
Que le RN, soucieux de peaufiner sa respectabilité, n’en fasse pas un prérequis avant les élections est compréhensible. Mais dès le 7 juillet, et notamment s'il conquiert une majorité absolue nette, la question sera dans tous les esprits.
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33 commentaires
Le succès du RN amènerait la cohabitation certes mais ce serait le régime étau pour le RN étouffé d’ un côté par le machiavélique Macron et de l’ autre par ce front populaire islamo gauchiste . Bon courage à Jordan Bardella. C’est l’image de la France qui va s’affronter interieument. Al’ inverse il n’ est pas possible de laisser les clefs au melanchonisme maléfique conforté par des électeurs antifrancais à double nationalité…
Virer jupiter …oui et avec une bonne claque pour tous ses dégâts…mais que le ciel nous protège du front populaire…ces gens me font très peur ..et ensuite plus de France …j’en tremble .
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Bonne analyse.
Un audit des postes de dépense du pays est vital pour le RN avec publication des organismes et noms des bénéficiaires ,débouchant sur des procès en Haute Cour si inefficacité avérée ou prévarication/corruption.
Après on peut regarder les directeurs des hautes administrations dans les yeux, les maintenir souples ou les remercier .
Tout à fait d’accord. Surtout que l’on peut soupçonner machiavel et sa bande d’avoir planqué et créé d’innombrables lézards : leur souci ne semble pas du tout être l’intérêt du pays, mais leurs intérêts personnels, leur esprit de vengeance de sales gosses paranas narcissiques !
Un préalable indispensable avant toute action, accompagné d’une purge des médias du domaine publique pour une communication conforme des résultats aux français sans se préoccuper des avis de la gauche. La droite ne pourra réussir que si elle est forte.
Qu’on ne rigole pas. Si cette gauche pourrie arrivait au pouvoir vous n’imaginez pas le nombre de français qui feront leurs valises. J’ai toujours prétendu que dans un pays comme la France et ses dangers potentiels il ne fallait pas être propriétaire et avoir son argent hors UE. Pas question de descendre dans la rue pour se faire tuer et défendre ces abrutis de français qui votent avec leurs pieds.
Il a dit 3 fois qu’il ne démissionnera pas. Or le proverbe jamais 3 sans quatre n’existe pas ! Il ne faut pas que le RN accepte la cohabitation, en tout cas pas à 6 jours des JO et le laisse responsable du fiasco olympique. Alors il partira (le 19 septembre, clôture des paralympiques) et les nouvelles présidentielles se tiendront en mars 2025 …après 7 ans de malheurs et de honte.
Je pense que pour ne pas se cramer, Marine Le Pen n’a pas du tout envie de gouverner, de façon à garder un avantage pour 2027, c’est d’ailleurs le piège tendu par le Machiavel de l’Elysée, donnons le pouvoir au RN et faisons en sorte qu’il ne puisse gouverner pour montrer son incompétence, le piège est en place.
Faudra t’il que le peuple de français patriotes descende dans la rue , se comporte comme ces racailles pour se faire entendre et respecter . Oui ceux là souhaite la démission immédiate de macron il a foutu assez de bordel dans ce pays .
« Bardelle aura l’opposition déclarée d’une partie de la haute administration, du Conseil constitutionnel, de la rue des métropoles livrée aux exactions de l’extrême gauche. Sans parler de la situation du pays, tant sur le plan financier que sécuritaire »
Le Premier ministre ne peut-il ordonner la dissolution du Conseil constitutionnel ?
Les exactions de la rue ? La police, en majorité à droite, suivrait les directives de Bardella.
Préfets et haut gradés seraient bien obligés de suivre.
La sécurité, là, Bardella pourra donner sa pleine mesure avec une police et une gendarmerie qui en ont marre de se faire insulter, de se retrouver en garde à vue ou en prison, ridiculiser, tuer par les délinquants.
Reste un gros problème, celui des jugements laxistes envers les criminels. Solution ? un référendum.
L’immigration ? autre référendum ; les Français de droite, de gauche, du centre l’attendent. Car, sauf la caste, tout le monde est touché par l’insécurité et les agressions violentes ou meurtrières.
les référendums ne sont possibles que sur décision du président de la république. J. Bardella sera bloqué de ce coté là, impossible.
Si je comprends bien, les élections sont inutiles puisque les résultats sont contestés dans la rue s’ils ne sont pas favorables à la gauche…
L’antidemocratie s’est installée en France depuis des décennies puisque chaque fois que la droite est en passe de gagner, l’ extrême droite n’existant plus dont le RN est qualifié, c’est une association de malfaiteurs politiques de gauche qui est contre. Et ça vient donner des leçons de république, de démocratie de bien pensance. La faute incombe aux derniers gouvernements successifs depuis 40 ans . C’est une honte seul le patriotisme pour la France millénaire est de mise et non ce mélange hétéroclite pour devenir une fédération européenne qui sera vide de toute substance historique, en fait un ersatz de nation. On n’ en veut plus.
Voilà au moins une position critique et défaitiste, qui montre bien qu’il restera toujours un lot résiduel et irrécupérable d’électeurs « de droite », qui préféreront toujours regarder aigrement passer le train de la résurrection de leur pays plutôt que d’y participer avec Marine Le Pen et Jordan Bardella.
nous devrions nous aussi peuple de France , le 7 juillet descendre massivement dans la rue pour défendre notre identité, notre civilisation et faire barrage à cette …
Soyez sûr que ces manifestations là seraient bien plus contrôlées et punies que celles de l’extrême gauche
Inexpérience gouvernementale pour le RN dit entre autre cet article ? Compte-tenu des décisions désastreuses qu’ont pris les différents gouvernements précédents,le RN ne pourra pas faire pire. Maintenant, je pense que Macron fera tout pour mettre des bâtons dans les roues conformément aux directives de ses maîtres atlantistes,si Bardella est premier ministre A sa place,je refuserais la nomination,sauf si le président s’engage publiquement à organiser un référendum sur l’immigration et sur la souveraineté du pays en toutes choses sinon ça ne servira à rien de gouverner avec ce tordu de président.
Pas faux et ce désordre est clairement voulu par ce président machiavélique
Le 7 juillet ? C’est pour faire porter le chapeau de la ruine de la France au R.N !
Oui..je pense aussi… Machiavel est au pouvoir pour lui, pas pour les Français: la fin justifie les moyens !
En ce sens, J. Bardella a tout à fait raison, il sera prudent de demander en premier un audit, si il venait à prendre ses fonctions à Matignon.
ne vendez pas la peau de l’ours avant de l’avoir tuer! Le front (a-national) et (im)populaire va faire combien de voix et de députés? On l’a vu cette semaine, la gauche est prête à toutes compromissions pour garder ses sièges…… Tandis que comme toujours la droite la plus bête de monde ne veut rien céder à ses alliés! Vae victis!