Ne vous y trompez pas, ce sera open bar !
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On ne va pas se mentir : Emmanuel Macron réélu en 2022, ce sera open bar pendant cinq ans, sans QR code pour la Macronie. Conforté par sa réélection (la première depuis l’instauration du quinquennat, si on excepte celle de Chirac en 2002 qui faisait suite à un mandat de sept ans), n’ayant plus à craindre pour sa réélection en 2027, étant interdit par la Constitution de se présenter à un troisième mandat consécutif, il pourra s’en donner à cœur joie.
Pourquoi évoquer ce qui reste, pour l’instant, une hypothèse ? Très plausible, mais une simple hypothèse, tout de même. C’est en lisant la déclaration du ministre du Travail Élisabeth Borne dans le JDD de ce dimanche que je me suis fait cette réflexion. Un salarié ne présentant pas de passe sanitaire sera suspendu et comme « ce n’est pas une rupture du contrat, donc il n’aura pas droit aux allocations chômage ». On le savait depuis plusieurs semaines, mais on réalise peut-être mieux maintenant ce que cela représente, concrètement, pour une famille qui n'a forcément pas les revenus de Mme Borne. Et le ministre d’ajouter : « Je suis consciente que la suspension du contrat de travail et donc de la rémunération est difficile [on a le sens de la litote, en Macronie] pour le salarié concerné, mais l’objectif est de lui donner du temps pour se conformer à son obligation, en évitant une sanction disciplinaire. » À travers ces mots, c’est tout le fragile équilibre entre employé et employeur qui vole en éclats. Autrefois, on envoyait la troupe dans le bassin minier. Tout ça, c’est dépassé et les choses sont bien plus sophistiquées, maintenant.
Open bar, disions-nous ? La crise sanitaire offre à la Macronie l’occasion d’expérimenter in vivo la capacité de résistance du corps social. Une sorte de répétition en laboratoire de ce qui pourrait être réalisé au plan social si, à Dieu ne plaise, Emmanuel Macron se voyait offrir un second mandat. Du reste, entendons-nous les syndicats sur ce sujet ? Pas trop, dirons-nous, pour l'instant. Si l’on va, par exemple, sur le site de la CGT, les derniers communiqués sur la vaccination obligatoire et le passe sanitaire remontent au 26 juillet. Il est vrai que c’est la période des congés payés. C’est sacré, à la CGT, les congés payés. On imagine que cette même CGT saura se réveiller si, toujours à Dieu ne plaise, Marine Le Pen devait se retrouver en 2022 au second tour face à Emmanuel Macron…
Ce sera open bar, sur le plan social. Mais aussi sur le sociétal : la GPA, l’euthanasie et l’immigration à gogo pour compenser les enfants qui ne naissent plus dans ce pays. Sur ce qui reste de notre souveraineté, dont les Français semblent ne plus vraiment se soucier, en peuple fatigué d’avoir trop fait la guerre. La souveraineté sera européenne. Point barre. Merkel sera partie mais on pourra offrir à son successeur notre dissuasion nucléaire. Brader les bijoux de famille, ils savent faire.
Le 12 juillet, je me faisais cette réflexion : Emmanuel Macron, en parieur qu’il est, a joué sa réélection en imposant des restrictions de nos libertés comme jamais la France n’en a connu depuis des décennies. Car son électorat aime l’ordre, du moins son apparence, et déteste surtout le désordre quand il vient frapper à sa porte, se fait vacciner et n’a pas de soucis de fins de mois. Les classes populaires (encore un peu et on les appellera, comme autrefois, les « classes dangereuses »), elles, restent à la maison, le jour des élections. Mécaniquement, c’est donc gagné pour Emmanuel Macron. Mécaniquement...
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