« Nègre de maison » : un député LFI ne devrait pas dire ça

JP Nilor

Le 21 décembre dernier, Jean-Philippe Nilor, député La France insoumise de la Martinique, s'est permis de traiter le député de Mayotte, Mansour Kamardine, de «nègre de maison » sans s'attirer les foudres de la bien-pensance. À se demander où sont passés les zélés défenseurs de la veuve [racisée] et de l'orphelin [racisé] qui ont fait de la lutte contre les discriminations le combat de toute leur vie. Cette fois-ci, curieusement, nous n'avons pas eu droit à un cinglant communiqué du MRAP ou de la LICRA. Nulle trace, non plus, de la moindre protestation de Dominique Sopo. Serait-ce dû au simple fait que Mansour Kamardine, député LR, est de droite ?

Les raisons de la vengeance

Notre Parlement a un rôle de contrôle et de propositions sur l'action de l'exécutif, et c'est dans ce cadre que les députés peuvent lancer des commissions d'enquête afin de porter l'attention sur des situations de dysfonctionnement et faire évoluer notre société. Le député Jean-Philippe Nilor est ainsi à l'origine de la création de la commission d’enquête à l’Assemblée nationale sur la gestion des risques naturels majeurs dans les territoires d’outre-mer votée au mois de novembre. À l'exception des députés du groupe Renaissance qui ont voté contre, cette commission est le fruit d'une action collective des élus de l'Assemblée nationale de divers bords (GDR, LFI, Écolo, PS, Horizons, LIOT, LR et RN).

Mais c'est à l'occasion de la nomination de bureau de cette commission que le conflit est né, puisque Jean-Philippe Nilor s'est vu ravir la présidence par le député LR de Mayotte, Mansour Kamardine, qui l'a emporté par 17 voix contre 9. Sur les quatre vice-présidences de la commission, trois sont des élus de la majorité présidentielle. Trois députés macronistes et un élu du Rassemblement national ont été nommés secrétaires. Seul un poste de vice-président a été accordé à la gauche. Une défaite visiblement mal acceptée par le grand perdant, Jean-Philippe Nilor, qui a alors déclaré : «Ce qui est le plus triste pour moi, c'est qu'il y a toujours un nègre de maison pour faire le boulot avec les maîtres, à côté des maîtres, accompagner les maîtres, à l'encontre même de sa propre population. »

« Le nègre de maison », c'est celui qui refuse la posture woke

L'expression « nègre de maison » comme le décrivait Malcolm X, désigne l'esclave noir qui fait tout pour s'attirer les bonnes grâces du maître blanc et, ainsi, éviter d'aller faire le dur labeur effectué dans les plantations par le « nègre des champs ». Avec l'avènement du mouvement Black Lives Matter, cette expression est fréquemment utilisée pour stigmatiser les populations noires refusant de s'inscrire dans une posture woke face aux Blancs. Sur les réseaux sociaux, « nègre de maison » et « bounty » sont les expressions pour manifester une nouvelle forme de racisme, celui entre les populations minoritaires en France, les Noirs et les Arabes. Cette discrimination est la plus violente, car minimisée par les autorités. Pourtant, elle fait des ravages dans les cités auprès de publics fragiles, les obligeant à suivre et penser comme les autres et à respecter l'omerta liant les membres de la communauté.

Il y a peu, un humoriste avait traité une policière d'« Arabe de service » et cette dernière avait été reconnue victime par le juge. Faut-il aller devant les tribunaux pour que le système reconnaisse un racisme ? Le silence de la présidente de l'Assemblée nationale, si prompte à réagir habituellement, confirme son strabisme. À croire que LFI jouit d'un totem d'impunité qui lui donne le droit de tout dire. L'insulte raciste proférée par Jean-Philippe Nilor ne peut rester sans suite.

Vos commentaires

35 commentaires

  1. « Nègre de maison » pourquoi pas. Il y a bien « femme » de ménage dans cette période ou il ne faut pas toucher aux femme. Et même en pâtisserie je continue de demander une « tête de nègre » au lieu d’une merveilleuse comme certain le veulent. Je ne renoncerai pas aux modes de ceux qui n’ont aucun pouvoir et veulent régenter la société.

  2. Bien sûr que LFI bénéficie d’un totem d’immunité. LFI n’a-t-il pas contribué à la réélection d’Emmanuel Macron bien qu’il s’en défende.

  3. Je trouve que ce terme émane d’un certain radicalisme , et renvoie la personne concernée à son seul statut racial . Malcom X auquel vous faites allusion était le pendant révolté du révérend Martin Luther King dans un contexte très tendu .il y avait aussi Angela Davis qui avait un certain courage de s’affirmer communiste dans l’amérique de la guerre froide . En rapport on peut dire qu’Assa Traoré n’a que la coupe afro en commun avec elle mais pas le contenu intellectuel . Rien à voir avec les gens qui jouent avec des faits qui datent du milieux des années 60 et ne se rendent même pas compte qu’ils relativisent d’autant la lutte des noirs américains de l’époque qui avaient quelques raisons de se mobiliser pour les droits civiques pour tous et le droit de s’assoir dans le même bus que les blanc ; Aujourd’hui des gens jouent avec les allumettes woke de black live matter pour rentrer ensuite chez papa maman à l’abris des feux qu’ils ont allumés .

  4. Est-ce vraiment si important? Les habituelles imbécillités proférées par les représentants de LFI finissent, après la Métropole, par lasser les concitoyens d’Outre-Mer eux-mêmes. Les « nègres de maison » sont majoritairement blancs et dépendants de l’Elysée, là où réside le véritable danger, le destructeur de notre nation!

  5. Il est de plus en plus flagrant que ce pouvoir a ses préférences. Une parole venant de la droite de l’hémicycle peut porter à sanction quant une venant de l’autre bord doit être acceptée pour de l’humour. Oh, mais que ces gens de droite font montre de susceptibilité.
    Merci monsieur Djeni de remonter ces faits qui n’ont fait l’objet d’aucune information par les médias mainstream.

  6. Est-ce une bonne idée que de réclamer l’intervention des tribunaux pour ce qui n’est qu’une parole verbale ? Demander que les juges s’en mêlent, n’est-ce pas tomber dans un piège en validant implicitement des lois votées par les ennemis de la liberté d’expression ?

  7. « À croire que LFI jouit d’un totem d’impunité ». C’est l’évidence même. Entre comparses mafieux, on se respecte, les troupes LFI étant les meilleurs idiots utiles du régime de par leur activisme besogneux en vue de la destruction de la société.

  8. Jean-Philippe Nilor s’exprime là en paroles « d’esclave ». Et quiconque parle en esclave s’affiche comme tel.

  9. Si l’expression «nègre de maison» désigne l’esclave noir qui fait tout pour s’attirer les bonnes grâces du maître blanc et ainsi, éviter d’aller faire le dur labeur effectué dans les plantations par le « nègre des champs », alors, force est de constater qu’on retrouve beaucoup de « nègres de maison » dans la faune blanche qui gravite autour de toutes les sphères du pouvoir ! La plupart de ces nègres blancs de maison doivent pourtant se contenter de quelques miettes du pouvoir tombées de tables bancales, seuls les nègres blancs de maison macroniens se voient attribuer des sinécures hautement rémunérées.

  10. « L’ insulte raciste proférée par Jean-Philippe Nilor ne peut rester sans suite. »
    C’est ce que j’espère et que nombre d’entre nous espèrent aussi. Mais voilà! LFI, c’est la gauche, donc un groupe protégé. Alors, que diront les juges?

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