Néo-fascisme, post-fascisme, fascisme tout court… reductio ad Mussolinium, l’overdose !

Ce n'est pas pour rien qu'à gauche, on est souvent écolo, on recycle les vieux anathèmes et on fait dans la reductio ad Mussolinium renouvelable.
© Francesco Fotia/Shutterstock (13420351r)
© Francesco Fotia/Shutterstock (13420351r)

Il faudrait compter le nombre d’occurrences du mot « fasciste », ce lundi 26 septembre, dans les médias français. Fasciste, forcément fasciste, comme dirait Marguerite Duras. Giorgia Meloni est forcément fasciste, puisque italienne et étiquetée d'extrême droite. De la même façon que Vox, en Espagne, est forcément franquiste, l’AfD forcément nazie et le RN - ou Reconquête - forcément pétainiste. Tant pis si la grille de lecture date d’il y a peu ou prou 80 ans, et qu'en l'occurrence, la donzelle en question est née en 1977 : on s’y accroche comme une bernique à son rocher. En rajoutant idéalement un petit préfixe savant, pour faire chic et donner une touche moderne, un peu comme une broche sur un manteau en peau de lapin dégoté dans une friperie : « Élections en Italie : le parti post-fasciste de Giorgia Meloni en tête », pouvait-on lire, dès dimanche soir, sur le fil Twitter de l’AFP. « La candidate néo-fasciste Giorgia Meloni revendique la victoire aux élections législatives italiennes », titrait BFM TV.

Néo et post, ce n’est pas pareil. Il va falloir, les amis, vous mettre autour d’une table et trancher : post ou néo, néo ou post ? Notez qu’il y a d’autres customisations possibles pour rafraîchir l’adjectif un peu élimé aux manches. Ce n'est pas pour rien qu'à gauche, on est souvent écolo, on recycle les vieux anathèmes et on fait dans la reductio ad Mussolinium renouvelable : para-fasciste, péri-fasciste, crypto-fasciste, sub-faschiste, hypo-fasciste, rétro-fasciste, méta-fasciste… ne vous bousculez pas, il y a toutes les tailles et toutes les couleurs, un choix incroyable. C’est la grande braderie du fascisme. Ça a de la gueule et on ne risque pas, en sus, de se fouler un neurone à trop réfléchir.

Sur le site de LCI, on a choisi de faire plus original, mais angoissant : « Après la victoire de l'extrême droite aux législatives, que va-t-il désormais se passer en Italie ? » Sûrement une invasion de sauterelles, un torrent de grêle, un tremblement de terre ?

Rien de tout cela. La poursuite d’un processus électoral on ne peut plus classique. Avec une respiration démocratique permise par une union des droites réprouvée par la morale en France.

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Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

58 commentaires

  1. Donc il faudrait « bien regarder d’où viennent les personnes politiques » ! ? …
    Quelle a été le comportement du PCF dans la période de la seconde guerre mondiale ? Quelle fut l’une des premières « implications associatives » de Biden durant sa jeunesse ? Pourquoi les allemends ont « dégagés » la vonderlayen de leur paysage politique ? Et si on regardait les « premiers pas politiques de macron dans la sphère de sarkozy ?
    Tous ces « politicards se gavent à la table de la « démocratie » en oubliant très vite ce pour quoi ils auraient été mis « en place »: garantir la souveraineté de la nation. Qu’ils se méfient car le peuple de base, en France et dans de nombreux pays, va avoir faim ET froid durant l’hiver qui arrive.

  2. Assez de ramener tout à la guerre de 40 chaque époque est différente et croquemitaine n’a que trop servi. L’Italie a le courage de choisir autre chose et nous montre la voie .essayons de retrouver la fierté d’être ce que nous étions : un peuple avec une Histoire .

  3. La France donneuse de leçon n’est t elle pas le phare du monde que dis je de l’univers? Nous avons des élites enviees par…. Personne et un roi, un Dieu qui va exploser de prétention. En fait notre Ma cron et ses acolytes sont des petits Messieurs à la solde d’un maître qu’il servent bien. On est mal patron…

  4. J’en ai pas dormi, Benito encore sorti de la naphtaline. Quel plaisir de voir et d’entendre les journalopes commenter!
    Vivement que soit rappelé le passé des politiciens français, histoire de rire. Tels plenel, Goupil, July Kravetz, Jospin, mélenchon et autres canailles.

  5. Il est curieux que lorsqu’il s’agit de la gauche, il est moralement interdit de ressortir des déclarations faites il y a 5 ou 10 ans ( à gauche on vieillit, on mûrit, on a le droit de changer de point de vue, pas à droite ) alors que pour la droite il est normal de ressortir des déclarations faites il y a 30 ans, alors que la donzelle avait 15 ans.

  6. Comme au bon vieux temps du communisme flamboyant où tout ce qui n’était pas marxiste, léniniste, stalinien ou maoïste était forcément fasciste. Histoire de disqualifier l’adversaire et de refuser à priori toute discussion. Poutine utilise encore cette vieille méthode.

  7. Souvenons nous de ce que Mussolini (de même que son complice Hitler) venait de la gauche de combat avec une dose de nationalisme .

  8. Bravo Grabrielle Cluzel !
    Bien écrit et bien analysé.
    Mme van der Leyen aura été le meilleur agent électoral de Mme Meloni auprès de l’électorat italien.
    Enfin, dommage que dans notre pays, le parti L.R, soumis à la gauche, persiste à refuser l’union des droites. Mais il le paiera très cher ; sa disparition pure et simple.

  9. Le mode de scrutin ItalIen et Allemand, rend, presque obligatoire, l’union des partis, pour gagner l’élection parlementaire contrairement à la France ou le régime présidentiel dominé : en Italie et en Allemagne, le premier Ministre, qui dirige le pays, est nommé par la majorité gagnante contrairement à la France ou c’est le président qui dirige le pays et nomme son 1re ministre. Zemmour en prônant cette « union des droites » et non l’appel à voter pour Marine le Pen dès le premier tour, a contribué à faire perdre la convergence des forces politiques…

    • Zemmour est malheureusement le seul à demander l’union des droites, et si il avait appelé à voter pour M.Le Pen au 1er tout, je ne vois pas ce que ça aurait changé puisqu’elle est arrivée au 2e tour sans lui. Et au 2e tour, rien n’aurait changé non plus.

    • Zemmour avait un programme plus cohérent que MLP, qui n’est pas fiable ! Zemmour reste sur sa ligne et il a raison !

  10. Comme à son habitude Gabrielle Cluzel nous régale d’humour en mettant en valeur les stupides et éclairantes manipulations de la langues françaises de nos « amis » gauchistes. Quelle horreur, les italiens ont mal voté ont répété avec des visages de vierges effarouchées les journalistes et les gens de l’UE à Bruxelles. A cela il faut rajouter les menaces proférées par cette chère Ursula et quelques-uns de ses sbires.
    Mais où se trouve la démocratie, le droit des peuples à se gérer, à décider de leur futur ? Mais oui, mais bien sur, comme disait Souplex, il suffirait aux peuples de bien voter pour que la démocratie soit reconnue. CQFD.

  11. Il semblerait que le qualificatif de « post fasciste » a été utilisé la première fois dans la dépêche AFP annonçant la victoire de la droite italienne. Nos chers journalistes n’ont pas cherché l’inspiration très loin sans se poser plus de questions ont relayé le terme trop content d’avoir retrouvé un bon mot sans trop se fatiguer.

  12. peut-être une majorité de citoyens souhaiteraient pour la France un scénario identique, mais les partis  » de droite ?  » et leurs dirigeants ne s’y prêtent point ….1- MLP elle est de droite pour le régalien et d’extrême gauche pour le social et l’économie 2- Eric Zemmour fait celui qui tend la main à celle qu’il a moquée et humiliée durant toute la campagne comme son principal adversaire pour pas dire ennemi 3-LR depuis Chirac = les socialistes infiltrés dans la droite …. En conclusion l’union des « droites » c’est pas possible en l’état actuel.

    • vous avez la mémoire sélective, Zemmour à moqué et humilié durant toute la campagne, et que n’a t on entendu à son sujet à lui ??? sans compter que c’est le jeu des campagnes électorales françaises, mais apparemment pour voir çà il faut prendre de la hauteur –

  13. Le fascisme est survenu en Europe parce que après 1918 les gens étaient déçus de constater qu’un monde meilleur n’était pas apparu après tous ces sacrifices, et parce que les gens avaient peur que la guerre civile des bolcheviques ne vienne à eux.
    Aujourd’hui les gens sont déçus parce que le monde meilleur promis par l’Europe ne survient pas (la sécurité, la prospérité), et parce que les gens ont peur qu’une guerre civile raciale ne survienne (immigration).
    Il ne sert à rien de dénoncer les conséquences, il faut combattre les causes.

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