Nicolas Dupont-Aignan : « On ferme les écoles, mais on ne donne pas des masques aux soignants et aux Français… C’est du cinéma ! »
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Réaction de Nicolas Dupont-Aignan à l’allocution d'Emmanuel Macron sur la gestion de la crise du coronavirus.
Vous avez écouté Emmanuel Macron. Qu’avez-vous pensé de la déclaration du chef de l’État ? Vous a-t-il rassuré ?
Dans la forme, et quand on ne connaît pas le dossier, le président de la République semblait convaincant. Je crains que beaucoup de Français se laissent abuser. En vérité, à l’exception de la sage décision de fermer les écoles et les universités, le président de la République n’a fait que prononcer de belles paroles sans pointer du doigt les vraies problématiques. On parle de l’absence de dépistage des malades, d’insuffisance ou de pénurie de masques pour protéger le personnel soignant et l’absence de contrôle des frontières.
Parmi les mesures détaillées, on ne fermera pas les frontières. En revanche, on ferme les écoles. Y a-t-il une certaine incohérence ?
On ferme les écoles et les universités et, au même moment, on ne donne pas au personnel soignant et aux Français des masques nécessaires pour se protéger dans la rue. Tout cela est du grand cinéma. L’idéologie du sans-frontiérisme règne toujours.
La non-annulation des élections municipales est-elle une bonne idée ?
Mon avis était partagé. Je pense que le premier tour ne posera pas de difficultés, à condition que des mesures de précaution soient prises. Le vrai enjeu n’est pas les dix minutes passées dans un bureau de vote. Le vrai enjeu est l’absence de masque, la pénurie de moyens et l’ouverture massive des frontières. Pour moi, les élections municipales sont un long sujet.
Certains reprochent aux différents chefs de partis politiques d’avoir pensé à leurs intérêts politiques avant de penser à la sécurité sanitaire des Français.
Je crois qu’il ne faut pas tomber dans l’excès inverse. Si les choses sont bien organisées, le premier tour pourra avoir lieu. Quant au second tour, je ne sais pas. En revanche, le premier tour ne pose pas de problème à la condition que les Français se protègent. La vraie question, c’est, encore une fois, l’absence de traduction concrète des propos du président de la République.
Les professionnels de santé étaient déjà en grève depuis plusieurs mois. On les voit mal gérer cet épisode…
Ce n’est pas la question des grèves. La question, c’est qu’ils ne sont pas protégés. Ce qui se passe, dans notre pays, est ahurissant ! Ce matin, à la réunion organisée par le Premier ministre, le ministre de la Santé a osé nous dire qu’aucun pays ne donnait des masques à la population. C’est totalement faux. Quand on regarde la situation à Singapour et à Hong Kong, ce sont les deux seuls pays qui ont maîtrisé le virus. C’est par une généralisation du masque que l’on peut protéger et éviter l’épidémie.
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