Nicolas Sarkozy réserve encore son soutien à Pécresse mais défend Zemmour

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La présidentielle, ses déclarations de candidatures, ses primaires, ses sondages et... ses ralliements. On sait à quel point ils peuvent être précieux, même quand le rallié n'a plus vraiment de perspective. Il suffit qu'il représente encore quelque chose dans l'imaginaire politique des Français pour que cela enclenche une dynamique ou que cela relance une candidature. C'est bien à un phénomène de ce type qu'Emmanuel Macron dut sa percée de février 2017 : le ralliement de François Bayrou fut décisif.

Hier, on a assisté à l'un de ces ralliements de poids, plein de sens, aussi cohérent que celui de Bayrou à Macron : celui de Philippe de Villiers à Éric Zemmour, lors de leur embarquement pour l'Arménie. Du côté de Valérie Pécresse, rien depuis le ralliement de ses concurrents à la primaire LR. Évidemment, le nom que tout le monde murmure, c'est celui de Nicolas Sarkozy, dernier président de la République issu de ce parti, qu'il a lui même refondé. Pourtant, Valérie Pécresse ne ménage pas ses révérences. Dans son discours de la Mutualité de samedi, elle a cité son non. Et France Info a interrogé les soutiens de Pécresse pour savoir si l'adoubement aurait bien lieu : « Les proches de Pécresse évoquent aussi “le flair politique” de l’ancien chef d’État qui, selon eux, ne peut que l’amener à la soutenir. Une proche de Pécresse : “Il ne voudra pas être en dehors de la modernité et paraître ringard en plantant la seule femme candidate de sa famille politique.” Un autre ne voit pas “Sarko aider Emmanuel Macron à réussir là où lui a échoué, c’est-à-dire à se faire réélire”. »

Le nom de Macron est lâché, il est l'empêcheur du ralliement immédiat de Sarkozy à la candidate de son parti... Les deux Présidents ont souvent manifesté leur connivence. Et ce ralliement serait un atout non négligeable pour Pécresse. Pour un élu LR proche de Sarkozy, qui croit au ralliement à Pécresse, « il va se laisser le temps [...] Il y va avec prudence ». En attendant d'y voir plus clair dans les prochains sondages ?

Il est vrai que Nicolas Sarkozy a plutôt intérêt à ne pas se positionner trop tôt : rallier le bon cheval serait tout bénéfice pour lui autant en termes de crédibilité que pour son avenir sous le prochain quinquennat. Ce samedi, il n'a donc pas annoncé son soutien à Pécresse mais il s'est même offert le luxe de défendre Éric Zemmour contre les attaques des journalistes. Invité de l'émission « On refait la télé », sur RTL, pour parler de son livre, Promenades, il a clairement dénoncé l'agressivité et la diabolisation dont Zemmour est victime : « L'agressivité de certains journalistes va finir par le rendre sympathique. Cette diabolisation est horrible. Un journaliste n'a pas à être agressif. » L'ancien Président a défendu le droit de chaque candidat à s'exprimer, y compris Zemmour : « Laissez les gens libres de penser, d'imaginer, de rêver, d'être d'accord ou d'être en désaccord. [...] Les Français feront leur choix. » Il est vrai que Nicolas Sarkozy fut lui-même la bête noire de bien des journalistes, comme il l'a rappelé. Voilà quatorze ans, il avait mené une campagne sur une ligne et une stratégie finalement assez proches de celles de Zemmour.

En tout cas, ce samedi 11 décembre, l'absence de soutien à Valérie Pécresse de Nicolas Sarkozy et son « Je souhaite que Zemmour ait la parole » auront été abondamment commentés, chez Pécresse comme chez Macron. Et sans doute savourés chez Zemmour.

Frédéric Sirgant
Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

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