N’importons pas, en France, la question raciale américaine !
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Les États-Unis ne sont pas la France. La justice ne repose ni sur la revanche ni sur le désordre. Les États-Unis connaissent, une fois de plus, des émeutes raciales. La violence urbaine n’y est pas nouvelle. La situation de la minorité noire, la seule à être venue dans le pays, non pour y vivre mieux et plus librement, mais amenée de force sous le régime de l’esclavage, y est spécifique. Depuis Martin Luther King, des progrès ont été réalisés, dont le symbole a été l’élection de Barack Obama. En politique, comme au cinéma, les Noirs ont conquis des places, mais les pesanteurs sociologiques et historiques subsistent. Depuis Malcolm X, le désir d’assimilation fondé sur l’égalité des droits a laissé place, chez certains, à une volonté de revanche qui accentue la fracture. La véhémence de « Black Lives Matter » en témoigne, qui met en exergue les « victimes de la police » noires.
La mort de George Floyd aura des suites judiciaires pour le policier qui l’a étranglé. Celui-ci est une cible de choix en raison de son comportement. Il ne représente pas une généralité mais un prétexte idéal pour les fauteurs de troubles. Une fois de plus, l’extrême gauche surjoue l’émotion pour déstabiliser la société et, en l’occurrence, affaiblir un président qu’elle veut abattre. En matière de sécurité, ce sont des polices locales qui jouent le rôle principal. Minneapolis et Saint Paul, sa ville jumelle, constituent des phares du progressisme américain. Le maire de la première, Jacob Frey, comme le gouverneur du Minnesota, Tim Walz, sont démocrates, et le maire de la capitale de l’État, Saint Paul, dans la même conurbation, est un Noir tout aussi démocrate : Melvin Whitfield Carter III. C’est à Minneapolis qu’est élue Ilhan Omar, représentante démocrate au Congrès, une musulmane voilée née somalienne. Ces signes évidents de la vitalité démocratique des États-Unis devraient tempérer les critiques. La prévalence politique des progressistes, aux États-Unis, les « libéraux » par rapport aux « conservateurs », n’améliorerait donc la situation qu’en surface ? Les Noirs américains ont été les victimes les plus nombreuses du Covid-19, en proportion de leur population : 50 pour 100.000 habitants, contre 20 pour les Blancs. Ils sont aussi beaucoup plus présents sur le tableau de la délinquance, comme auteurs et comme victimes : 13 % de la population et la moitié des meurtres. On compte deux fois plus de Blancs tués par des Noirs que de Noirs par des Blancs.
La tentation d’importer le problème américain en France est totalement perverse. La race est un critère qui fait autorité outre-Atlantique. Il est inconnu chez nous.
Une idéologie destructrice s’est emparée de la situation pour imposer l’idée que les immigrés venant des anciennes colonies françaises, les « indigènes de la République », étaient comparables aux descendants d’esclaves américains, devaient comme eux exiger l’égalité des droits et dénoncer le racisme dont ils sont les victimes. Comme la France a libéré de l’esclavage les pays qu’elle a colonisés en Afrique, qu’elle a donné des droits sociaux aux immigrés qui venaient trouver du travail sur son territoire, qu’elle a accordé automatiquement la nationalité française à ceux qui naissaient sur son sol sans que ceux-ci connaissent un véritable sentiment d’appartenance et, enfin, qu’elle tolère la présence d’un grand nombre de clandestins qui se permettent de manifester pour réclamer des droits, il n’y a pas la moindre identité entre les Afro-Américains et les immigrés en France, si ce n’est, pour certains, la pigmentation de la peau.
Or, alors même que l’antiracisme est devenu obsessionnel dans un pays qui ignorait les races, on assiste à un double mouvement fondé sur une transposition de la situation américaine. On évoque de plus en plus la couleur de la peau. Ainsi, Adama Traoré devient l’équivalent de George Floyd, le plaquage ventral équivaut à la strangulation… sauf que la victime, connue pour des faits de petite délinquance, s’était soustraite au contrôle d’identité et qu’elle s’était rebellée. Sauf que les gilets jaunes qui ont été matraqués, gazés, éborgnés, mis en garde à vue et qui voient une manifestation interdite se dérouler néanmoins en pleine urgence sanitaire au mépris des autorités et des précautions minimales se disent que le jaune, en France, n’est pas mieux traité que le noir, et parfois plus mal…
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