Nom de Zeus, Gérald Darmanin… c’est l’homme qu’il nous faut !

gérald darmanin

N’en déplaise aux grincheux, Gérald Darmanin… il en a ! On comprendra mieux l’hystérie amazone qui se déchaîne contre ce nouvel Hercule de la place Beauvau qui préfère, dit-on, dérober la ceinture d’Hippolyte que d’aller filer des jours paisibles aux pieds d’Omphale.

Annonce tonitruante, ce jour : dans ces travaux estivaux, qui le voient voler de commissariat en commissariat comme par don d’ubiquité – qui osera prétendre que tout est désespérément calme sous la canicule orageuse d’août –, notre Hercule était, ce dimanche 16, à Saint-Dizier, en Haute-Marne, pour soutenir les forces de l'ordre qui ont procédé, vendredi, à des interpellations visant à empêcher un projet de vengeance après l'agression d'un ressortissant tchétchène. Seize personnes originaires de cette communauté arrêtées, treize étaient encore, ce dimanche matin, maintenues en garde à vue.

Nous sommes, là, dans une gigantomachie caucasienne : parmi les nervis montagnards cadenassés, trois ont été délestés par les forces de l’ordre de couteaux et bâtons, armes de catégorie D – du verbe défoncer ? –, et même d’un sabre, objet noble et tranchant des duels homériques d’antan !

Et, une fois de plus, notre Hercule a dégainé le tweet-massue qui paralyse : « Des consignes ont été données à l'ensemble du ministère de l'Intérieur pour pouvoir comprendre ce phénomène d'ultra-violence d'une certaine communauté. Aucune communauté sur le sol de la République ne fait sa loi. » Tremblez, hydres mafieuses des confins d’Ossétie, oiseaux rapaces de la mer Noire, aucune communauté ne fait sa loi dans la République des Gaules !

« Une certaine communauté » serait ultra-violente ? Tiens, tiens ! Laquelle ? « Il y a une personne qui n'est pas tchétchène et qui a une reconduite à la frontière. » Voilà qui se complique ; serait-elle horloger suisse ou banquière luxembourgeoise ? Mystère. Mais notre Hercule paraît victime d’un sort qui lui nouerait la langue au point de ne pouvoir mieux désigner ces jeunes gens, tapageurs et festifs, hôtes de la nation. Pour ces hôtes « en demande en cours de droit d’asile », dont les jeux virils auront dépassé la bienséance exigée, il ajoute que son administration sera chargée de le « regarder avec un œil différent ». Qu’est-ce à dire ? Sibyllin. Au moins, « différent » ne sera pas, sans doute, « bienveillant ».

Car, malgré une pratique consommée du « néoparler » orwellien, notre Hercule a aussi ses colères de Zeus : « Avoir l'asile sur le territoire national ne crée par des droits de mettre le bordel, des règlements de comptes ou d'attenter à la vie des uns et des autres. » Oh ! que les vierges de Lesbos se détournent ; le mot est lâché : « mettre le bordel » !

Eh oui, fouchtra ! Saluons ce héros transgressif qui vient de rappeler aux jouisseurs de rue exogènes que le bordel – sachez, béotiens, qu’il s’agit de l’ancêtre médiéval du club libertin – se doit d’être pratiqué en toute discrétion. Hercule le sait, Hercule le dit !

Homme des situations critiques ? On demandera quand même à voir. Nous lui reconnaîtrons seulement aujourd’hui un sens de l’outrance olympienne qui plaît à ses spartiates. Ne leur remontait-il pas naguère le moral en s’esclaffant, haut et fort, « Quand j'entends le mot “violences policières”, personnellement, je m'étouffe » en prenant à revers le lobby Traoré ? Gauloiserie rabelaisienne incontrôlée ou cynisme ? Sûrement un homme aux appuis politiques solides qui lui permettent, à l’occasion, l’écart de langage choisi.

Jean-Marie Le Pen, ce vieux routier des tribunes démocratiques, a frôlé la correctionnelle pour moins que ça.

Pierre Arette
Pierre Arette
DEA d'histoire à l'Université de Pau, cultivateur dans les Pyrénées atlantiques

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