Non-vaccinés : 58 % des Français prêts à les enfermer ?

La semaine passée, le jeudi 11 novembre, alors que la France se recueillait dans la mémoire des poilus et suivait les obsèques d’Hubert Germain au mont Valérien, France 3 nous offrait, dans son JT de 13 heures, un reportage très émouvant. On y suivait ces pompiers qui risquent leur vie en allant vacciner les Français dans les campagne reculées. Si reculées que lesdits pompiers s’étaient perdus, incapables de trouver la ferme où les attendaient Germaine et Firmin (les prénoms ont été changés, parce qu’ils le valent bien, eux aussi), respectivement 93 et 95 ans.

Les pompiers recevront sans doute la médaille du Mérite civil pour s’être portés au secours de grands vieillards qui n’en demandaient pas tant, et surtout pas de voir débarquer les caméras de télé dans leur salle à manger. Quant au virus, il faut croire qu’il court à travers champs jusqu’au cul des vaches…

Les non-vaccinés, donc. Des gens dangereux car très contagieux, à ce qu’on nous dit, sans toutefois nous expliquer pourquoi ils le seraient plus que les autres. J’ai, en effet, dans mon proche entourage un couple de bons petits soldats, dûment vaccinés, testés et retestés, qui ont attrapé le Covid en voyage et, compte tenu de leur dose d’anticorps, étaient, aux dires de la Faculté, hautement contagieux. Je signale, au passage, que ces gens, « vieux » selon la norme actuelle, ont tenté en vain de voir un médecin trois jours durant. Ils n’ont pas voulu se rendre aux urgences pour ne pas contaminer les autres ; après maints appels à Doctolib et autres plates-formes anti-Covid, on leur a annoncé le passage d’une infirmière… qu’ils attendent toujours.

Mais il paraît que la cinquième vague est à la porte. Elle attend sur nos paillassons pour se glisser subrepticement dans l’entrebâillement. Le matraquage télévisuel a repris avec ses discours apocalyptiques et les médecins dont la France manque tant sont tous de retour sur les plateaux.

Il faut croire, puisqu’on nous le serine, que nos voisins européens tombent comme des mouches et le chancelier autrichien, qui a décidé de confiner tous les non-vaccinés, est tout à coup devenu le modèle à suivre. Que pensent de cela les Français ? Le plus grand bien.

À la demande du Journal du dimanche, l’IFOP a ainsi réalisé un sondage dont les résultats laissent songeur : « Près de six Français sur dix (58 %) se disent favorables à la mise en place d'un confinement pour les personnes n'ayant reçu aucune dose de vaccin contre le Covid-19 ; et ce sont même 28 % qui déclarent y être “tout à fait favorables”. » On a même entendu quelque petit roquet à l’écharpe rouge se dire prêt à les embastiller.

D’ailleurs, il apparaît que les hommes ont davantage la trouille au ventre que les femmes, plus réticentes quant à elles sur la vaccination, particulièrement pour leurs enfants : 53 % d'entre elles sont favorables au confinement, contre 63 % des hommes. On notera - et je trouve cela très inquiétant - que 55 % des 18-24 ans sont, eux aussi, favorables au bouclage des non-vaccinés. Ça ne laisse guère optimiste sur l’avenir du pays.

Je m’explique. Ce jour où les pompiers couraient au cul des vaches pour vacciner Fernande se déroulaient, au mont Valérien, les obsèques du dernier compagnon de la Libération. Un héros glorieux dont on ne cesse de vanter l’esprit de rébellion, le courage et la bravoure face à l’ennemi. Quelqu’un qui n’a jamais plié, ne s’est jamais couché, encore moins confiné… Alors, je me le demande : s’il y avait, demain, autre chose à combattre qu’un virus opportunément mis en scène, qui prendrait les armes ?

Le général de Gaulle, dont tout le monde aujourd’hui se réclame, voyait dans les Français un peuple de veaux. Il était encore en dessous de la vérité !

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

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