« Normalement » : ce mot terrible du père de Philippine
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« Normalement, j’aurais dû lire ce mot pour ton mariage » : c’est par cette phrase que Loïc de Carlan s’est adressé à sa fille, lors de la messe de ses obsèques à la cathédrale Saint-Louis de Versailles. Une phrase terrible qui résume tout.
Normalement, ce n’est pas lui qui aurait dû se tenir à côté du catafalque. Ce sont les enfants qui enterrent leurs parents, et non l’inverse.
Normalement, en effet, il aurait dû l’accompagner à l’autel dans sa robe blanche. Et non dans son cercueil.
Fonder une famille
Philippine « souhaitait fonder une famille », peut-on lire dans les remerciements, à la fin du livret de messe, à côté de « nous avons le cœur transpercé ». Normalement, c’est Philippine elle-même qui aurait dû conclure un autre livret de messe, d’autres remerciements, dans lesquels elle aurait inclus ses parents, ses frères et sœurs, ses témoins, les enfants de son cortège et tous les invités. Elle aurait mis tout en bas, comme cela se fait, sa nouvelle adresse, celle de son nouveau foyer. Philippine restera à jamais une jeune fille en fleurs. Normalement, après les fleurs viennent les fruits. La « marraine adorée » - ce sont aussi les mots du livret - d’un neveu ou d’un petit cousin ne fondera pas la famille dont elle rêvait.
Normalement, après Anne-Lorraine, Laura, Mauranne, Lola et tant d’autres… les féministes auraient dû crier « plus jamais ça » et forcer nos députés à se réunir pour changer ces fameuses lois que l’on dit être seules responsables et que le juge, dit-on encore, bien qu’ayant constaté la dangerosité de l’individu, a bien été forcé de respecter. Les féministes l’ont bien fait pour la constitutionnalisation de l’IVG. Mais Philippine, elle, ne voulait pas le droit à l’avortement mais le droit à la procréation.
Normalement, un syndicat de magistrats ne cloue pas deux pères de victimes de viol sur un « mur des cons » et ne vole pas au secours du bourreau en accusant de « xénophobie » ceux qui pointent du doigt son statut d’OQTF.
Normalement, des étudiants d’extrême gauche n'arrachent pas des affiches à l’effigie d’une autre étudiante assassinée, sans le moindre début du commencement d’un peu d’empathie, comme pour la punir du profil de son bourreau, qu’elle n’a pourtant pas choisi.
Normalement, le Président d’un État failli - dont la volubilité, depuis sept ans, est inversement proportionnelle aux résultats - n’exhorte pas soudain son nouveau gouvernement à « faire, faire, faire et moins dire », comme s’il se riait des Français.
Normalement, le monde politique ne devrait pas compter sur la bonne éducation, le sens de l’oblation et du pardon de ce petit monde catholique qu’elle conspue le reste du temps, pour négliger, piétiner l’indignation légitime de cette partie de population.
Don de soi et service
Cette famille nombreuse ne demandait rien à personne. Eu égard à leur âge, ces parents ont dû prendre de plein fouet la politique anti-famille de François Hollande. Ils ont pourtant eu six enfants qu’ils ont choisi, au prix de sacrifices financiers, de mettre dans le privé. Ils se sont employés à leur donner une situation - les études à Dauphine de Philippine le montrent - leur permettant de ne pas vivre de la charité publique et même, au contraire, de participer à l’effort social en cotisant pour les retraites de tous. En sus de tout cela, ils les ont incités, via un engagement scout, au don de soi et au service.
Normalement, ces familles devraient être choyées, protégées car identifiées comme l’avenir du pays.
Sur le parvis de la cathédrale St-Louis de Versailles, de nombreuses fleurs en hommage à Philippine #Philippine pic.twitter.com/XGC6rwQjCd
— Boulevard Voltaire (@BVoltaire) September 27, 2024
Mais rien n’est plus « normal », désormais, en France. Et des jeunes filles sont enterrées dans l’église où elles devaient se marier. Sur les marches de la cathédrale, de grandes couronnes de fleurs, tellement belles qu’elles semblent fausses, ceintes du drapeau tricolore, ont été envoyées, via Interflora, par quelque chef de cabinet d’élu pressé. Elles voisinaient, ce vendredi, avec de petits bouquets anonymes, un peu piétinés par la foule. On nous permettra de préférer, par leur sincérité, les deuxièmes aux premières. Normalement, les élus ne sont pas là pour présenter leurs condoléances mais pour agir.
Beaucoup d’amis ou de simples anonymes déposent des bouquets sur les marches de la cathédrale de Versailles. #Philippine pic.twitter.com/pK4Hgjvpnw
— Boulevard Voltaire (@BVoltaire) September 27, 2024
Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste
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106 commentaires
Merci Madame Cluzel pour ce bel article. Et pourtant, ce bel article n’aurait jamais dû exister dans un pays civilisé et dans lequel la constitution serait respectée : l’Etat doit assurer la sécurité des biens et des personnes (bon, j’aurais mis « des personnes » en premier …).
Tout est dit, et bien dit. Normalement tous ceux qui pensent comme vous, comme nous, devraient être aux commandes . Mais ceux qui se croient normaux en ont décidé autrement.
» normalement « tout est dit dans cet article merci madame..et pourtant il y aurait tellement encore à denoncer…
Bien triste. Jusqu’à quand ?
Ce n’est pas seulement le profil du meurtrier qui a conduit certains à arracher les photos de Philippine, mais aussi le profil de celle-ci : francaise de souche, blanche et catholique, circonstances qui ne justifient aucune empathie.
Normalement 100% des députés devraient voter pour réformer c’est lois inappropriées et inapplicables.
« Normalement », Madame Cluzel, vous n’auriez jamais eu à écrire cela.
Mais, merci pour ce magnifique article qui a embrumé les yeux d’un vieux monsieur, peut-être un peu sensible car d’une autre époque.
Qui a connu l’époque où l’on couvrait de blanc la façade de la maison lors du départ trop tôt d’un enfant emmené par la maladie.
« Normalement »… Mais plus rien n’est normal Madame.
Merci Madame Cluzel, merci pour Philippine, qui est allée rejoindre les anges…
Hé oui, le vieux monsieur se souvient de la façade drapée de blanc pour le départ de son grand frère, parce qu’il est d’une famille de croyants, son frère est depuis toujours avec les anges.
Repose en Paix Philippine !
Merci pour cet article qui résume le décalage total entre ceux qui gouvernent et le peuple qui subit ! Quand la France va-t-elle se redresser? Quand la France va t-elle reprendre les rênes de son destin? Quand va-t-elle retrouver sa fierté et sa dignité ? Quand l’amour va-t-il remplacer la haine? Quand les français vont-ils retrouver la force des valeurs chrétiennes qui ont fait notre grandeur et notre unité nationale ? Soyons conscients que les responsables de cette situation sont bien les électeurs qui ont perdu tous leurs points de repère . Quand les vrais patriotes amoureux de la France vont-ils comprendre que le redressement passe obligatoirement par l’Union autour des vraies valeurs transmises par nos parents .Seul le passé permet de comprendre les erreurs du présent et c’est cette compréhension, avec le redressement qui en découle, qui nous redonnera confiance dans l’avenir !
Merci pour ce bel article
Merci Gabrielle Cluzel pour cet article réquisitoire et en même temps hommage à Philipine. Comme beaucoup de français j’ai pleuré devant le poste de télévision surtout de voir le regard perdu de la mère de cette belle jeune fille assassinée par un monstre que le pouvoir judiciaire n’a pas su maîtriser. Oui la normalité n’existe plus en France c’est devenue une petite anarchie livrée aux mains des délinquants par le laxisme intolérable de la justice. Les propos du nouveau garde des sceaux sont une insulte à cette famille et aux millions de français qui partagent son émotion.
Rien d’étonnant dans un pays où bon nombre de gens détestent ordre, respect, travail, religion catholique avec des dirigeants complices de la destruction généralisée de l’ordre ancien et des valeurs.
C’est aussi un crime raciste. Si la victime avait été d’une autre religion ou d’une autre couleur de peau cet argument aurait été rabâché par les donneurs de leçons de conscience.
Des ministres, des députés et des juges devaient se regarder dans un miroir il y verraient des monstres et je pèse mes mots.
Nous avons depuis les années 8O et même bien avant des politiques qui n’ont fait que dégrader la France et nous avons le résultat aujourd’ hui le plus grave c’est que cette situation va empirer avec en plus un président comme ce macron
les heures sombres sont toujours là !