« Nos ancêtres les Gaulois » ? Une grossière erreur, selon Stéphane Troussel

Stéphane Troussel

Nos politiques ont ceci de remarquable, aujourd’hui, que le champ de leurs compétences semble être proprement illimité. Ils savent tout, sur tous les sujets. Ainsi de Stéphane Troussel, président socialiste du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis. Outre son irréprochable gestion du 9-3, le talentueux édile a tout de l’historien chevronné, ce qui est un réel plus quand on a des responsabilités.

Pour savoir où mener ses habitants il faut bien savoir d’où l’on vient, n’est-ce pas ? Eh bien, l’élu n’a pas encore élucidé le mystère de notre provenance, mais il sait au moins qui ne sont pas nos ascendants. Procéder par élimination, c’est une méthode comme une autre, et là-dessus, l’historien est formel : « La France, ça n’a jamais été "nos ancêtres les Gaulois" », a-t-il ainsi expliqué au média TSA, lors d'un déplacement en Algérie, ce 24 octobre. Et d’ajouter, comme pour assassiner par avance ceux qui s’aventureraient à contester cette sentence issue d’années de recherches : « Il n’y a que les racistes qui pensent cela. » Anathématisation de l’adversaire, un grand classique qui fonctionne toujours – quoiqu’un peu enrayé ces derniers temps, certains commençant à trouver la ficelle un peu grossière et un peu lassante.

La preuve de cette affirmation originale ? « 25 à 30 % des Français ont un parent ou un grand-parent né à l’étranger. » Imparable. Et encore, la proportion enfle de manière exponentielle si l’on se concentre sur le seul département de la Seine-Saint-Denis. Alors, qui osera dire que nos ancêtres sont gaulois quand ceux d’un grand nombre de nos concitoyens n’ont pas grand-chose à voir avec Clovis et Vercingétorix ?

Une chose est sûre : aujourd’hui, « nos ancêtres les Gaulois » sont les ancêtres de moins en moins de monde en France. Là-dessus, le président socialiste dit vrai. Il n’en demeure pas moins que la France et ses habitants historiques sont le fruit d’un peuple, d’une civilisation : la civilisation gauloise. En témoigne cette enquête, parue dans Le Figaro il y a une quinzaine d’années, à une époque où les termes « culture » et « civilisation » n’étaient pas encore honnis. Le titre donne la couleur de ce qui va suivre : « Il existe une véritable civilisation gauloise. » Et l’historien Joël Schmidt de lister les coutumes, les structures sociales, les habitudes culinaires et vestimentaires, les croyances… bref, toutes ces données qui façonnent une civilisation. « Symboliquement, c'est à partir des Gaulois que nous commençons notre grand récit du passé national », explique le chercheur qui raconte que, malgré la division des Gaulois en une soixantaine de peuplades, l’unité dans leur gestion de la vie quotidienne, leur obéissance à des institutions politiques similaires poussent à conclure qu’ils ont esquissé le schéma français que nous connaissons aujourd’hui. S’appuyant sur les propos de l’historien Amédée Thierry, Joël Schmidt conclut son discours sur « la permanence, à travers les siècles, du caractère gaulois, intelligent, spirituel, brave, ardent, mobile, peu capable de constance et d'ordre ». Une « marque de fabrique » commune à des générations, à travers les siècles, qui permet, entre autres, de se revendiquer encore aujourd’hui de ces grands noms qui ont fait la gloire de la France. Mais plutôt que d’admirer ces illustres prédécesseurs, Stéphane Troussel préfère se réjouir de « l’identité plurielle du département », évoquant, béat, notre « destin commun » avec l’Algérie.

S’il a une idée très précise sur ce que les Français vont devenir, et sur ceux dont ils ne descendent pas, le président PS n’en reste pas moins lacunaire sur la question essentielle, celle qui devrait guider les choix de ceux qui ont notre destin entre les mains : d’où venons-nous ? Pas des Gaulois, soit, si ça lui fait plaisir, mais, malgré toute l’amitié qui nous lie à ce peuple, et ne leur en déplaise, pas des Algériens non plus !

Marie-Camille Le Conte
Marie-Camille Le Conte
Journaliste à BV

Vos commentaires

46 commentaires

  1. Un nuisible n’ayant jamais travaillé de sa vie ( voir sa glorieuse fiche Wiqui ) espérons qu’il ait atteint son niveau d’incompétence !

  2. Ceux qu’on appelle les Gaulois sont un des peuples qui occupait en partie notre territoire devenu la France plus tard. Quand on revient aux origines il faut accepter de n’en retenir que la part la plus importante. Sinon, revenons à la période de la guerre du feux et pourquoi pas à l’origine des espèces. Nous avons vécu dans l’eau avant de ramper sur terre

  3. Bertolt Brecht conseillait de « dissoudre le peuple » et d’en « élire un autre » quand celui-ci ne convenait pas…Bon, en histoire, même s’il faut savoir raison garder et que « gaulois  » n’équivaut pas « chambre à gaz », cela s’appelle du révisionnisme…Mais n’est-ce point, finalement que très « cancel » que tout cela et infiniment à la mode (pardon… »up to date ») ?

  4. Que cet ignare commence à apprendre l’Histoire de France , il est de plus indigne de représenter la Seine St Denis , berceau des Rois de France, et quant à sa population d’étrangers évidemment qu’ils ne peuvent se revendiquer de descendants gaulois . Alors qu’il retourne dans sa banlieue et la mette sous cloche.
    Nombre d’entre nous bien sûr ne sont pas des descendants des gaulois , mais au moins au fil des générations nous nous sommes assimilés et bien intégrés sans vouloir imposer nos moeurs , coutumes et surtout croyances sur un sol qui nous a accueilli, et pour finir « fiers d’être français »…

  5. Il est vrai que, parmi les nombreux trésors archéologiques que nous ont laissés les Gaulois, il n’est jamais fait mention de hijabs ou de djellabas. On peut toujours tenter de déconstruire le passé mais la réalité historique finit toujours par s’imposer. Non M. Troussel, deux et deux ne font pas cinq comme dans 1984 d’Orwell.

  6. Encore un « historien » de pacotille ….

    Afin de détruire un peuple, il faut d’abord détruire ses racines Alexandre Soljenitsyne (A méditer)

  7. Certes la France, géographiquement, se prête bien aux passages de différentes cultures, et c’est certainement ce qui a fait notre culture, alors que certains pays, ou soit la géographie n’était pas attrayante, ou si difficile d’accès qu’elle s’est prêtée à une endogamie galopante n’ont pas pu apporter ce que les français ont pu apporter à l’ensemble du monde. Donc oui, nous ne sommes pas des gaulois pur sucre, mais beaucoup plus développés que grand nombre de pays. Tout en relativisant, vu l’intelligence de nos politiciens.

    • Pas d’accord . Je n’ai pas la sensation, en tant que souchienne pur jus, d’être un  » passage » de « cultures » ( ah, le grand mot à la mode mis à toutes les sauces !) ; tout en n’étant pas le moins du monde issue d' »endogamies »! Vivent mes montagnes du jura, mes fleuves, la Saône et le Doubs, et mes forteresses de Belfort et Besançon

  8. Je suis soulagé à la lecture de cet article, nous ne sommes pas encore en manque d’imbécile. Encore un qui a oublié de se taire.

  9. Grâce à ce monsieur on commence à entrevoir ce qui s’est dit de l’autre côté de la méditerranée avec le voyage de la première ministre et ses acolytes. Et oui, notre pays a toujours été envahi Romains, Maures, Anglais et autres mais la France s’est toujours relevée et est restée intacte peuplé par des gens Français de coeur et de souche ce qui ont fait de ce pays une grande nation. Sauf qu’à présent, en cause ces gens d’extrême gauche, l’avenir de ce pays est bien sombre car ces nouveaux envahisseurs ne veulent plus faire de ce pays une grande France, mais plutôt une annexe d’un autre pays et bien organisé par ceux censés défendre le pays dont ils ont la charge.

  10. Quand le sage montre la lune, le crétin regarde le doigt ! Et cet article désigne le crétin qui se croit sur la lune.

  11. Il ne peut pas y avoir de « racistes » car il semblerait que des scientifiques du camp de cet historien l’aient déclaré !

  12. Qu’ont ils donc à vouloir remanier l’histoire pour plaire et ne pas froisser certains .Encore un abruti qui aurait mieux fait de se taire plutôt que de se ridiculiser .

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