Notre-Dame de Paris : « L’âme de la France en flammes ? »
Comme tout bon journaliste consciencieux, je m’installai, calepin et crayon d’une main, clavier de l’ordinateur et télécommande à portée de l’autre ; histoire d’attendre de pied ferme Emmanuel Macron et son allocution. Depuis ce matin, les confrères en parlaient sur les chaînes d’information en continu, histoire de commenter ce qui n’avait pas encore été dit, d’anticiper sur ce qui allait l’être ou non. La routine, donc.
Et soudain, la sidération. Notre-Dame de Paris est en flammes. L’allocution en question est, évidemment, reportée. Contrairement au 11 septembre 2001, pas de piste criminelle en vue. Le traumatisme n’en est pas moins grand. Chacun se rappellera, à jamais, ce qu’il faisait « exactement » à cette minute, où il se trouvait, les premières personnes qu’il a eues en premier au téléphone. Tel qu’il se doit, quand survient un événement hors du commun.
Certes, les Twin Towers faisaient figure de symbole. Cette cathédrale aussi, et symbolisait surtout quelque chose de plus haut, de plus grand, de plus noble. C’est quand les choses disparaissent que l’on se rend enfin compte de l’importance qu’elles avaient. L’identité nationale, par exemple… Pis : le drame est survenu en pleine Semaine sainte, le lendemain du dimanche des Rameaux. Les amateurs de signes en verront peut-être un.
Et les commentateurs d’évoquer la « disparition de l’âme de la France ». Tiens donc. La France avait donc une âme ? Manifestement, leur émotion n’est pas feinte. Ils n’étaient pas forcément connus pour hanter les églises, pourtant. Comme quoi, chassez le sacré et il revient au galop qu’on sait. Le premier chef d’État étranger à réagir ? Donald Trump. D’autres ne devraient pas tarder. Quant à notre classe politique, elle est, paraît-il, « sidérée » : on le comprend sans peine. Un peu comme si une nation entière se sentait un peu catholique ce soir ; même ceux qui ne le sont pas. Ironie d’un triste sort ou miracle pascal ?
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