[L’ÉTÉ BV] Notre-Dame-des-Landes : six ans après, ces zadistes continuent le saccage

ecologie

Tout l'été, BV vous propose de relire certains articles de l'année écoulée. Ici, des nouvelles de notre civilisation.

On a un peu oublié, à entendre les écolos hurler contre les agriculteurs tout en se présentant comme de doux agneaux quand ils manifestent, la réalité de leurs actions. Rien de mieux qu'un petit retour sur l'un des lieux emblématiques de leurs luttes : Notre-Dame-des-Landes, ce projet d'aéroport abandonné par Édouard Philippe sous la pression violente des écolos et autres zadistes, en 2018. Une reculade censée opérer un retour au calme, avec installation légale des zadistes porteurs de projets qui ont signé des baux avec le département, propriétaire des lieux. C'est ce qui s'est, en partie, réalisé.

Mais Le Point ayant eu la bonne idée d'aller enquêter sur place, Erwann Seznec a pu recueillir l'exaspération de Gwënola Franco et Jean-Paul Nauddes, les deux maires des communes concernées (Vigneux-de-Bretagne et Notre-Dame-des-Landes). Car le beau projet de retour à l'ordre « républicain » n'était pas du goût de tout le monde (mais comment a-t-on pu penser le contraire ?). Ils sont, en effet, entre 150 et 200 zadistes radicaux à s'être réinstallés, en toute illégalité, sur certaines parcelles de l'ex-ZAD. Pour Jean-Claude Lory, adjoint à la mairie de Vigneux chargé de l'urbanisme, cité par Le Point : « Ce sont des zones de non-droit. » Et sur toute la ligne ! Aucune des formalités administratives n'est remplie : assainissement, permis de construire, déclaration de travaux, raccordement à l'électricité, traitement des déchets. On comprend l'exaspération des administrés lambda soumis à des normes et des contrôles tatillons, et des élus chargés de les faire respecter.

Et, cerise sur le gâteau, ces extrémistes écolos qui savent mieux que vous et moi ce qui est bon pour le climat, la terre et les zones humides ne respectent même pas la spécificité écologique du site ! « Les zadistes construisent leurs cabanes, montent leurs yourtes et posent leur mobil-home en zone humide protégée. » Et, cerise sur la cerise : « sous les yeux de certains dirigeants des Soulèvements de la Terre, qui habitent par ici » !

La préservation des sols ? L'impératif de non-artificialisation dans ce secteur couvert par un plan de protection des espaces naturels et agricoles (PEAN) qui laisse seulement 2 % de surfaces constructibles ? L'adjoint fulmine : « À ma connaissance, on a plusieurs dizaines de cabanes illégales ou de longères squattées à l'année, avec du camping sauvage en été, et cela, alors que nos paysans ont du mal à se loger. Une scierie s'est montée sans permis de construire. L'assainissement de la microbrasserie n'a jamais été contrôlé. Elle n'est pas en règle. »

Gestion rigoureuse des déchets ? « Les dépôts d'ordures sauvages sont une honte », s'insurge Gwenola Franco. Ajoutons que ces braves zadistes sont, aussi, agressifs.

Mais alors, on fait quoi ? Les élus se sont tournés vers le département (dirigé par la gauche PS), qui refuse d'intervenir et leur renvoie la balle. Ils ont été reçus au ministère de l'Intérieur, qui leur a conseillé de porter plainte. Un ministère qui sera certainement amené à agir, vu la montée des tensions que relate Le Point : « La voiture d'un éleveur a brûlé. Un cultivateur de chanvre légal a été pris à partie par des cultivateurs de cannabis. »

À l'heure où nous écrivons, ni Les Soulèvements de la Terre ni Sandrine Rousseau n'ont fait connaître leur position sur ces atteintes à la légalité et à l'environnement. Il serait peut-être temps d'aller manifester sur place, non ?

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 22/07/2024 à 11:04.

Frédéric Sirgant
Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

Vos commentaires

27 commentaires

  1. C’était inévitable.
    L’interdiction des produits phytosanitaires permet à ces parasites de pulluler ; c’est ce qu’on appelle « un cercle vertueux ».

  2. Ces gens la n’auront jamais mon soutient, parce que ce ne sont pas des gens de progrès ! Ces organisations n’auront jamais ma voix, parce que elles sont dictatoriales et tyranique dans l’âme ! D’autre par je m’inscrit en faux, pour dire qu’il y a une urgence climatique ! Non il n’y a pas d’urgence climatique ! Et l’hiver 2023 2024, que nous vivons actuellement est de ce point de vue très interessant ! Et me rassure complètement sur l’équilibre climatique ! Je m’en expliquerai à qui conque me posera la question ! Amitiés à tous ! Hervé de Néoules !

  3. Une bonne expédition avec une bonne cinquantaine de bulldozers accompagnés par les blindés de la Gendarmerie qui pourraient servir dans le bon sens, et tout serait rasé, mis à plat et puis les survivants iront se faire voir ailleurs… peut-être un petit séjour en Guyane leur ferait du bien ???

  4. Le Gouvernement n’a que la monnaie de sa pièce: lors de l’affaire de l’aéroport des Landes, on a d’abord annoncé l’abandon du projet, puis aimablement prié les zadistes – portés en triomphe – de bien vouloir évacuer les lieux. Alors qu’il eut été préférable de faire le contraire, pour bien marquer aux yeux de tous qui a le pouvoir…
    Donc, ces néo-zadistes se comportent en propriétaires, et ils ont bien raison, si j’ose dire. Et la preuve en est que personne n’ose les contraindre, aujourd’hui!

  5. On ne va quand-même pas plaindre ses maires , ce sont eux qui ont refusés l’aéroports , ils ont choisis leur camps, alors qu’ils assument leur choix .

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