N’oublions pas ces monarchistes, parmi les premiers résistants !

Capture d'écran France 3
Capture d'écran France 3

Le Président Emmanuel Macron poursuit, depuis sa première élection, une même approche des questions mémorielles dont le but affiché est de construire une mémoire républicaine partagée par tous. Le 80e anniversaire de la libération de Strasbourg par le maréchal Leclerc de Hauteclocque lui a, une fois de plus, donné l’occasion d’une session de rattrapage en rendant hommage au président de l’université de Strasbourg, Marc Bloch, qui fut fusillé par les Allemands en 1944. Certes, il n’est jamais trop tard pour lui faire une place au Panthéon, mais cet exemple montre bien que les comptes n’ont pas tous été soldés, dès lors qu’à la Libération, les gaullistes et les communistes, avec les Francs-tireurs et partisans (FTP), tentèrent de s’accaparer l’exclusivité de la Résistance.

C’était oublier un peu vite, par exemple, que c’est à l’initiative de militants royalistes que se créèrent les tout premiers mouvements de résistance de la France libre ! Ce phénomène a souvent été occulté par l’Histoire officielle jusqu’au livre de François-Marin Fleutot, en 2000, Des royalistes dans la Résistance. On y découvre, notamment, l’engagement royaliste de Daniel Cordier, ancien Camelot du roi, entré dans la Résistance dès juin 1940, puis secrétaire de Jean Moulin, auquel il consacrera une biographie en plusieurs volumes pour défendre la mémoire de son ancien patron.

Dans cet ouvrage sur la résistance royaliste, l’auteur convoque solennellement la mémoire des monarchistes qui payèrent de leur vie leur engagement dans la Résistance : Honoré d’Estienne d’Orves, descendant du général vendéen Charles d’Autichamp, fusillé à la prison du Cherche-Midi ; Jacques Renouvin, chef des groupes francs de Combat, mort à Mauthausen ; Raymond Toublanc, membre du réseau royaliste de l’Anjou, longuement torturé par la Gestapo à Angers, avant de mourir en déportation. Le colonel Romans-Petit, chef des maquis de l’Ain, puis chef départemental de l’Armée secrète, s’y trouve aussi, tandis que d’autres royalistes dirigèrent des unités du maquis dans le Tarn, en Bourgogne, dans le Jura, en Bigorre… On pourrait encore citer le colonel Rémy, qui met sur pied le plus important réseau de renseignement de la France libre : la confrérie Notre-Dame. Et comment, en ce jour anniversaire de la libération de Strasbourg, passer sous silence Philippe de Hauteclocque !

Mais parmi les nombreux royalistes engagés dans la Résistance dès la première heure, il y eut aussi les sans-grade, d’illustres inconnus, comme cet industriel de la vallée de Thann en Alsace, membre de l’Action française, et l’Alsacien Paul Dungler, qui sera à l’origine, dès l’annexion par les nazis de l’Alsace-Moselle, de la 7e colonne d’Alsace enregistrée à Londres sous le nom de « Réseau Martial ». Il jouera un rôle essentiel dans la réussite de l’évasion du général Giraud, fait prisonnier par les troupes allemandes le 19 mai 1940 et interné à la forteresse de Königstein, près de Dresde. Le réseau royaliste « Martial » interviendra, notamment, pour faciliter son passage par la Suisse puis en zone Sud. La paix revenue, on taira ou minimisera souvent l’engagement de ces monarchistes dans la Résistance, comme les futurs commandants Marceau et François, et, à quelques rares exceptions près, leurs noms ne figurent guère dans les manuels d’Histoire.

À la Libération, la résistance communiste étoffera ses rangs et réglera quelques comptes en réécrivant l’Histoire !

José Meidinger
José Meidinger
Journaliste - Ancien grand reporter à France 3 Alsace, il passe son temps entre l’Alsace et la Grèce.

Vos commentaires

27 commentaires

  1. La réécriture de l’Histoire par les communistes n’est pas étonnante: n’ont-ils pas été les premiers collabos, encourageant les ouvriers Français à sympathiser avec l’occupant? Il faudra attendre l’attaque de l’URSS par l’Allemagne pour un virage à 180°…

  2. Très exact. Mais aussi exact que  » les communistes …tentèrent de s’accaparer l’exclusivité de la Résistance ». On les appellait alors les ‘communazis » complices des Nazis durant 2 ans et saboteurs d’avions de guerre et collabos jusqu’en juillet 40… Les communazis ont été les principaux assassins durant l »épuration sauvage » en 44 ; des milliers de victimes (dont des résistants royalistes). Papis et mamies rappelez le à vos familles. Au cas ou les jeunes seraient tentés par Mélenchon etc

  3. Les royalistes – et comme toujours, pas les membres des grandes familles, mais les hobereaux campagnards – se sont battus pour la France contre le fascisme allemand pendant WWII, tandis que les communistes se sont battus (bêtement) pour Moscou, c’est à dire pour le fascisme russe. Quand on pense qu’un groupe de prisonniers communistes français évadés d’un camp d’internement y sont retournés volontairement après avoir été réprimandés par Moscou sous prétexte qu’ils avaient agi sans l’autorisation de leur chef de cellule, on ne s’étonne plus de voir les Français subir n’importe quoi sans souffler mot depuis plus de 70 ans de gauchisme.

  4. Il est bien normal de ne point trouver chez les premiers résistants des communistes, ceci ayant été fidèles au pacte « Gemano-Soviétique ». A moins de considérer comme « résistants » ceux qui n’hésitaient pas à saboter les usines d’armement ou le transport des matériels ou ceux qui, comme Thorès, quittèrent la France pour se mettre à l’abri dès juin 1940.

    • Le 8 mai 45, au moment où la guerre prend fin, c’est cela qui provoque le plus grand malaise. De là à faire de Leclerc UN criminel de guerre, c’est aller un peu vite et c’est « un peu » excessif. Que ceux qui vont « un peu » vite dans ce jugement se posent toutes les questions. Sur la Division Charlemagne, sur les combats extrêmement durs (la bataille de Dompaire), menés par la Division Leclerc de Paris à Berchtesgaden contre l’armée allemande de septembre 44 au 4 mai 45, sur la Libération. Quelle différence, au fond, entre les fusillés de Leclerc et les collabos, comme les Lacombe Lucien, exécutés par la Résistance pour trahison ?

    • Zut je porte son prénom car mon grand père a servi sous ses ordres. C’était pourtant compliqué pour mon grand père, la famille n’était même pas française, mais le Combattant qu’était Leclerc voulait gagner et l’histoire ne lui aura même pas offert ça puisque quand l’Allemagne déclenche des guerres elle ne paie jamais les dommage, au contraire elle a relancé son industrie plus vite que nous après 14/18 et 39/45 et lors du passage à l’euro on a calqué la valeur de ce dernier sur le Mark.
      Quand vous aurez compris que le rêve d’empire allemand est toujours d’actualité les poules auront des dents je pense.

      PS, Français par le sang versé, le mien essentiellement, durant 22 ans je regrette souvent de m’être battu pour des gens comme vous.

    • Seul un tribunal pourrait l’accuser de crime de guerre, mais une chose est certaine:1. la paix était signée décalage horaire oblige 2. ont été fusillés sans jugement. Leclerc passé de capitaine à colonel, des « galons en zinc » donc sans que personne n’y trouve à y redire , pas même de Gaulle. Je passerai sous silence le comportement de ses troupes à Berchtesgaden…

  5. Gilbert Collard avait il y a peu de temps poussé ce coup de gueule pour rétablir cette vérité, celle des royalistes résistants de la première heure. Pourtant c’est bien le sulfureux François Mitterrand qui deviendra président de la République 35 ans plus tard.

    • Oui mais il n’avait pas trop mis en avant sa passion pour la collaboration et la compromission.
      Il faut rendre à Mitterrand ce qui lui revient, SOS racisme (à sens unique) c’est lui.
      Faire payer l’appartement de sa maîtresse et « l’éducation » (ratée) de Mazarine par les français même ceux qui n’étaient pas socialos c’est presque du génie (diabolique il est vrai)

      Mais que voulez vous, faire payer les autres et mettre le bazar c’est dans l’ADN de la goche

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