Nouveau gouvernement : au secours, ils reviennent !
À l’avant-veille de Noël, le Premier ministre a enfin publié la composition du premier gouvernement Bayrou. Amateurs de sensations fortes et de nouveautés, concentrez-vous sur la dinde et le foie gras. On n'attendait pas grand-chose de la recette concoctée par le dernier chef en place François Bayrou ; le résultat dans l'assiette est pire qu'attendu, marqué par un puissant sentiment de déjà-vu, déjà testé, déjà sanctionné par la faillite de l'État. Le pays hérite donc d’un gouvernement de « désintérêt national » : il ne suscite guère l’enthousiasme et ne s'intéresse pas à la nation, ni à son devenir, ni à ses messages. Ce qui frappe, dans cette galerie de portraits, c’est l’usure. Le système gouverne mal mais se défend bien, dit la sagesse patriote. Cette fois, le système ne se défend plus. On sent la peine, la difficulté de recrutement, l'absence pas seulement de feu mais même d'étincelle, l’impossibilité de la nouveauté, de la surprise. Le dernier carré est à l'os.
Kevin et Matteo n'ont pas fini de rigoler
Et nos grands fauves européano-mondialistes trouvent encore le moyen de s'entre-dévorer. Ainsi de Xavier Bertrand. Le président du conseil régional des Hauts-de-France et grand adversaire du RN s'est fendu, ce 23 décembre après-midi, d'un communiqué fielleux, un concentré d'amertume mauvaise : on lui avait promis le ministère de la Justice. « En dépit de ses nouvelles propositions [François Bayrou, NDLR], je refuse de participer à un gouvernement de la France formé avec l'aval de Marine Le Pen, pince Bertrand. Accepter à ces conditions aurait été le reniement de mes valeurs, de mon engagement et de mes combats. » Beaucoup de grandiloquence mal fagotée pour cacher la joue rougie par l'affront.
— Xavier Bertrand (@xavierbertrand) December 23, 2024
Bertrand peut être amer car ses amis trouvent tous un hochet ministériel dans leur soulier, sauf lui. Dans la série « on prend les mêmes et on recommence », revoilà donc Bruno Retailleau et Rachida Dati, reconduits respectivement à l'Intérieur et à la Culture. Sauvés des eaux. Ils étaient sans doute les moins contestés. Lecornu reste, lui, aussi aux Armées. Mais les Français qui donnent à Emmanuel Macron des scores de popularité dramatiques doivent subir le retour du pire de… la Macronie, façon retour des morts-vivants ! Élisabeth Borne (Renaissance) revient comme ministre d'État, ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Gérald Darmanin (Les Républicains) n’aura pas fait long feu, sur les bancs de l’Assemblée nationale, puisqu’il redevient ministre, qui plus est d'État, garde des Sceaux, ministre de la Justice ! Kevin et Matteo n'ont pas fini de rigoler ! On voit même revenir les oripeaux du règne de François Hollande avec le come-back de Manuel Valls, ex-Premier ministre, nommé ministre d'État, ministre des Outre-mer.
Une forme de Boléro de Ravel sans le génie
Il faudra subir, encore, le désastreux Jean-Noël Barrot (MoDem), ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, attaché au maintien du fonctionnement de l’Europe telle qu’elle nous détruit. On pourra compter, pour ne rien changer ou pour creuser la tombe déjà bien entamée de la grandeur française, sur les efforts d’Agnès Pannier-Runacher (Renaissance-Territoires de progrès), ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche, sur ceux de Laurent Marcangeli (Horizons), ministre de l'Action publique, de la Fonction publique et de la Simplification, ou sur les numéros de l’inénarrable Aurore Bergé (Renaissance), ministre délégué chargé de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, rattaché au Premier ministre. On avait oublié Amélie de Montchalin (Renaissance) ? Elle ne nous manquait pas… La revoilà ministre chargé des Comptes publics, rattaché au ministère de l'Économie.
Seule tête nouvelle, celle d’Éric Lombard (sans étiquette), ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, un chef d'entreprise, directeur général de la Caisse des dépôts et consignations. À suivre… Quant à François Rebsamen (sans étiquette, ancien socialiste et ministre de Hollande), ministre de l'Aménagement du territoire et de la Décentralisation, peu de chance qu’il déchaîne les vivats dans les rues de la France profonde.
C’est comme si le système devenait fou, remettant à une cadence de plus en plus rapide le même couvert, reprenant la même pièce et la même chanson pour, surtout, ne toucher à rien. Une forme de Boléro de Ravel sans le génie : répétitif jusqu’au naufrage. Ceux qui ont plongé la France dans le chaos se choisissent et se propulsent les uns les autres aux postes clés sans remettre en cause le moins du monde la partition du désastre. Le centriste sans convictions Bayrou règnera donc sur un gouvernement de centristes sans convictions pour faire la même politique. Merci à eux de préparer ainsi, avec tant d'application, l'inévitable alternance d'un pouvoir RN.
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148 commentaires
Ce gouvernement, ce n’est vraiment pas un cadeau.
« Ceux qui ont plongé la France dans le chaos se choisissent et se propulsent les uns les autres aux postes clés sans remettre en cause le moins du monde la partition du désastre » Et qui ont, de plus, perdu les dernières élections…étrange pays.
« Au Secours » en effet il y a de quoi avoir peur de cette équipe de choque !
Bayrou … prêt à manger dans n’importe quelle gamelle pourvu qu’il y ait de quoi se goinfrer !
« Ceux qui ont plongé la France dans le chaos se choisissent et se propulsent les uns les autres aux postes clés sans remettre en cause le moins du monde la partition du désastre » Je veux bien entendre, mais je rigole , et fort. Mais c’est bien les français, sauf erreur chose courante chez les crédules, qui les ont élus , qui tout bien pesé sont à leur image.
Deux satisfactions pour moi, la honte pour une gauche renvoyée à sa prétention et Xavier Bertrand justement récompensé de son ambition illégitime.
Pour le reste, le pire attendu est venu: Macron aurait donc remporté les élections selon ses visions solitaires, avec les trois « moustiquaires » qui sont quatre comme chacun sait: Borne, Panier Runacher, Bergé et Monchalin. Avec cette cour, le bal des bobos déconnectés a de l’avenir sur télémacron.
Donc on attend que Madame Le Pen appuie sur le bouton et ainsi renvoie le palois à Pau pour faire un pot de départ. Quand on ne représente personne, il faut le savoir.
La fin d’un monde qui se meurt. Le poisson pourrit par la tête. Faillite totale des clercs sans clartés, des illustres sans lustre, des Rastignac fins de race. Pendant ce temps, le pays se contracte vers le néant économique, culturel, spirituel. Prions pour le peuple de France, c’est tout ce qui nous reste. Mais, pour celui qui a l’espérance, cela est beaucoup.
« Agnès Pannier-Runacher (Renaissance-Territoires de progrès), ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche » Et plus si affinités, serait-on tenter de rajouter. En 1983, Françoise Giroud disait « La femme serait vraiment l’égale de l’homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente.» Depuis 1983 les exemples n’ont portant pas manqués mais là, je pense que l’on a trouvé la « maitresse étalon » de cet aphorisme.
De pire en pire , les français n’ont pas fini d’en baver , de subir et de payer . Nous ne remercions pas madame Le Pen pour avoir validé ce gouvernement , Zemmour a de beaux jours devant lui , peut être le seul à qui on peut encore accorder notre confiance .
Borne tout be Alive ! Le tube du nouvel-an.
Ce gouvernement fait penser au serpent qui se mange la queue. Mais le serpent qui se mange la queue finit-il un jour par se manger la tête? C’est pourtant là que se situe le problème.
On fait du neuf avec du vieux, ou plutôt on fait du noeud avec du veuf (politique).
Le plus important c’est que le présidant puisse continuer y faire voter des lois spéciales. Pour le COVID pour reconstruire Notre Dame maintenant pour Mayotte. Et demain peut être pour la Constitution . . Abîmer Casser laisser pourrir .. pour reconstruire .. méfiance ! une loi spéciale peut en cacher une autre.
J’aurais voulu me tromper sur les conséquences de la censure. Mais les faits confortent mes craintes, à savoir que le remplacement de Barnier était une erreur et que nous aurions pire.
Il y a effectivement « pire » que Barnier ! … macron l’avait sur le perron de Matignon depuis 2017 ! …
Et il ne faut pas croire qu’il y aurait « MIEUX » car cet auto proclamé « premier de cordée » n’a qu’un but : atomiser la FRANCE et fracasser les français ! …
Le pseudo « fédérateur » ( selon son auto satisfecit ) qui n’est que « fait-d’air-à-toutes-heures » s’est entouré par une compagnie d’une nocivité sans égale depuis mai 2017 ! …
Les Borne, Méadel, De Montchalin ou Pannier runacher vont continuer avec leurs copains Valls et les autres à fracasser le peu de choses qui semble encore « tenir » ! …
Et « OUI », il faut que MLP leurs donne « congés » de toute urgence ! …
C’est certain que ce n’est pas enthousiasmant… mais laissons les gouverner quand même. Ce sera mieux que rien. Quant à la gauche elle nous a déjà bien montré qu’elle était rien, ou encore moins. Faut pas rêver…Selon l’idéologiquement correct, de droite et de gauche, les électeurs du RN sont des chiens « d’extrême droite ». En attendant de prendre le pouvoir il faut seulement remuer plus ou moins la queue.