Nouvel An : des vœux aux résolutions, un appel à l’engagement
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Rare tradition encore en vigueur, le changement annuel de calendrier est l’occasion de formuler des vœux et de prendre des résolutions - pour soi et pour autrui. En cette période apocalyptique au plan sociopolitique, ce Nouvel An marquera-t-il un nouvel élan vers un redressement espéré de la France, ou son effondrement redouté ? Rien n’est joué d’avance, car tout dépendra de notre engagement.
Le mot « vœu » est polysémique. Celui qu’on formule consiste à émettre un souhait, une requête. Très différent, celui qu’on prononce, au pluriel quand il s’agit de religion, signifie qu’on fait une promesse solennelle. Engagement radical, les vœux chrétiens de chasteté, d’obéissance et de pauvreté sont publiquement pris par des hommes et des femmes qui renoncent aux biens matériels au profit de biens spirituels.
D’un côté, on convoque passivement la chance naturelle, de l’autre on invoque une puissance surnaturelle pour nous donner la volonté et la force personnelles nécessaires. On aurait tort de confondre les deux dans une même superstition et de faire d’un « vœu pieux » un vœu qui ne saurait se réaliser. À la différence du simple souhait évasif, le vœu solennel est performatif : il engage simultanément qui le prononce. Les deux ne sont pas exclusifs l’un de l’autre, mais la différence est de nature, non de degré.
La « résolution », moins solennelle, n’engage que celui qui la prend après réflexion, par décision rationnelle et volontaire de réaliser un objectif précis ou d’adopter une attitude générale, par accomplissement ou par renoncement. Visant à résoudre avec détermination un problème, la ré-solution, nécessairement active, soumet qui la prend à son seul jugement personnel.
Vœu ou résolution, il s’agit donc, pour la personne exigeante, libre et consentante, de s’engager par action ou par abstention au service d’une cause individuelle ou collective. Après une année 2020 qui restera dans les mémoires comme celle d’un interminable cauchemar, l’état de délabrement général de la France, politique et économique, social et moral, nous appelle à la fois à prononcer des vœux pieux réalisables et à prendre de fermes résolutions.
Le vœu pieux est trop souvent assimilé à une utopie irréalisable (comme la paix définitive ou le bonheur de l’homme dans un monde matérialiste), alors que l’utopie est ce qui est non réalisé – mais pourrait l’être. Qui aurait cru, il y a encore cinq ans, que la France serait dans un tel état de déstructuration sociale et de décomposition culturelle ? Que l’utopie progressiste, antinationale et antitraditionnelle atteindrait un tel degré de réalisation ? Ce qui relevait auparavant de mouvances déviantes marginales issues d’un folklore californien est parvenu au pouvoir exécutif et législatif. Cette idéologie obtient progressivement et légalement une reconnaissance à égalité avec nos valeurs fondamentales, incompatibles, auxquelles elle veut se substituer. Ce qui semblait irréalisable est, malheureusement, en train de se réaliser.
Alors que nous échangeons tous des vœux pour une année 2021 meilleure que celle qu’on a vu finir avec un soulagement momentané, en hasardant que ça ne peut pas être pire, l’amélioration nécessitera notre engagement constant, actif et déterminé, au prix de sacrifices dans notre confort routinier, même confiné.
C’est tout le contraire d’une attente passive qui espère que les choses iront mieux d’elles-mêmes, par autosuggestion et autoréalisation, en comptant sur la chance et en croisant les doigts. Rappelons-nous le conseil comique mais profond de Coluche : « Il ne faut pas être superstitieux, ça porte malheur. »
Formulons donc le vœu pieux et réalisable que la France inverse le cours de sa descente aux enfers, et prenons de fermes résolutions pour y contribuer personnellement, activement et constamment, chacun à sa manière.
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