Novembre, au cinéma : pourquoi la femme qui a dénoncé les terroristes porte plainte

voile

Sous le pseudo de « Sonia », la jeune femme qui a hébergé Abdelhamid Abaoud, le cerveau des attentats du 13 novembre, a témoigné lors du procès. Elle avait accepté, par amitié pour Hasna Ait Boulahcene, la cousine du terroriste, de leur prêter son appartement. Son témoignage est à lire. Il en dit long, à la fois sur cette jeunesse irresponsable, qui a « rigolé » en entendant parler des attentats, et sur les éclairs de justice dont est capable même la nature humaine la plus blessée.

« Sonia », en entendant Abaoud planifier d'autres attentats, contre des crèches ou des centres commerciaux, a pris peur et s'est aperçue de ce qu'elle était en train de faire : protéger un monstre, dont le regard « froid, livide » et les propos - « les terrasses, c'est moi » - avaient provoqué en elle un électrochoc. Elle a dénoncé Abaoud, a parlé de ses baskets orange qui ont permis de le confondre sur les bandes de vidéosurveillance, de ses projets d'attentats futurs. Elle a sauvé, sans aucun doute, des dizaines d'autres vies.

Aujourd'hui, « Sonia », comme dans une série B américaine, vit sous protection policière, a changé d'identité et ne peut pas témoigner à visage découvert. Cela ne l'a pas empêchée de porter plainte contre la production du film Novembre, de Cédric Jimenez, qui raconte cette nuit de carnage. La cause en est simple : elle est représentée voilée dans le film, alors qu'elle ne portait pas de voile dans la vraie vie. Le film sera donc précédé d'une mention légale qui rappelle que le port du voile est un choix du réalisateur, qui ne correspond pas aux convictions de « Sonia ».

Deux choses : d'abord, la volonté politiquement correcte de mettre en valeur une femme voilée, face à des terroristes musulmans. Assez habituel. Ensuite, la volonté de « Sonia », compréhensible, d'être présentée sous un jour de « citoyenne » faisant son devoir et non de musulmane, familière d'un milieu favorable au terrorisme mais prise de remords à la veille d'un deuxième massacre.

La vérité est sans doute quelque part entre les deux, c'est-à-dire entre la flatterie des bobos et la réécriture du récit par des musulmans ordinaires, aussi révulsés par les attentats que par la république des mots creux, décadente et permissive. Entre les deux, c'est-à-dire dans la France de notre sombre quotidien. Cela étant dit, il paraît que le film est bon.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

14 commentaires

  1. faire un film sur cette horreur c’ est transformé la réalité en divertissement ce que fait cette pravda des plateaux de télé au quotidien ! les familles des victimes devraient porter plainte contre ce bouffon !

  2. Ces réalisateurs profitant du malheur des victimes, et travestissant la réalité pour des raisons idéologiques sont répugnants. Des chacals.

  3. faire un film donc des sous avec la mort des gens, c’est déjà une honte en soi et de plus transformer la vérité, c’est un scandale, je n’irai jamais voir de tel film !!!!

  4. Interdire les films sur le terrorisme .et tous ceux qui mettent en jeu les islamistes . Il y a suffisamment de thèmes dans la vie !

  5. Représenter Sonia en femme voilée c’est la technique de l’amalgame. Cette technique éprouvée consiste à, sans jeu de mots, à édulcorer tout pour faire passer son message. C’est simple et efficace mais cela reste, n’en déplaise, de la propagande.

  6. Quelle manie pour ces « bien pensants » de réécrire les faits selon le petit bout de leur lorgnette…
    C’est ainsi que les opinions sont manipulées insidieusement… nous parlons ici d’un film et d’adultes, mais cette manipulation est le quotidien des enfants à l’école…
    Bravo à Sonia de défendre ainsi sa personnalité !

  7. Et ils sont où, « les musulmans ordinaires, révulsés par les attentats », après chaque assassinat ou massacre ? Dans la rue, à manifester contre la violence islamiste ??? BEN VOYONS…

  8. Encore un film pour dire qu’à part quelques méchants terroristes, les musulmans et musulmanes- voilées ou non- sont gentils. La preuve, l une d’entre elles dénonce le méchant. Un peu trop tard cependant… Je passe mon tour.
    Et au fait, à t’on demandé l’avis des victimes et des familles de victimes avant de faire le film ?

  9. J’ai vu le film. Je le recommande : remarquablement dirigé par Cédric Jimenez (Bac Nord), tout y est efficace et réaliste, et nous met au cœur de l’action de ces heures d’effroi. Très bien joué aussi. A voir.

  10. Je ne vois aucun intérêt dans ce genre de films sinon à ouvrir les cicatrices et déclencher davantage de haine.

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