Olivia Maurel et Julie : une GPA dans la vraie vie

livre où es tu maman

L'une, Olivia Maurel, est « enfant née de GPA », l'autre, Julie, mère porteuse. Dépression, alcoolisme et tentatives de suicide pour l'une. Une chambre d'enfant désespérément vide pour l'autre. Le prix à payer pour avoir été involontairement (pour Olivia) ou naïvement (pour Julie) les maillons d'un processus de fabrique d'enfant d'un genre nouveau, une gestation pour autrui. Des vies brisées racontées dans un livre qui paraît ce 19 février, Où es-tu maman ? (Rocher), signé Olivia Maurel, et un témoignage de plus en plus médiatisé pour Julie qui s'était confiée à BV</em..

Deux parcours de vie dramatiques qui, inéluctablement, font ressurgir le débat sociétal autour de la GPA interdite, mais pratiquée en France et que certains souhaitent « encadrer ». Pour protéger qui ? La femme qui accouche ? Combien, pour dédommager d'une grossesse ? Et pour une césarienne ? Quel juste prix pour se payer un enfant ? Des questions cyniques auxquelles les douloureuses expériences d'Olivia et Julie apportent des réponses, difficiles à entendre mais tellement réelles.

« En aucun cas ces femmes ne sont des mères »

En toile de fond, deux mondes se font face. D'un côté, les jolies couvertures glacées de magazine people, un monde de stars et de privilégiés (dernière en date : l'héroïne d'Emily in Paris), des best-sellers bourrés de bons sentiments pour glamouriser la venue au monde dans un foyer d'enfants fournis par GPA (Cf. l'ouvrage Qu'est ce qu'elle a, ma famille ? (Grasset), de Marc Olivier Fogiel), des intérieurs douillets, des couples homos ou héréros qui s'aiment, des enfants bien lotis scénarisés par des reportages qui fleurissent sur les chaînes du service public. Et un militantisme éhonté qui s'étale sur les réseaux sociaux et donne des ailes au « papa poule GPA » et journaliste Christophe Beaugrand niant la réalité de la maternité : « Il y a juste deux femmes qui nous ont aidés à devenir parents, mais en aucun cas ces femmes ne sont des mères. » Une attaque en règle contre les femmes, toutes les femmes.

Olivia et ses vérités qui l'ont hantée, Julie et son petit lit vide

De l'autre, la vraie vie. De chair et de sang, de psychoses et de larmes. Celles d'Olivia Maurel « vendue comme un objet par sa mère biologique », marquée à jamais par cette « peur de l'abandon » malgré l'enfance ultra-privilégiée passée auprès de ses parents d'intention. « Ce livre n'a pas été simple à écrire, d'un point de vue physiologique. Je l'ai vécu comme l'accouchement de vérités qui m'ont hantée », confie à BV celle qui aura attendu ses 30 ans et la réalisation d'un test ADN pour découvrir sa « vraie mère » biologique et mettre - enfin - des mots sur ce mal-être. Et puis Julie, si seule avec son calvaire et ce petit lit vide de l'enfant que, naïvement, elle a porté pour « rendre service » à un couple d'hommes et aussi par choix idéologique - à l'époque, elle était « de gauche » et proche des milieux LGBT. Un enfant dont les juges l'ont privée. Si, aujourd'hui, tout le monde (magistrats et services sociaux) sait que Julie a servi de mère porteuse, rien n'y fait. L'enfant est placée chez deux hommes qui n'ont avec elle aucun lien biologique et nul magistrat n'a, pour l'instant, poursuivi les coupables de cet atroce marché, la plainte de Julie ayant été classée sans suite.

Abolir la GPA partout dans le monde

Un même combat unit désormais Olivia et Julie : bousculer les bonnes consciences et faire découvrir la réalité d’un univers mercantile, sans frontières, sans foi ni loi, qui profite du désespoir et des espérances des couples en désir d’enfants. « J’espère que les gens pourront prendre ce bouquin pour combattre la GPA à leur niveau », nous explique Olivia Maurel qui, en tant que porte-parole de la déclaration de Casablanca, parcourt le monde pour raconter son histoire d'enfant née de GPA et pour supplier les instances internationales et gouvernementales d'abolir cette pratique.

Un objectif partagé par Ludovine de La Rochère. La présidente du Syndicat de la famille confie à BV son projet de documentaire sur la GPA, dont la sortie est prévue pour le mois de septembre. Un reportage en collaboration avec le journaliste Bernard de La Villardière. Parce que, nous explique-t-elle, « il n'existe qu'une seule forme de GPA : aucune condition ne peut la rendre éthique car son principe même est contraire à toute éthique ». Pour en convaincre, en France, il reste manifestement du chemin à faire.

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Sabine de Villeroché
Journaliste à BV, ancienne avocate au barreau de Paris

Vos commentaires

37 commentaires

  1. Je viens de finir Décadanse de l’immense Patrick Buisson, et votre article entre en résonnance avec le chapitre sur le divorce. Françoise Giroud et VGE n’ont pas capté, ou voulu capter qu’ils allaient, avec cette loi paupériser toutes les femmes d’un milieu populaire et libérer les hommes de leurs responsabilités. Et bien c’est pareil avec cette GPA. Ca fait plaisir à quelques happy few et les dommages collatéraux on s’en fout. Ils n’ont rien appris de leurs erreurs, ils ne pensent qu’à leur bas ventre. Avec la complicité des médias et des politiques. Mais tout se paie, un jour ou l’autre.

  2. C’est simple ces nantis de divers milieux violent les lois en toute impunité et pour peu qu’ils appartiennent a une communauté gay ou autres , c’est encore pire car non seulement aucune poursuite ne sera faite à leur encontre mais en plus ils étalent sans honte leurs «  »sordides escroqueries à la GPA  » dans les médias en se vantant et s’auto congratulants ; le commerce d’enfant est une abjection insupportable et devrait être condamné extrêmement lourdement ., mais ce commerce sordide ne peut exister que grâce à des «  »femmes porteuses «  » » je ne peux pas les appeler «  » »mère » » porteuses , aucune excuse , car porter un enfant 9 mois pour le vendre rien ne peut le justifier a mes yeux , aucune excuse de naïveté ; l’appât de l’argent est leur seule motivation ..Cette ignominie reflète bien la mentalité pourrie et la dégénérescence de notre société …on ne peut pas être surpris que dans un pays réputé pour être un paradis de la pédocriminalité , le commerce d’enfants ne soit pas condamné …tous complices ….

  3. GPA ? Commerce de l’enfant, retour à l’esclavage, uniquement pour satisfaire des caprices. L’adoption est pourtant à disposition. Beaucoup d’enfants souhaiteraient un foyer dans lequel s’épanouir. Non, ces déjantés souhaitent satisfaire leur besoin égocentrique, sans se projeter vers le devenir psychologique de cet enfant sans sa maitresse racine.

  4. Au delà du drame que ces enfants vivent (je plains moins les mères qui ont été grassement payées) et du scandale de traite d’enfant qui ne fait réagir aucun responsable politique, encore un exemple de la justice française qui ne juge plus selon nos lois. Que fait la chancellerie ?…

  5. Evidemment, j’ai de la compassion pour es pauvres enfants nés, ils ne savent même pas d’où. Par contre, ceux qui ont choisi de fabriquer de pauvres petites vies de façon illégales, d’utiliser des méthodes d’esclavagistes pour assouvir leurs caprices, je n’ai aucune compassion pour eux. Qu’ils assument leurs choix. Dans l’illégalité, ils devraient même être condamnés pénalement.

  6. Que cette femme qui est à plaindre du fait de l’irresponsabilité de ses parents-acheteurs n’hésite pas à en parler avec les homosexuels promoteurs honteux de la GPA payés par la télé, donc par nos impôts! Quelle horreur que cette barbarisation de notre civilisation ! Quelle honte absolue d’oser acheter l’utérus féminin !

  7. Celui qui ose dire qu’une femme qui accouche d’un enfant n’est pas « une mère » me conforte à penser qu’il est l’une des pires ignominies personnifiée dans ce « dossier sociétal » qu’est la GPA ! …
    Oser dire qu’il indemnise la « porteuse » de son enfant alors qu’il a bel et bien acheter un enfant est pire que tout ! …
    Je suis un « ancien de la DDASS et je peux vous dire que chaque enfant, même au plus profond de son être a le « besoin vital de savoir d’où il vient » ! … J’ai fait cette démarche de retrouver et de rencontrer mes vrais « parents » même si je n’ai jamais vécu avec eux ! …
    Je « comprends » totalement le fracas existentiel de ces personnes qui sont nées d’une GPA et qui ont besoin de connaître d’où « ils viennent » …

  8. Ceux , friqués se permettent tout. Qui achètent un splendide bateaux, qui traversent les océans à bord de leur avion personnel, qui ont des appartements dans le monde entier, de sublime propriété aux quatre coins du monde, pourquoi pas. Ils finiront comme le simple citoyen dans une caisse, certes en bois inaltérable pour un Certain temps, mais dans un trou noir, et dans un siècle auront disparu des radars. Seul ceux qui apporterons l’espoir ou l’outrage d’une civilisation auront plus de chance de rester dans l’Histoire. Ce qui m’indigne, c’est ces gens là qui profitent de leur richesse pour contraindre par l’argent une exploitation de la race humaine. C’est des Landrus.

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