Olivier Faure, Wauquiez, RN : pour Bayrou, le compte à rebours a commencé

François Bayrou, empêtré dans l'affaire Bétharram, a vu sa cote de popularité s'effondrer, ce mois-ci, selon un sondage Odoxa pour Public Sénat : avec seulement 26 % de satisfaits et 72 % de mécontents, il se rapproche du record d'impopularité détenu à ce poste par celui qu'il a repris dans son gouvernement : Manuel Valls. Mais il a déjà décroché un record personnel : « Jamais aucun chef de gouvernement n’avait enregistré un niveau aussi bas, deux mois après sa nomination », selon Céline Bracq, directrice générale d’Odoxa.
Bayrou dans les mains d'Olivier Faure
Une fois n'est pas coutume, c'est le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, qui a été le plus clair, dans son interview au Parisien de vendredi : « Si François Bayrou continue à mépriser le Parlement, ses jours à Matignon sont comptés. » Si Olivier Faure menace, c'est qu'il a son congrès en perspective, c'est qu'il essaie d'exister entre Mélenchon, Hollande et Glucksmann, et c'est aussi qu'il fut le faiseur de François Bayrou. En échange de la non-censure, il avait obtenu que la réforme des retraites soit remise sur la table. Or, le « conclave », donné comme os à ronger aux syndicats et au PS, patine et Bayrou a fermé la porte à un retour aux 62 ans comme âge de départ. C'est l'occasion qu'a saisie Olivier Faure pour déclarer que « la question de la censure du gouvernement se repose à nouveau ». L'alliance Macronie-PS a tenu un trimestre. Un trimestre d'immobilisme. Il suffit que le PS rejoigne ses petits camarades de LFI, comme il sait si bien le faire le temps d'une alliance électorale, d'une manif ou d'une censure, et le sort de Bayrou sera scellé.
Wauquiez offensif à l'Assemblée
Immobilisme : c'est précisément l'arme fatale qu'a dégainée, cette semaine, Laurent Wauquiez, patron des députés LR. Ce mardi 18 mars, il a interpellé le Premier ministre lors de la séance des questions au gouvernement. Une question en forme de réquisitoire en inaction. « Nous avons reçu le programme législatif de votre gouvernement pour le semestre à venir, et il n’y a rien », a attaqué Wauquiez. Et le lendemain, sur CNews : « Je ne veux pas que la droite soit au gouvernement pour être la caution de l’immobilisme du Premier ministre. » C'est que Laurent Wauquiez a, lui aussi, un agenda personnel : présidence du parti où il a, face à lui, un certain Bruno Retailleau. Et son raidissement à l'égard de Bayrou ne serait qu'une façon d'atteindre son rival, accusé de beaucoup parler mais de peu obtenir, en matière migratoire. De là à aller jusqu'à censurer Bayrou et à joindre les voix LR à celles de la gauche et du RN ? Interrogé par Le Monde, un député proche de Wauquiez en écarte l'idée : « On ne va pas faire tomber un gouvernement avec des ministres LR comme Annie Genevard, Yannick Neuder ou Bruno Retailleau », concède Ian Boucard. La possibilité pourrait paradoxalement leur en être donnée par la démission de Bruno Retailleau lui-même, même s'il l'a écartée vendredi. Un clash sur l'Algérie avec Bayrou et Macron serait tout bénéfice pour Retailleau et Wauquiez, tellement l'opinion soutient la ligne de fermeté. Ils doivent y penser en se rasant.
Marine Le Pen, mécontente de Bayrou
Last, but not least : c'est bien Marine Le Pen qui détient l'épée de Damoclès décisive. Elle, aussi, a un agenda personnel : celui du verdict de son procès le 31 mars avec, à la clef, une potentielle inéligibilité. La chef des députés RN a choisi, elle, le dossier de la politique énergétique du gouvernement pour lancer sa menace. En effet, le RN s'oppose à la prochaine programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) que l'exécutif va faire passer par décret. « Celle-ci prévoit, selon Les Échos, de ramener les énergies fossiles à 30 % de la consommation finale énergétique en 2035. Dans ce cadre, RTE, le gestionnaire public de transport de l'électricité, devrait investir près de 100 milliards d'euros, d'ici à 2040, pour rénover l'ensemble du réseau, dont environ 40 % pour le raccordement des fermes éoliennes offshore, son premier poste de dépenses. » Pour le RN, hors de question de laisser passer un tel plan sans regard du Parlement : « S'ils mettent en oeuvre ce plan de 37 milliards d'euros de RTE pour raccorder les éoliennes en mer par décret, sans passer par le vote, je vais me fâcher ! », s'est-elle agacée, dans Le Figaro Magazine, après avoir déclaré : « Bayrou, il commence à m'énerver. »
Les jours de François Bayrou à Matignon sont comptés, et c'était écrit depuis le début. Sentant la tenaille des censeurs se refermer sur lui, il a tenté de repousser l'accusation d'immobilisme en envoyant, ce samedi, une lettre aux chefs de groupes et aux présidents des assemblées. Mais la question n'est plus seulement « quand » mais « par qui et sur quoi » tombera-t-il ? La date de péremption peut être fixée à fin juin, quand le président de la République aura recouvré son droit de dissolution. C'est évidement cet agenda-là que tous ont en tête. Avec la volonté de retourner aux urnes. Et de décrocher une majorité. Ou, à défaut, si de nouvelles législatives accouchaient d'une nouvelle chambre ingouvernable, d'obtenir la démission du président de la République, premier responsable du chaos politique actuel.
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50 commentaires
En réalité, quels qu’ils soient tous, aucun n’est crédible, leur biographie en témoignant. Il faut donc un grand chambardement, non à la façon révolutionnaire qui ne sait qu’engendrer le malheur, mais à la façon raisonnable qui distingue des hommes et femmes neufs sans passé mal odorant mais avec un avenir de probité, d’honnêteté et de raison fière de son identité et de sa citoyenneté.
Bayrou est un paresseux (dixit André Labarrere) qui n’a jamais rien fait sauf rêver d’être président
Il ne fera donc rien comme il le montre
Macron doit dégager car il est malsain pour le pays qu’il a ruiné et qu’il entraîne dans ses délires de toute puissance
A l’heure des élucubrations de Macron, de Bayrou, de Lombard et de tous les élites qui nous gouvernent et qui proposent de faire les poches des Francais pour l’effort de guerre, j’aurais aimé que Voltaire s’interesse aux prêts garantis par l’état sous la rubrique « quoiqu’il en coûte » au moment et après le covid.
Combien de milliards ont été remboursés ? combien de milliards restent t’ils à rembourser ? et combien de milliards sont définitivement perdus suite à la disparition d’entreprises ayant été bénéficiaires
Je pense que les montants peuvent être parlants
Pour comprendre tout cela, il faudraient que les Français qui dorment encore se réveillent…DESTITUTION ! ! !
Que Bayrou reste ou parte, je vois l’avenir du pays très sombre…
Ils sont déjà en train de poser leur jalons pour 2027 et commencent les joutes à fleuret moucheté.
Le mal vient en grande partie de ses politiques, mais aussi de la justice et hélas il faut le reconnaître de sa société.
Nos concitoyens ont perdu le goût du travail, la résilience à l’effort… démotivés voir découragés par les malversations au plus haut niveau et ce refus de nos politiques à réduire leur train de vie et la gabegie de nos finances.
Bref 35 h de présence sur le lieu de travail, un max de jours de congés, la retraite de préférence à 60 ans…
Et des exigences de niveau de vie démesurées par rapport à ce manque d’efforts !
Bref on est mal, on est mal !
Vous avez raison. Il faut réduire : les dépenses de l’État et les fonctionnaires dans certains secteurs… Revoir l’âge de départ à la retraite pour TOUS AU MÊME ÂGE tout en revoyant les conditions pour les travaux pénibles. Permettre aux « travailleurs » qui le souhaitent, de pouvoir continuer à travailler s’ils le souhaitent tout en leur réaménageant les conditions. Ils pourraient par exemple former des jeunes arrivant dans leur entreprise etc…Il y a plein de choses que l’on pourrait faire mais faut-il encore en avoir le courage. Redonner aux Français l’envie de travailler plus mais pour…gagner plus et vivre décemment.
Le RN s’est terminé ? C’est à voir. Censurer pour quoi faire, et le faire pour combien de temps ? Et si législatives il devait à nouveau y avoir en juin, que feront les « mêmes » ayant voté en 2017 puis en 2022 pour le Mozart de l’économie, ou toujours les « mêmes » qui ont encore voté, certes en serrant….les dents en 2024 tantôt pour un candidat NFP, tantôt pour un candidat Renaissance et placer notre pays où il en est : sans majorité et avec 3 blocs inconciliables. Et ce sont toujours les « mêmes » qui donnent aujourd’hui des leçons de choses…mais grâce auxquels « on » continue de payer, de faire la guerre contre tout et n’importe quoi….
Aujourd’hui ce sont les « mêmes » qui reprochent le manque de courage de « Bayrou » et constatent le leur en 2017, puis en 2022 et pire en 2024 ! Consternant !
Avant d’envisager l’avenir immédiat, sans y intégrer la submersion migratoire et ses conséquences diverses, il serait bon de faire le point sur le passé récent, c’est à dire depuis sa nomination. Qu’a fait de probant le premier ministre ? La réponse est rien, absolument rien ! Faut il s’en étonner ? Non, bien évidemment, car chaque matin en se regardant dans la glace, il ne pense qu’à durer, et pour cela, ne faut il pas être incolore, inodore et sans saveur, c’est à dire rien… Alors, si le compte à rebours est enclenché, tant mieux !
Ne pas faire en sorte que le macron démissionne, pour revenir 2-3 mois plus tard, non ! Il doit être arrêté, car il en va de la survie du pays.
La France est déjà en … »soins palliatifs »…
Ne pouvions-nous pas nous en douter, dès le départ ?
En attendant, ils sont tous sur la ligne de départ pour 2027. Une vieille caste sans conscience qui s’accroche aux radiateurs des ors de la République, un EPHAD de luxe pour tous ces fossoyeurs.
Electeurs, aux urnes !
Les urnes ne sont plus d’aucune utilité. C’est la rue qui décidera.
Il faudra déjà aller le chercher, comme il nous y avait invités.
Ensuite empêcher la guerre civile qui se profile.